Dossiers > WMS / TMS > Quels critères pour choisir la bonne solution ? > Entretien DDS LOGISTICS



"Quels critères pour choisir la bonne solution WMS/TMS ?"

INTERVIEW

‘‘Le transport est un sujet à risque, s’appuyer sur un TMS établi peut dès lors être sécurisant’’
J.BOUR, DDS LOGISTICS


Jérôme BOURInterview de Jérôme BOUR, PDG de DDS LOGISTICS.
Réalisée le vendredi 26 juin 2020 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « WMS/TMS : quels critères pour choisir la bonne solution ? »


À quels objectifs répond le lancement d’un projet TMS ?

Une entreprise qui souhaite s’équiper d’un TMS le fait généralement dans l’optique de s’attaquer à un ou plusieurs des enjeux suivants :

  Autres contributions

C. GENTES | KRATZER AUTOMATION
‘‘ Evaluer au préalable le ROI attendu ’’

F. PETITJEAN | DESCARTES
‘‘ Comprendre les enjeux métiers critiques ’’

T. TSCHINSCHANG | KLS GROUP
‘‘ Privilégier une offre globale  ’’

D. SANTURETTE | ACSEP
‘‘ Choisir l'intégrateur avant la solution  ’’

F. CLABAUT | OPTI’ TRANSPORT
‘‘ Notre TMS permet à nos clients, un retour sur investissement quasi immédiat’’

A.KHOBIZA | SAVOYE
‘‘ Le choix de la solution doit être complété du choix du bon intégrateur ’’

M-L. EXBRAYAT | SIGMA
‘‘ Ne pas minimiser l'importance du TMS ’’

T. BIYIHA | CHRYMELIE
‘‘ Un marché hétérogène et des acteurs variés ’’

  • L’optimisation de son budget transport. L’implémentation du TMS va lui permettre de réduire ses dépenses en agissant à la fois sur le groupage des commandes et sur l’affectation optimale des flux aux transporteurs.
  • La digitalisation de ses opérations de transport. Cet aspect a clairement été mis en avant les derniers mois. La digitalisation permet aux équipes de continuer à collaborer où qu’elles soient situées physiquement. Cette collaboration va d’ailleurs jusqu’aux fournisseurs et clients en intégrant bien sûr les transporteurs.
  • La visibilité sur le déroulement des opérations.  Il s’agit de répondre à une demande croissante des clients. L’entreprise doit de plus en plus dans sa promesse inclure ce volet de visibilité pour permettre aux destinataires d’organiser leurs opérations. Le besoin de visibilité de l’entreprise peut d’ailleurs également concerner ses propres approvisionnements en particulier dans le cas de sourcing international. Le TMS doit être en mesure de restituer cette traçabilité sur différentes mailles : à la commande, au produit, etc.
  • La bonne compréhension des tarifs transport. La complexité des éléments tarifaires des prestataires peut empêcher l’entreprise de faire les bons choix de transporteurs et lui rendre difficile le suivi des coûts des livraisons.
  • La maitrise des émissions CO2. Le transport fait clairement partie des gros émetteurs. Une entreprise qui souhaite mener une démarche active doit au minimum pouvoir mesurer ses émissions. Il lui faudra pour cela lors s'équiper d’un outil de mesure.



Le poids de ces enjeux diffère-t-il en fonction des secteurs d'activité ou des tailles des entreprises ?

L’importance de chacune de ces missions ne varie pas vraiment selon les tailles des clients.

Naturellement, plus la valeur unitaire des produits transportés est grande, plus la part de la visibilité sera importante et celle du coût moindre.

Néanmoins, l'élément principal est plutôt le niveau de maturité du client vis-à-vis de la digitalisation du transport. S’agissant dans la grande majorité des cas d’un premier équipement, les niveaux de réflexion sont plus ou moins avancés et les sponsors plus ou moins impliqués.

Ce sont réellement ces éléments qui vont changer l'étendue des attentes. Ainsi, une société évoluant dans le secteur de l’industrie lourde peut très bien être en avance dans le domaine de la visibilité si son niveau de maturité transport est plus poussé.


Une des difficultés souvent remontées tient au fait que les chargeurs ne sont pas forcément très au fait des solutions transport existantes…

En effet, l’appellation TMS englobe des solutions assez hétérogènes et il peut donc être compliqué de s’y retrouver.

Je pense qu’il est possible classer les TMS en 4 grandes catégories :

  • Les TMS chargeur
  • Les TMS Transporteur
  • Les TMS Transitaire / Affréteur
  • Les solutions spécialisées adressant un point en particulier : optimisation de tournées, création d'étiquettes transport, etc.

