Questions Flash > Quels sont les impacts de l'omnicanal sur l'entrepôt ?




Questions Flash : les experts répondent

La question de l'impact de l'omnicanal sur l'entrepôt est régulièrement abordée dans le cadre des dossiers thématiques FAQ Logistique. Retrouvez des éléments de réponse à travers les témoignages que nous accordent les experts du secteur.


Avec le développement de l’omnicanal, comment ont évolué les missions de l'entrepôt ?

Rémy MALCHIRAND, Directeur général France - Manhattan Associates
Dossier E-Commerce / Omnicanal > Omnicanal : faire de sa supply chain un avantage concurrentiel > (04/06/2018)

« Dans l'entrepôt, la conception même des flux a été remise à plat.
Traditionnellement, il s'agissait de traiter des commandes essentiellement destinées aux magasins.
Centraliser l'ensemble de ces commandes et optimiser l’exécution de la préparation permettait d’atteindre des niveaux de productivité satisfaisants. Plus il était possible de les massifier, meilleure était la performance économique. L’objectif premier de l’entrepôt était d’ailleurs de réduire au maximum le coût de revient du traitement de ces commandes.
Cela était possible parce que les contraintes de délais étaient moins fortes qu’elles ne le sont aujourd’hui.
Désormais, il s’agit de servir non plus uniquement des magasins, mais également le client final. L’entrepôt doit donc combiner des flux de masse et des flux de détail.
Lorsqu’une enseigne annonce une livraison en 24 ou 48 heures, les enjeux de respect de la promesse deviennent essentiels et impactent notamment les cut off.

Pour honorer ces engagements commerciaux, il va s’agir d’utiliser au maximum toutes les capacités humaines ou machines mises à sa disposition. »


Quelles sont les répercussions de la montée en puissance de l’omnicanal sur l'entrepôt et sur le transport ?

Bruno LACOSTE (Responsable Commercial) et de Philippe MARQUES (Responsable Produits) - A-SIS
Dossier E-Commerce / Omnicanal > Omnicanal : faire de sa supply chain un avantage concurrentiel > (04/06/2018)

« L'impact est probablement plus fort sur la partie organisation de l'entrepôt que sur la partie transport.
Les nouveaux niveaux d’exigence induisent plus de rigueur et d'agilité dans la gestion des opérations logistiques. De plus, combiner le traitement de flux B2B et B2C impose de redéfinir les process de préparation de commande, de réassort, de gestion des retours, etc.
Au niveau du transport, les impacts sont plus limités dans la mesure où les TMS utilisés en B2B ou en B2C permettent déjà de proposer une sélection du transporteur en fonction du tarif et du flux. La sollicitation de nouveaux transporteurs et types de services se fait donc assez simplement.
De manière générale, ces sujets sont tellement stratégiques pour les distributeurs, que les ROI des solutions à déployer ne constituent plus un enjeu central.

La mise en place d’une supply chain omnicanale performante a un effet direct sur le positionnement marché. Elle peut même être une question de survie. »


Quels sont les impacts sur l’entrepôt de ce basculement vers l’omnicanal ?

Gilbert GARCIA, Président - KLS
Dossier E-Commerce / Omnicanal > Omnicanal : faire de sa supply chain un avantage concurrentiel > (22/05/2018)

« Ils sont nombreux même si tous globalement liés à la disponibilité des produits. Je peux en particulier citer les points suivants :

  • Des entrepôts plus grands et plus mécanisés

D’abord, nous constatons une augmentation de la taille des entrepôts. Je l’évoquais à l’instant, les besoins de disponibilité des produits sont très importants. En particulier dans des secteurs techniques pour lesquels les consommateurs ont une idée précise de ce qu’ils veulent et ne souhaitent pas remplacer un article par un autre.
En conséquence, les référentiels des distributeurs augmentent ce qui a logiquement un effet à la hausse sur les niveaux de stocks.
Ensuite, pour s’assurer d’une réactivité sans faille en mesure de garantir le respect des commandes, nos clients souhaitent garder la maitrise de leur logistique et donc contrôler la chaîne de bout en bout. Là encore, les niveaux de stock sont impactés.
Nous assistons ainsi à la création de mégastructures associées à de très forts degrés de mécanisation.

  • Une nécessaire connaissance des stocks en temps réel

Sur l'entrepôt, la maitrise du système d'informations logistique est une obligation. Il doit permettre une connaissance temps réel des stocks et proposer une supervision proactive des opérations.
Le message peut paraitre un peu galvaudé, pourtant je lisais dernièrement dans un rapport édité par un partenaire, que seuls 20% des distributeurs utilisent aujourd’hui des systèmes numériques temps réel.
De par la complexité des flux, il est de plus en plus compliqué de bénéficier d’une telle vision. C’est pourtant la condition sine qua non pour ne pas perdre ses e-acheteurs.
C’est d’autant plus vrai que pour certains achats, les clients sont enclins à patienter si une information fiable sur un délai de disponibilité raisonnable leur est communiqué.
Chez KLS, nous avons une expérience très forte des secteurs du luxe et de la santé. Cette notion de nécessaire maitrise des stocks est donc en quelque sorte dans nos gènes de par la typologie de nos clients historiques.

