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‘‘Optimiser son ROI à travers une collaboration native TMS / WMS’’


Grégory LECAIGNARD, Expert Produit chez Savoye.

Grégory LECAIGNARD, Expert Produit chez Savoye.


Interview réalisée le mercredi 30 juin 2021 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « WMS/TMS : quel retour sur investissement en attendre ? »


Dans quelle mesure les chargeurs arrivent-ils à appréhender le retour sur investissement de la mise en place d’un TMS ?

Les TMS chargeurs sont des solutions auxquelles sont associées des fonctions de réduction des coûts d’achat des prestations transport et d’amélioration de la productivité administrative. Leur ROI est d’autant plus rapide que quelques mois suffisent à les déployer. L’entreprise utilisatrice peut ainsi très vite commencer à enregistrer les bénéfices apportés par la solution.

La plupart des entreprises souhaitant s’équiper ont conscience des potentiels de réduction dont elles pourront profiter. Elles n’attendent donc pas des éditeurs une estimation chiffrée extrêmement précise. Il est néanmoins à mon sens important qu’elles confrontent leur vision avec celle des éditeurs afin de s’assurer d’un alignement sur les enjeux du projet. Elles doivent en effet prendre en compte le fait que différents facteurs propres à leur organisation transport et au marché sur lequel elles opèrent (typologie de flux, évolutions d’activités, ouvertures/fermetures de sites, etc.) auront une grande influence sur la rapidité du ROI.


Quels sont les gains économiques que l’entreprise pourra tirer de son futur TMS ?

Reprenons les apports des principales fonctions TMS visant à réduire les coûts de transport.

Les fonctions de préfacturation et de contrôle facture

Cette fonction du TMS permet en général de réduire le budget transport de 1 à 3 voire 4 %. Si l’entreprise avait déjà mis en place une procédure de contrôle avec des outils développés en interne de type macro Excel, le gain se positionnera dans la fourchette basse. Si au contraire le contrôle était très superficiel, voire inexistant, faute de pouvoir consacrer le temps nécessaire à la réalisation de cette tâche chronophage, c’est plutôt la fourchette haute qui pourra être atteinte.

Les fonctions d’affectation transport et de groupage / dégroupage

Le TMS est en mesure d'attribuer à chaque livraison le meilleur transporteur en fonction des caractéristiques de l’envoi, des délais à respecter, des services requis (montée de la marchandise à l'étage, livraison en montagne, etc.) et des grilles tarifaires négociées. Cette optimisation de l’affectation concerne aussi bien les prestations d’affrètement que de messagerie.

Dans le cas de l’affrètement, le TMS va également agir sur les chargements dans l’objectif d’optimiser le métrage linéaire par rapport à la capacité du camion réservé, en FTL comme en LTL.

Ces deux fonctions cumulées permettent d’économiser entre 2 et 5% du budget transport. La fourchette haute concernera plutôt les entreprises qui ont majoritairement recours à l’affrètement.

Sur ces deux fonctions, nous sommes en mesure de fournir aux prospects des KPIs intéressants leur permettant de mesurer les écarts de facturation et les potentiels d’économies de l’optimisation du choix du transporteur par le TMS.

Ensuite, l’utilisation du TMS va également agir positivement sur la productivité des équipes. La communication avec les transporteurs est automatisée, le suivi des litiges clients est facilité, etc. Le nombre d’appels aux call centers peut ainsi par exemple chuter de 30%.

Enfin, des gains généralement plutôt abordés sous l’angle qualitatif ont néanmoins également un volet économique dans la mesure où ils permettront au chargeur de bénéficier d’éléments concrets au moment des négociations avec leurs transporteurs :

  • La mise en place du tracking leur permettra de mieux suivre les performances de leurs prestataires (respect des délais, litiges, avaries…)
  • L’automatisation des échanges, et en particulier le volet contrôle des factures permettra également aux transporteurs de réduire leurs tâches administratives.

Ces gains sont plus difficiles à chiffrer. Ils peuvent néanmoins être estimés à environ 0.5% du budget transport.

Il est également possible d’aller chercher des gains complémentaires quand l’entreprise arrive à faire collaborer son TMS avec des fonctions WMS. Je pense en particulier à l’optimisation des chargements et des choix de service qu’une utilisation conjointe des solutions permet d’obtenir.




Pouvez-vous illustrer ce point ?

Prenons l’exemple très concret d’un chargeur qui doit livrer 4 palettes à un client. Pour ce type d’envoi, c’est généralement l’affrètement qui est privilégié car les acteurs de la messagerie se positionnent de façon généralement moins avantageuse sur des expéditions supérieures à 3 palettes.

Si l’entrepôt est en retard et que seules 3 palettes sont prêtes à être chargées au moment de la présentation du transporteur affrété, en théorie la palette non expédiée reste destinée à l’affrètement. C’est ce qui va se passer dans le cas d’une relation découplée entre le WMS et le TMS.

Dans une solution qui combine fonctions WMS et TMS, l'interaction sera naturelle. Le TMS sera mis au courant de la situation et pourra redéfinir le bon mode d’expédition et le bon transporteur pour la palette restant à quai en tenant compte des impératifs de délais.
Dans le cas où la palette doit être rapidement expédiée, c’est la messagerie qui sera privilégiée, car plus économique. Mais la solution pourra également envisager de compléter la palette de la veille par celles du lendemain, destinées au même client, ce qui offrira alors l’opportunité de passer en affrètement, donc sur un mode plus compétitif au regard de la volumétrie d’envoi.

