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Dossier sur la digitalisation des entrepôts

INTERVIEW

‘‘Avec la digitalisation, les entreprises ne fonctionnent plus en silos ’’
A. KHOBIZA, SAVOYE


Abdessalam KHOBIZA, Directeur édition software de SAVOYEInterview d’Abdessalam KHOBIZA, Directeur édition software de SAVOYE.
Réalisée le 27/02/2020 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « La digitalisation au cœur de la performance des entrepôts ».


Comment la digitalisation impacte-t-elle la logistique ? Quelles sont les opportunités qui sont désormais offertes aux entrepôts ?

D’abord, je pense qu’il convient de rappeler que le sujet n’est pas réellement nouveau dans notre secteur. Les premiers WMS et TMS sont arrivés sur le marché il y a déjà de nombreuses années (plus de 35 ans pour certains).

  Autres contributions

LIVRE BLANC | SSI SCHÄFER
‘‘ L'Intelligence Artificielle dans la logistique : état des lieux et perspectives ’’

JP. GAUTIER | ACSEP
‘‘ Une entreprise ne peut pas se digitaliser toute seule ’’

H. KERJEAN | AKANEA DEVELOPPEMENT
‘‘ Intégrer les bonnes technologies dans ses process  ’’

I. ROCHER | AUTOSTORE
‘‘ Renforcer l’agilité de l’entreprise dans un contexte omnicanal ’’

F. BIESBROUCK | BK SYSTÈMES
‘‘ Pouvoir intégrer facilement les nouvelles technologies au fur et à mesure de leur apparition  ’’

P. HENRION | BOA CONCEPT
‘‘ Les outils et technologies actuels permettent une logique itérative de « petites victoires consécutives » ’’

E. DESSUPOIU | GEFCO
‘‘L’invention du « digital twin » est une formidable avancée ’’

La mise en place de telles solutions fait partie intégrante de la digitalisation. Les solutions de gestion de l’entrepôt, du transport et omnicanales continuent d'ailleurs à évoluer pour tirer profit du potentiel offert par les nouvelles technologies.

Ensuite, je pense que pour bien appréhender ce que la digitalisation peut apporter à la Supply Chain, il est utile de distinguer les trois grands volets qui la caractérisent :

  • La dématérialisation. Il s’agit de l’acquisition et de la transmission des données par voie électronique. Les informations peuvent être envoyées aux opérateurs sur un terminal, les clients peuvent recevoir les bons de livraison par e-mail, etc.
  • L’automatisation et la robotisation. Les équipements de type convoyeurs, stockages automatisés ou robots de plus en plus intelligents permettent de libérer les opérateurs de tâches pénibles et répétitives.
  • L'échange de données. Il s’agit de fournir la bonne information à la bonne personne au bon moment sur le bon support. La façon dont l’information associée à un geste opérationnel est récoltée est également concernée.

Pourriez-vous illustrer ce dernier point ?

Prenons l’exemple d’un préparateur de commandes qui ne trouve pas le produit dans l’emplacement de picking que lui a indiqué le WMS.

Il s’agira pour la solution de lui permettre de consulter le stock sur un terminal mobile sans avoir besoin de retourner à son poste. On est bien dans le fait de fournir la bonne information au bon moment.

De même, un vendeur dans un magasin pourra –en temps réel- si le client ne trouve pas son produit, identifier là où du stock est disponible et lui proposer un autre canal de vente.




Comment évolue la place des opérateurs dans l'entrepôt dans ce contexte de digitalisation ?

La digitalisation ne vise pas à remplacer les opérateurs. Je considère qu’elle est au contraire à leur service, afin de faciliter la réalisation de leurs tâches et d’améliorer leur productivité.

Pour illustrer cela, je peux reprendre l'exemple que je vous donnais : un opérateur auquel on n’apporte pas la bonne information va perdre du temps et devra faire de nombreux allers-retours.

L’automatisation et la robotisation libèrent de leur côté les opérateurs du port de charges lourdes ou de la réalisation de gestes répétitifs.

Avec la digitalisation, l’opérateur peut finalement se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée. Je pense en particulier à la supervision des systèmes automatisés.

Dans tous les cas, c’est l’alliance personnes et machines qui permet de donner les meilleurs résultats.


Le profil des opérateurs devrait donc fortement évoluer…

De plus en plus, les entrepôts ont besoin de collaborateurs ouverts à l’informatisation, c'est quelque chose qui vient naturellement et de plus en plus vite.

Il y a 20 ans on apprenait aux opérateurs à utiliser un clavier, aujourd'hui tous ont l’habitude de manipuler des objets informatiques, à commencer par leur propre Smartphone. Leur connaissance informatique vient en fait de leur pratique quotidienne issue de leur sphère privée.

D’ailleurs, les applications actuelles très « user friendly » contribuent à fortement réduire les temps d'apprentissage des solutions professionnelles comme les WMS et les TMS.