  • L’enjeu de la gestion des retours

Les retours induisent des contraintes très fortes sur l'entrepôt. L’objectif est de pouvoir les traiter le plus rapidement possible afin de s’assurer de leur bonne intégration dans les stocks de l’enseigne et donc de leur disponibilité à la vente. Là encore, une connaissance temps réel de la localisation du produit retourné est nécessaire.
Si l’enjeu est important en France, le phénomène est encore plus marqué chez certains de nos voisins comme en Allemagne. Les consommateurs y sont habitués à commander plusieurs tailles lors de leurs achats en ligne de vêtements ou de chaussures. Ils s'assurent ainsi qu'au moins un des articles conviendra et ils retournent ceux qui ne leur vont pas.

  • Des priorités à gérer

Pour satisfaire les nouvelles exigences des clients et traiter les priorités, il est nécessaire de travailler sur l'ordonnancement de la préparation de commandes.  À ce titre, l’order management constitue un passage obligatoire.

Chez KLS, nous avons consenti sur ces sujets d’importants efforts de R&D avec l'Institut National Polytechnique de Grenoble. En particulier pour répondre aux besoins de nos clients drives.  Ce sont vraiment des mathématiques de haut vol puisque nous sommes amenés à intervenir non pas sur un flux préprogrammé, mais sur du préordonnancement temps réel permanent. Les modèles de préparation de commandes historiques sont alors totalement remis en cause. »





Et au niveau des entrepôts, l’automatisation est-elle la solution pour traiter l’omnicanal ?

Sébastien SLISKI, General Manager Collaborative Supply Chain Solutions - ZETES
Dossier E-Commerce / Omnicanal > E-commerce et omnicanal : impacts supply chain > (22/06/2017)

« Cela fait déjà plusieurs années que la collaboration s’est développée entre les différents intervenants de la chaine logistique. L’idée est que chaque flux ne soit plus traité en silo, mais intégré dans une supply chain étendue.
Cet essor est en particulier dû à la volonté des entreprises de répondre aux exigences de visibilité de leurs clients, ceux-ci ayant transposé au B2B des habitudes issues du B2C.

Aujourd'hui, ne pas collaborer avec son écosystème reviendrait finalement à ne pas être en mesure de pérenniser son activité. »

« L’automatisation de l’entrepôt répond à certains objectifs des distributeurs, mais pas à tous.
D’abord, elle nécessite une maîtrise forte des volumes. En effet, la capacité de traitement d’un entrepôt automatisé est définie par rapport à un nombre de colis par heure, elle-même liée à la longueur du convoyeur.
Pour éviter un surinvestissement, le dimensionnement est généralement effectué par rapport à des « moyennes ». Au-delà, en périodes de pics, certaines activités sont réalisées en manuel, le convoyeur n'étant pas en mesure de s'incrémenter.
Ensuite, les flux en distribution restant dynamiques avec une forte variabilité, certaines tâches ne peuvent être automatisées. À ce titre, la robotique peut apporter certains éléments de réponse.
Zetes propose de son côté une offre complémentaire aux convoyeurs permettant en particulier de traiter les périodes de forts volumes et de fournir la traçabilité nécessaire lorsqu’une même gare de sortie est utilisée pour plusieurs clients en même temps. Avec la vision, il devient alors possible d'identifier que l’opérateur met le bon colis sur la bonne palette.
De manière générale, l’agilité de l’entrepôt est obtenue grâce à la combinaison de l’utilisation de technologies et de types de préparation en fonction des flux traités. »


Pouvez-vous illustrer l’impact de l’omnicanal sur les entrepôts ?

Sébastien SLISKI, General Manager Collaborative Supply Chain Solutions - ZETES
Dossier Entrepôt > Performance entrepôt : comment l'optimiser ? > (09/05/2017)

« Pour des raisons d'optimisation de coûts, les entrepôts sont aujourd'hui utilisés comme des plateformes de consolidation de flux destinés à servir différents canaux.
Des flux relativement classiques et d’autres ayant des criticités et des exigences de personnalisation plus fortes doivent désormais cohabiter.
Les activités à intégrer sont donc hétérogènes et les engagements clients différents. Il convient alors de pouvoir adapter en temps réel la prise de décisions en fonction de la typologie de flux concernée.
Pour illustrer mon propos, je peux citer l’exemple d’un client distributeur en Angleterre qui, sur un même entrepôt, gère aussi bien des produits frais que des gâteaux de mariage. On peut imaginer que la criticité du flux n’est pas du tout la même.
Dans ce contexte, si benchmarker son entrepôt est souhaitable, il convient de s’assurer de ne pas porter son analyse sur des grandes masses. Il n’est en effet pas pertinent de comparer une activité dans laquelle une commande mono article doit être livrée dans trois heures à une autre dans laquelle une commande de plusieurs dizaines de lignes peut l'être dans la journée.

Il est donc nécessaire d’affiner les mesures en prenant en compte les typologies de flux par rapport à des engagements, des délais, des contraintes et des degrés de personnalisation. »


Solutions


Cas pratique

Cas pratique - Logistique e-commerce : audit de la performance opérationnelle

Logistique e-commerce : audit de la performance opérationnelleL’activité e-commerce de l’entreprise étant en forte croissance, il est devenu primordial d’auditer l’organisation de ses entrepôts, l’ensemble de ses processus ainsi que sa performance opérationnelle. Les objectifs étaient également de s’assurer de la capacité des entrepôts à absorber cette hausse de volume et de définir le plan d’actions à mener pour adapter l’outil aux futurs flux.

 

 

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