Ces recherches d’optimisation seront automatisées. C’est ce que nous proposons d’ailleurs avec notre suite ODATiO qui regroupe sur une même plateforme des fonctions transport et entrepôt, ce qui permet aux équipes de ne pas avoir besoin de switcher entre deux applications.


Comment s’articulent alors TMS et WMS ?

Il est important de positionner le TMS en mode master. C’est en effet à lui d’indiquer au WMS, d’une part les références à expédier et d’autre part les horaires prévisionnels de présentation des transporteurs. En fonction de ces éléments, le WMS peut déterminer à quel moment il convient de lancer la préparation pour respecter les délais tout en optimisant les opérations et la charge de travail des équipes.
Mais il est aussi important que la solution s’adapte à l’organisation de l’entreprise. Ainsi, le mode Slave peut aussi être déployé.


Revenons sur l’affectation transport. Au-delà des prix, quels critères prend-elle en compte ?

L’affectation transport / services que j’évoquais en début d’entretien va en effet pouvoir se baser sur des éléments autres que les seuls tarifs. Les éléments suivants sont en particulier concernés :

  • La qualité transport. Le TMS permet une notation dynamique de chaque prestataire en fonction de paramètres de types retards, litiges, justesse de la facturation, etc. Cette note peut donc ensuite être utilisée au moment de l’affectation transport.
  • Le respect de la promesse client. Il est possible de définir des règles d’affectation de transporteurs et de services adaptés selon les engagements pris avec les clients.
  • Le respect des quotas négociés avec les transporteurs. Pour ne pas se voir appliquer des malus en cas de volumes d'activité non atteints (ou des réductions dans le cas contraire), le TMS peut favoriser sur certaines expéditions un transporteur même s’il ne propose pas les tarifs les plus compétitifs sur le trajet en question.

Qu’en est-il du ROI à attendre de la mise en place d’un WMS ?

Le marché du WMS est mature. La très grande majorité des prospects utilisent déjà une solution. Certains en sont à la quatrième génération. Ils savent donc déjà exactement ce que la solution peut leur apporter.

Les gains économiques sont naturellement plus faibles qu’ils ne l’étaient quand les entreprises s’équipaient pour la première fois. On considérait à l’époque que la productivité des équipes pouvait alors être améliorée de 40%...

La question n’est finalement plus réellement abordée sous l’angle des retours sur investissement dans la mesure où l’utilisation d’un WMS performant est de toute façon un prérequis au respect de la promesse client.

Aujourd’hui, des optimisations de coûts peuvent être obtenues en plus en mettant en place des fonctions complémentaires telles que :

  • Le Labor Management. Il s’agit de déterminer la capacité d’un centre de distribution à gérer la charge qui va lui incomber à court ou moyen termes. Une telle fonction permet généralement d’obtenir une réduction du nombre d’ETP comprise entre 3 et 5%. Ce qui représentera par exemple deux ou trois ETP dans le cas d’un site utilisant une soixantaine d’opérateurs de prélèvement. C’est particulièrement intéressant dans des secteurs qui ont massivement recours à l’Intérim (Retail, habillement, etc.). Si 30% des 60 opérateurs évoqués sont intérimaires, l’entreprise peut alors en utiliser 15 ou 16 au lieu des 18 habituels.
  • Le Slotting. Il s’agit de réallouer l'implantation des articles en fonction de leur rotation de manière à réduire les distances parcourues. Nous constatons généralement des gains de productivité de l’ordre de 2.5%.

ODATiO a été lancé sur le marché au début de l’année 2021…

En effet, le lancement officiel de notre solution WMS+TMS de Supply Chain Execution a eu lieu en février dernier.

Elle avait en amont de cela déjà été déployée sur les sites de plusieurs clients "early adopters" dans 3 types de configurations :

  • Les fonctionnalités Warehousing seules
  • Les fonctionnalités Transportation seules
  • Le Warehousing et le Transportation combinés (avec le TMS en mode Master).

Je l’ai évoqué, l'idéal est à mon sens de coupler les deux types de fonctionnalités. Le fait qu’elles soient fournies par un éditeur unique dans une seule et même application permet de gagner en simplicité d’utilisation, en ergonomie, en souplesse, etc. La gestion des utilisateurs et des données sont communes (clients, typologies d'emballage, sites, etc.). Les temps de paramétrage et d’interfaçages avec l’ERP sont donc mutualisés.


Pour aller plus loin


Bio Express

Acteur depuis plus de 20 ans dans le monde de la Supply Chain, Grégory LECAIGNARD a travaillé pour plusieurs éditeurs de software et est un expert des OMS, WMS et TMS chargeurs. Pendant toutes ces années, il a eu l'opportunité de déployer des projets sur de nombreux sites et pays et a conçu ou aidé à la conception de plusieurs solutions logistiques disponibles sur le marché. Grégory est aujourd'hui product manager pour l’activité Software chez Savoye. Il pilote aussi les interactions avec les intégrateurs de ces mêmes solutions.

Site Internet de Savoye : https://www.savoye.com


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