Comment ont évolué les WMS ces dernières années ?

Les WMS ont tiré bénéfice des nouveaux langages de programmation plus puissants et des capacités des machines et des serveurs plus importantes.

Ils profitent également de l’interaction avec les objets connectés et avec les autres systèmes d’information. Par exemple, le lien avec les systèmes de production leur permet d’avoir une meilleure vision sur ce qui va être fabriqué et de mieux anticiper les ruptures de stock.

Les échanges avec les TMS permettent d'ordonnancer les préparations de façon à ce que toutes les commandes soient prêtes lors de la présentation des transporteurs sans pour autant saturer les quais. C’est-à-dire qu’à partir de l’horaire estimé d'arrivée du camion (ETA), un rétroplanning sur les lancements de préparation peut être effectué. Dans l’autre sens, le WMS pourra alimenter le TMS en données (volume, poids, nombre d’unités d’expédition …) et l’aider ainsi à optimiser la sélection des transporteurs.

Les données peuvent aussi être échangées entre les différentes solutions composant l’écosystème de l’entreprise (WMS, MES, TMS, APS, ERP…). Avec la digitalisation, les sociétés ne fonctionnent plus en silos en utilisant des systèmes d’informations isolés. Cette communication entre les différents systèmes peut en particulier se faire à travers des couches logicielles EDI / EAI.


Quels conseils pourriez-vous donner à une entreprise qui hésite à se lancer dans la digitalisation de son entrepôt ?

Les entreprises n’ont pas réellement le choix. L’évolution des modes de consommation a placé les clients au centre de leurs stratégies. Des exigences de plus en plus fortes doivent ainsi être satisfaites. La digitalisation est un moyen de contribuer à honorer les nouvelles promesses client et ne pas mener de tels projets revient finalement à laisser sa place à ses concurrents.

Il convient néanmoins de ne pas se lancer les yeux fermés. Il faut comprendre ce que digitaliser son entrepôt implique : nombreux changements dans les processus, habitudes des opérateurs, culture de l’entreprise, etc. Copier ce qu’ont fait les voisins n’est pas forcément la bonne solution. Chaque entreprise évolue dans un contexte qui lui est propre et dispose d’une sensibilité à la conduite du changement plus ou moins forte.

Le client doit commencer par réaliser un audit de son existant et de ses processus. En découlera le détail de ses besoins et objectifs.

Je pense aussi qu’il est préférable d’y aller progressivement et de prioriser les process les plus critiques. La culture digitale s’installera ainsi petit à petit dans l’entreprise. De même, un projet de digitalisation doit être réfléchi de manière globale. Si l’on prend l’exemple de la mise en place d’un WMS, il est recommandé d’inscrire la solution dans l'écosystème et de ne pas réfléchir à sa mise en place de manière isolée.


Le WMS est-il toujours destiné au seul entrepôt ?

Le WMS reste l'outil de travail de l'entrepôt, mais comme je l’évoquais tout à l’heure c'est aussi une source d'informations pour les outils informatiques utilisés par les autres services (CRM, ERP, etc.). L’inverse est également vrai.

Ensuite, le WMS peut également servir à informer directement les clients. Je pense en particulier aux prestataires logistiques qui doivent « rendre des comptes » à leurs donneurs d’ordre, propriétaires du stock.

Auparavant, les échanges se faisaient essentiellement par e-mail et téléphone et étaient très chronophages. Le donneur d'ordre ne disposait pas de visibilité en temps réel sur sa marchandise. Désormais, des interfaces ou des web services dédiés aux clients du prestataire logistique lui permettent de saisir ses commandes, d’en consulter l'état d'avancement, etc.


Décrivez-nous l’offre de SAVOYE en rapport avec la digitalisation de l'entrepôt.

Spécialistes de la logistique, notre offre est en rapport direct avec la digitalisation aussi bien au niveau des logiciels que des équipements.

Nous proposons ainsi une offre logicielle complète intégrant WMS, TMS, OMS, WCS, EDI et EAI.

L'offre SAVOYE comprend également la partie automatisation, robotisation : solutions goods-to-person et person-to goods, machines d’emballage, stockage automatisé grande hauteur, etc.

Nous bénéficions d’une forte expertise métier et gestion de projet assurant à nos clients la mise en place de solutions adaptées à leurs spécificités, objectifs et enjeux.

Enfin, nous travaillons en continu sur les nouveaux axes de développement. Je pense en particulier à l’intégration de l’Internet des Objets, de l’Intelligence Artificielle et de la maintenance prédictive.


Pour aller plus loin


Bio Express

Abdessalam KHOBIZA est Directeur Edition Software au sein de SAVOYE, entreprise qu’il a intégrée il y a une vingtaine d’années en tant que Chef de Projet technique. Il a par la suite occupé le poste de Responsable solutions puis de Directeur de la filiale marocaine.

Site Internet de SAVOYE : https://www.savoye.com/


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