Ensuite, dans cette « galaxie TMS », sont apparues des plateformes digitales qui viennent s'inscrire dans une ou plusieurs des missions évoquées à l’instant. Ces plateformes peuvent être classées en deux grandes catégories :

  • Les plateformes d'intermédiation dont la vocation est de mettre en relation l'offre et la demande et d’y associer un tarif. Elles s'assimilent de plus en plus à la fonction d'affréteur. Ces solutions peuvent s’apparenter à une brique supplémentaire du TMS ou bien être finalement considérées par celui-ci comme un transporteur parmi les autres.
  • Les plateformes qui se concentrent sur la digitalisation d'un maillon de la chaine et en particulier sur l’aspect visibilité. C’est par exemple le cas de notre plateforme collaborative Join2ship.

De manière générale, le marché est très actif. Cela est assez logique, la valeur apportée au business des entreprises par le transport étant enfin reconnue.

Ce dernier point est particulièrement intéressant dans la période actuelle. Anticiper l'arrivée des chauffeurs facilite la mise en œuvre des moyens pour assurer la distanciation entre les opérateurs.

Au moment de présélectionner les solutions en ligne avec leurs attentes, les prospects auront devant eux une typologie d'acteurs assez large :

  • Des acteurs historiques comme DDS Logistics et des nouveaux entrants. Le transport est un sujet à risque pour les entreprises puisqu’il touche à la mise à disposition des produits aux clients. S’appuyer sur une solution établie peut dès lors être sécurisant, les taux de mortalité des startups étant largement plus élevés.
  • Des pure players, des éditeurs qui interviennent sur un périmètre plus large traitant les aspects transport comme une des briques de la Supply Chain et des éditeurs d’ERP proposant une brique transport. Se pose dès lors la question de la future intégration de la solution. Avec un acteur de type ERP, l’entreprise devra obligatoirement travailler avec un intégrateur qui peut ne pas bien maitriser le métier du transport. Les acteurs spécialisés sont de leur côté généralement intégrateurs de leur propre solution ou bien s’appuient sur des experts supply chain. C’est par exemple notre cas avec la société Acsep.

Quels sont les principaux critères de sélection d’une solution TMS ?

Je l'évoquais à l'instant, selon le niveau de maturité et d'ambition du client, les objectifs du projet et donc le type de solutions différeront.

Par exemple, si le niveau de maturité est faible et que le projet est avant tout vu sous l’angle de la visibilité, il est clair qu'une plateforme spécialisée sera plus pertinente qu'une solution complète de type TMS. Néanmoins, les gains ne seront pas les mêmes. L’entreprise ne bénéficiera en particulier pas de l’optimisation de son budget transport.

La première réflexion à mener porte donc sur les volets que l’entreprise souhaite traiter aussi bien à court qu’à moyen terme. Si l’entreprise souhaite pouvoir bénéficier d’un large panel de fonctionnalités, elle aura alors intérêt à partir sur une solution TMS.

Dans ce cas, les points d’attention à considérer seront les suivants :

  • La typologie et le périmètre des flux : sont-ils uniquement routiers ou certains concernent-ils également l’overseas ? Dans ce dernier cas, le choix devra logiquement s’orienter vers des acteurs en mesure de gérer les spécificités associées et des aspects du type multi devises, multi langues. Il s’agira également de s’assurer de la capacité du prestataire à mener un déploiement international
  • La capacité à gérer les tarifs et à restituer des analyses de coûts : la complexité des coûts complique le suivi des transporteurs et la réalisation d’analyses économiques pertinentes. L’entreprise doit vérifier que la solution sera performante sur ce point pour que les affectations de transporteurs puissent être réalisées sur de bonnes bases et pour qu’elle puisse disposer d’une vision claire de ses coûts de transport.
  • L'écosystème transporteur : l’entreprise souhaite-t-elle privilégier une solution qui embarque un ensemble de transporteurs ?
  • Le déploiement : sur un projet TMS, il existe un enjeu d’accompagnement et de mise en œuvre. L’entreprise devra vérifier si l’éditeur est en mesure de prendre ces aspects en charge ou s’il doit s’appuyer sur un intégrateur externe. Dans ce dernier cas, une attention particulière devra être portée sur l’expertise métier de celui-ci.

Quels sont les pièges auxquels une entreprise en phase de sélection de sa future solution TMS peut être amenée à rencontrer ?

Le premier piège est de ne pas prendre le temps d'analyser son besoin. Dans la mesure où il s’agit souvent d’un premier équipement, les chargeurs ont parfois du mal à cerner leurs attentes et à les formaliser dans un cahier des charges. Or cette étape d’analyse de besoin revêt un double enjeu :

  • Elle permet de contribuer à l’acceptation par les équipes de la digitalisation des processus transport. Le fait de leur faire exprimer leur besoin est une manière de les associer et d'associer également le sponsor du projet. C’est un point important dans la mesure où c’est ce dernier qui sera garant de la mise à disposition des ressources, en particulier humaines et financières.
  • Le cahier des charges permet d’obtenir un engagement de la part de l'éditeur à traiter les besoins décrits. En l’absence de spécifications, le prestataire ne sera engagé que sur sa propre offre. Cette formalisation des besoins permet ainsi de s’assurer que la collaboration commencera sur de bonnes bases.

