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‘‘ Donner à tous les acteurs le même niveau d’information au même moment ’’
Alban Cocolon, Hardis Supply Chain


Alban COCOLON, HARDIS SUPPLY CHAIN

Alban COCOLON, HARDIS SUPPLY CHAIN


Entretien réalisé le jeudi 2 octobre 2025 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier : « Sécurisez votre Supply Chain grâce à une collaboration sans faille ».


Quelles principales limites freinent la mise en place d’une collaboration fluide et sécurisée ?

On observe deux grandes catégories de difficultés.

La première est d’ordre technologique : les systèmes d’information restent très hétérogènes. Certains acteurs utilisent des solutions SaaS avancées, quand d’autres s’appuient encore sur des tableurs ou des échanges de mails et de coups de fil. Résultat : une information fragmentée, souvent redondante, avec son lot d’erreurs, de retards et de perte de productivité.

La seconde est d’ordre culturel. Partager ses données reste délicat. Beaucoup d’entreprises redoutent qu’elles soient utilisées contre elles, par exemple dans une négociation commerciale, ou craignent des failles de sécurité. Cette méfiance, combinée au cloisonnement technique, empêche la synchronisation en temps réel et constitue un frein majeur à la collaboration.




En quoi la synchronisation en temps réel des données est-elle déterminante ?

Parce que la robustesse de la Supply Chain repose sur sa capacité à anticiper. Tant que les acteurs n’ont pas la même information au même moment, ils réagissent trop tard. C’est le fameux pilotage « à posteriori » : on constate le problème alors qu’il est déjà trop tard, par exemple quand un client vient retirer une commande qui n’est pas disponible.

À l’inverse, si l’information est partagée en temps réel, les entreprises peuvent ajuster immédiatement leurs plans, réallouer des ressources, prévenir leurs clients. On ne subit plus les aléas, on les gère en amont. Et c’est cette réactivité qui sécurise le réseau logistique dans son ensemble.


Quelle est votre réponse à ces difficultés ?

Nous avons développé Hardis SC Network, une plateforme collaborative qui agit comme un portail unique multi-acteurs. L’idée est de casser les silos : chaque acteur peut y déposer, consulter et partager ses données dans un environnement sécurisé, avec des portails préconfigurés mais entièrement paramétrables. On parle d’un espace numérique partagé, qui couvre l’ensemble des points logistiques — des usines aux entrepôts, en passant par les réserves magasins et les centres de distribution.

Contrairement aux outils classiques centrés sur un seul maillon, la plateforme propose une base d’indicateurs consolidés, accessible à tous. Chacun parle le même langage et accède à la même information au même moment. Ce socle commun permet de bâtir la confiance et de fluidifier la collaboration.


Et comment gérez-vous les fameuses « zones grises », là où aucune donnée n’est captée par les systèmes classiques ?

Nous avons choisi de développer des applications mobiles légères qui permettent aux utilisateurs sur le terrain de déclarer en temps réel des événements simples : l’arrivée d’un camion, la réception d’un lot, un litige accompagné d’une photo… Ces applications viennent combler les vides laissés par les WMS, TMS ou YMS, et peuvent être développées à la demande selon les besoins et cas d'usage clients.

Un exemple concret : dans le retail, les magasins peuvent acquitter directement l’arrivée d’un camion et signaler un litige. L’information remonte instantanément au transporteur et au siège. Cela évite les e-mails ou les coups de fil et surtout, cela permet de réagir immédiatement : réaffecter des commandes, prévenir un client, trouver une solution alternative. Là encore, la donnée partagée en temps réel devient un facteur de sécurisation.


Qui pilote généralement ces projets : les chargeurs ou les prestataires ?

Les deux approches existent. Un 3PL peut acquérir la plateforme et l’ouvrir à ses donneurs d’ordre et transporteurs.

À l’inverse, des industriels ou des retailers peuvent décider d’acheter la solution pour l’imposer à leurs partenaires et consolider leur pilotage.

Ce double modèle reflète une réalité : chacun a intérêt à sécuriser son réseau, mais les motivations varient. Pour un prestataire, il s’agit d’apporter un service différenciant. Pour un chargeur, c’est un moyen de consolider l’ensemble de ses flux, qu’ils soient gérés en propre ou externalisés.


Quels sont les indicateurs les plus utiles pour fiabiliser la collaboration ?

On distingue deux familles. D’abord, les statuts temps réel : état des commandes, niveaux de stock partagés, anomalies ou litiges ouverts, ETA en amont comme en aval. Ensuite, les indicateurs de performance : OTIF, ponctualité des transporteurs, respect des créneaux de rendez-vous… Ces éléments sont précieux car ils deviennent des références factuelles et communes lors des revues entre partenaires.

L’ETA est particulièrement intéressant : il permet à l’entrepôt de réallouer dynamiquement ses ressources. Si un camion arrive en retard, on peut absorber le décalage sans désorganiser toute l’activité. Sur le flux aval, cela permet aussi d’orchestrer les vagues de préparation en fonction des arrivées effectives. C’est typiquement un indicateur qui renforce la résilience et sécurise l’exécution.


Quels sont les principaux objectifs recherchés par vos clients ?

Le premier reste la satisfaction client : respecter la promesse de livraison et apporter de la traçabilité.

Mais les projets sont aussi motivés par des enjeux économiques et RSE. Mieux partager les données permet d’optimiser les taux de chargement et d’éviter d’expédier des camions à moitié vides.

Enfin, il y a la volonté de sortir du pilotage réactif pour anticiper les risques. Tout cela contribue directement à la sécurisation du réseau.


Quels sont les principaux objectifs recherchés par vos clients ?

Le premier reste la satisfaction client : respecter la promesse de livraison et apporter de la traçabilité.

Mais les projets sont aussi motivés par des enjeux économiques et RSE. Mieux partager les données permet d’optimiser les taux de chargement et d’éviter d’expédier des camions à moitié vides.

Enfin, il y a la volonté de sortir du pilotage réactif pour anticiper les risques. Tout cela contribue directement à la sécurisation du réseau.


Au-delà de la technologie, quel type d’accompagnement proposez-vous ?

Nous privilégions une démarche progressive, qui commence par un diagnostic et des ateliers de conception destinés à identifier un premier cas d’usage concret. Une fois cette première étape réussie, la solution peut être déployée progressivement sur d’autres périmètres.

Conçue pour s’adapter à la maturité de chaque client, la plateforme peut d’abord fonctionner en stand-alone, puis s’intégrer facilement aux systèmes existants grâce à ses APIs et connecteurs.

Un autre point clé est l’adoption. Nous misons beaucoup sur l’ergonomie : l’outil doit être utilisable immédiatement, sans formation, y compris pour des profils très variés comme les chauffeurs. Interfaces simplifiées, multilingues, responsives… C’est une condition indispensable pour que la collaboration fonctionne et que la Supply Chain gagne en fiabilité.


Bio Express

Fort d’une expérience dans le secteur de la prestation logistique, Alban COCOLON a rejoint Hardis en 2016. Il y a successivement occupé les postes de consultant en intégration de Reflex, de consultant avant-vente, puis de solution manager. Dans ce dernier rôle, il est en charge de la création des offres en collaboration avec les équipes R&D et marketing.

Site Internet : www.reflex-logistics.com


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