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L'entrepôt du futur: à quoi ressemblera-t-il ?

INTERVIEW

‘‘ Remettre l'Homme au cœur des préoccupations ’’ S.SLISKI, ZETES


Sébastien Sliski, General Manager Collaborative Supply Chain Solutions chez ZetesInterview de Sébastien Sliski, General Manager Collaborative Supply Chain Solutions chez Zetes.
Réalisée le 12/06/2018 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « L’entrepôt du futur ».


Quelles évolutions majeures notez-vous sur le fonctionnement des entrepôts de distribution ?

Sur les entrepôts de distribution, la tendance est aujourd’hui à la diminution des niveaux de stock et à la mise en place de flux de plus en plus tendus.

  Autres contributions

Patrice HENRION | BOA CONCEPT
‘‘ L'entrepôt doit se réinventer perpétuellement ’’

Jean-François GENTILE | ACSEP
‘‘ Ne pas mécaniser à tout prix ! ’’

Laurent BOLLEREAU | SAVOYE
‘‘ Les solutions intralogistiques de demain seront des assemblages sur mesure de briques standard  ’’

Jean-David ATTAL | VIASTORE SYSTEMS
‘‘ Place à l’intelligence artificielle !  ’’

Les besoins en termes d'agilité et de flexibilité y sont croissants. Pour y faire face, il est probable que ces entrepôts s’appuient dans les prochaines années sur des mix de technologies de plus en plus diverses et hétérogènes (robotique, AGV, etc.).

Prenons le cas des dépôts utilisés par les grossistes pharmaceutiques. Une grande partie des produits peuvent être traités dans un schéma standard automatisé permettant de pousser l’étui dans le bac de livraison. Cependant, ce schéma standard n’est pas adapté à certains produits spécifiques plus fragiles ou volumineux pour lesquels d’autres technologies doivent être utilisées. C’est ce type de complexité qu’il conviendra désormais de gérer. La mixité de produit, de type de commande et de délai associé.

C’est pourquoi les solutions d’exécution verront leur importance croître par rapport aux solutions transactionnelles plus axées sur la gestion des stocks et la facturation (WMS ou modules ERP). Ces solutions engloberont la capacité à intégrer différentes technologies afin de traiter les flux de manière beaucoup plus spécifique et de maximiser la productivité et la qualité.

D’ailleurs, vu la vitesse à laquelle les technologies évoluent ces dernières années, je pense que prochainement de nouvelles règles seront définies en termes de rapidité d’exécution et de qualité de service. Les acteurs en mesure de les intégrer pour traiter au mieux les commandes tireront logiquement leur épingle du jeu.




Comment définir si les choix d’automatisation ou de robotisation sont pertinents pour un entrepôt ?

Tout dépend des flux, des volumes et des contraintes physiques. Aujourd'hui, pour concevoir un entrepôt automatisé, la première chose à définir est le nombre de colis par jour. Le risque est soit de surdimensionner soit de sous-dimensionner l’installation.

Schématiquement, on peut considérer que dans des configurations dans lesquelles les flux et volumes sont maitrisés l’automatisation de l’entrepôt fait sens tandis que dans des configurations dans lesquelles les flux et volumes sont très variables, c’est la flexibilité qui est à privilégier. Dans ce cas, équiper l’humain avec des technologies productives et utiliser la robotique sur des tâches plus spécifiques et pénibles sont à envisager.


Pensez-vous qu’à moyen terme, les entrepôts puissent se passer d’opérateurs ?

Je pense qu’il y aura toujours des opérateurs dans les entrepôts, mais que ceux-ci seront par contre placés dans des conditions beaucoup plus confortables que ce n’est actuellement le cas.

L’atteinte de la productivité brute qui était jusqu’ici recherchée doit en effet être remise en cause. Elle a provoqué nombre de problèmes indirects dont les impacts économiques sont majeurs pour l'entreprise.

Je pense en particulier aux arrêts de travail qui obligent les sociétés à recourir à l’intérim, solution loin d’être optimale en termes de coûts et de complexité à gérer.

Il s’agit en fait de remettre l'Homme au cœur des préoccupations. En proposant un univers mieux adapté à l'opérateur, il est possible d’atteindre une productivité durable.

À ce titre les technologies de type exosquelette sur lesquelles nous travaillons avec notre maison mère Panasonic sont particulièrement prometteuses.


Quelle est l’offre de Zetes à destination des entrepôts ?

Notre objectif est d’offrir des solutions clé en main aux clients facilitant la combinaison technologique.

Notre philosophie est d’être totalement agnostique en termes de technologies. Nous proposons en particulier la solution ZetesMedea qui permet d’exécuter les différentes opérations en entrepôt. Compatible d’une part avec les principaux terminaux mobiles du marché, elle permet d’autre part l’intégration de différentes autres technologies permettant d’optimiser chaque processus.


Vous disposez également d’une offre en termes de visibilité supply chain. De quoi s’agit-il ?

La qualité de service est un enjeu toujours plus important dans un contexte où nombre de prestations sont déléguées à l’extérieur de l’organisation.

L’engagement qui est pris par les entreprises vis-à-vis de leurs clients finaux se reflète naturellement dans le degré d'exigence vis-à-vis des fournisseurs et partenaires.

La visibilité consiste à récupérer en temps réel tous les événements prédéfinis depuis des systèmes externes pour les intégrer dans une plateforme unique afin de s’assurer que tout est correctement en train de s’exécuter.

Des règles sont ensuite établies afin de pouvoir alerter les acteurs en cas de survenance d’événements prédéfinis. Par exemple, des livraisons incomplètes ou en retard.

Ces solutions sont particulièrement utiles aux services clients pour obtenir en temps réel des éléments de décision. Elles permettent par exemple, de contrôler le flux fournisseur de commande, comme c’est le cas pour notre client Mark & Spencer ou de mettre sous contrôle et mesurer la qualité livraison client.

L’enjeu du flux fournisseur est aujourd’hui primordial dans toutes les industries manufacturières, pour lesquelles des pénalités conséquentes peuvent être prévues en cas de retard dans la livraison d’un projet.

Le volet KPI associé à cette visibilité est également important. Il permet de piloter l’organisation en fonction des éléments de performance constatés (productivité intrinsèque, taux de remplissage de stock, respect des délais de livraison, etc.).


Que proposez-vous en termes de gestion des ressources en entrepôt ?

Nous travaillons sur la partie intelligence artificielle avec une filiale du groupe Panasonic. L’objectif est d'allouer les ressources en se basant sur une compilation de données internes à l’entreprise et des données externes qui peuvent avoir un impact sur les données internes.

Il s'agit donc d’être beaucoup plus prédictifs, de niveler le niveau de connaissance et de mettre un niveau de service équivalent sur l’ensemble de la supply chain.


Pour aller plus loin


Bio Express :

Depuis 2015, Sébastien Sliski est General Manager de la suite Supply Chain Collaborative de Zetes. Cette suite permet une visibilité dans la Supply Chain et une capacité Track & Trace en offrant des solutions de Supply Chain Execution et une couche collaborative pour restituer l’information.

Il était auparavant Country Manager de Zetes France remplissant plusieurs rôles transverses pour Zetes.

Sébastien Sliski a plus de 15 ans d'expérience dans la gestion des applications Supply Chain dans des environnements internationaux.

Avant de rejoindre Zetes, il était responsable des applications logistiques et de la gestion de projets à un niveau corporate d’un groupe français de retail.
Sébastien Sliski est titulaire d’un Master 2 en gestion de projets logistiques obtenu dans l’Université Panthéon Assas.

Site Internet de Zetes : https://www.zetes.com/fr


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