Il s’agit donc d’une étape qu'il serait dommage de négliger. Ainsi, lorsqu’un prospect ne sait pas comment procéder, nous lui proposons généralement de s’appuyer sur un cahier des charges type que nous mettons à sa disposition.

Un autre point à considérer est à mon avis de se faire accompagner par un cabinet de conseil spécialisé pour s’assurer de faire émerger certains aspects spécifiques.

Le deuxième piège porte sur les démos des solutions pour lesquelles la notion de timing est importante. Nous préconisons de notre côté de les mener à deux étapes du processus d’avant-vente :

  • La première relativement tôt dans le processus pour permettre à l’entreprise de se faire une idée de la couverture générale du produit. C'est la démo éditeur standard.
  • La seconde une fois la short list des éditeurs arrêtée. Il est alors intéressant de fournir aux éditeurs des jeux de données représentatifs. Les réflexions de l’entreprise ont à ce moment-là eu le temps de mûrir et elle est désormais en mesure d’identifier plus clairement les points prioritaires à vérifier. Mener cette seconde démo en cette fin de processus de sélection permet également de favoriser l’implication de l’éditeur qui sera plus enclin à fournir un effort s’il considère disposer d’une plus grande chance que sa solution soit in fine retenue.

Le troisième piège a trait à l’implication des transporteurs. Les chargeurs doivent avoir à l’esprit que dans le TMS, comme dans la plateforme collaborative d’ailleurs, les utilisateurs seront finalement plus nombreux à l’extérieur que dans l’entreprise en elle-même. Cette implication n’a pas réellement d’impact dans la sélection de la solution, mais plutôt dans le succès de son implémentation. Nous conseillons ainsi à nos clients de rassembler leurs transporteurs pour leur expliquer ce qui sera attendu de leur part, de formaliser cette attente, leurs rôles dans le process, les délais de transmission des informations attendus et les moyens de communication.

Le dernier piège est classique dans les projets informatiques. Il s'agit de l'effet tunnel. Mettre en place un TMS sur un périmètre complet nécessite de mener des phases d'étude puis de paramétrage qui peuvent être longues. Le risque est qu’il n’y est rien de visible pour les utilisateurs pendant plusieurs mois, ce qui n’est jamais bon pour la dynamique du projet. Notre conseil est donc de découper le projet sur un modèle lean pour pouvoir rapidement mettre des premiers éléments à disposition des utilisateurs.


Quels sont les points différenciants de l’offre DDS Logistics ?

DDS Logistics est leader sur le marché du TMS et dispose à ce titre de plusieurs points différenciants :

  • Notre offre est très large puisqu’elle comprend aussi bien la plateforme collaborative Join2ship  que plusieurs TMS complets comme par exemple DDS Shipper ou DDS Import.
    Nos TMS en eux-mêmes disposent d’une grande modularité permettant d’adresser aussi bien un besoin spécifique que l’ensemble des besoins transport de nos clients. Ceux-ci ne se retrouvent donc pas enfermés dans un modèle figé et n’ont pas l’obligation de déployer l'intégralité de la solution. Ils peuvent commencer par un module, y compris Join2ship, puis rajouter au fur et à mesure de nouveaux éléments autour de la planification et de la gestion des coûts, par exemple.
  • Nous disposons d’une grande expérience et sommes en mesure de gérer des flux multiples et les typologies de tarifs associées. C’est un point particulièrement intéressant pour des entreprises qui combinent des flux de distribution européens (au colis, en camion complet, etc.) et des flux d’import et d’export.
    La problématique inbound a particulièrement été mise en avant ces derniers mois. Les entreprises ont véritablement pris conscience de l'enjeu de maitriser ce qu’elles reçoivent : sur du grand import bien entendu, mais également sur des réceptions de marchandises achetées rendues auprès de fournisseurs plus proches géographiquement qui ont donc la charge de l'organisation du transport. L’enjeu est de gérer ces flux amont. Nous pouvons en particulier adresser ce besoin avec Join2ship. Le modèle de propagation est dès lors inversé.
    Les acteurs en mesure de traiter tous ces flux sont peu nombreux sur le marché.
    Ce savoir-faire est en particulier issu de notre expérience de travail avec les transitaires sur l’international.
  • Nous savons gérer les différentes structures de tarifs aussi bien transporteurs qu’acheteurs sur la route comme sur l’international. Le moteur que nous avons développé permet de traiter tous les cas, je pense par exemple aux taux de change propres à chaque compagnie maritime et de réaffecter les coûts à différentes mailles : produit, expédition, client livré, etc. On touche là alors à des aspects de contrôle de gestion.

Pour aller plus loin


Bio Express

Jérôme BOUR a pris la Direction de DDS Logistics en 2000, leader du TMS. Il a auparavant occupé les postes de Directeur Informatique du Groupe DAHER, de Responsable de l’organisation et des systèmes opérationnels chez DHL et de Consultant chez Ernst & Young.

Site Internet de DDS Logistics : https://www.ddslogistics.com/


Contactez notre équipe