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ASLOG : 2016 Future Supply Chain


Aslog

L'étude est téléchargeable sur le site de l'ASLOG


17/07/2008

Le rapport "2016 Future Supply Chain" publié sous l'égide du GCI (Global Commerce Initiative), présente les options discutées et approfondies, par un groupe de 24 Sociétés (Distributeurs et Fournisseurs) membre du GCI

Nous avons invité Roland Dachs (Crown et Président de l'ASLOG de 2004 à 2007) co-chairman avec Xavier Deryck (Carrefour) du groupe de travail "Future Supply Chain Work 2016" à s'exprimer.

Ce rapport (et son annexe) est innovant à plus d'un titre. Il intègre de façon systématique les tendances clef qui affectent et affecteront nos économies, exprime les challenges à relever, donne des modèles simples pour évaluer économiquement l'impact des options. C'est une industrie dans son ensemble qui s'exprime, et non une organisation isolée.

Nous vous encourageons vivement à le lire dans le détail, publié aussi sur le site de l'ASLOG.

Les coûts des matières premières et de l'énergie (baril de pétrole) continuent à augmenter… L'eau devient une denrée rare… Notre planète subit les effets du réchauffement climatique

De nouvelles régions économiques (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique…) émergent… L'urbanisation de la population s'accélère.

Les Supply Chains mondiales sont inévitablement appelées à évoluer au travers de nouvelles réflexions, de nouvelles approches, de nouvelles collaborations plus larges qu'aujourd'hui. Jusqu'à présent, les principaux paramètres pris en compte pour la conception des Supply Chains reposaient sur l'efficacité économique et sur la disponibilité des marchandises en rayon.

Mais certains paramètres s'avèrent aujourd'hui de plus en plus critiques, comme la congestion du trafic en zones urbaines et les règlementations prises, la consommation d'énergie, les émissions de CO2 et la hausse permanente des coûts de transport, l'innovation dans les techniques de transport, de magasinage et d'information....



Quels sont alors les impacts de ces nouveaux paramètres sur la conception des futures Supply Chains ? C'est ce à quoi veut répondre le rapport du GCI (Global Commerce Initiative) intitulé "2016 Future Supply Chain", validé récemment par l'ensemble des sociétés du GCI.

« C'est un rapport qui prend en compte tous les paramètres susceptibles d'influencer les Supply Chains de demain, notamment les aspects économiques, les localisations de certaines productions et le développement durable », explique Roland Dachs (Crown et Président de l'ASLOG de 2004 à 2007), ajoutant que ce rapport « est aussi complet que possible dans son analyse des tendances du futur ».

La Supply Chain future sera fondée sur le partage d'informations entre tous les acteurs intervenant sur celle-ci : les consommateurs, les fournisseurs, les producteurs, les prestataires logistiques et les distributeurs. Les produits manufacturés seront expédiés vers des entrepôts collaboratifs, c'est-à-dire mutualisés, au sein desquels plusieurs producteurs stockent leurs marchandises. Un transport collaboratif part de ces entrepôts pour alimenter des hubs urbains et des centres de consolidations régionaux (dans les zones non urbaines) à partir desquels seront organisées les opérations de distribution finale vers le consommateur (magasin de détail, points relais, domiciles des particuliers).


La réponse de toute une industrie

Le Global Commerce Initiative (GCI) est une plate-forme de travail créée en 1969 par des distributeurs et des fabricants de produits de grande consommation afin de faciliter l'intégration de la chaîne d'approvisionnement et de simplifier les processus commerciaux… Aujourd'hui, il réunit les acteurs de la distribution : Carrefour, Metro, Royal Ahold, Tesco, Wal-Mart Stores... des industriels : Black & Decker, British American Tobacco, Coca- Cola, Colgate-Palmolive, Danone, GlaxoSmithKline, Henkel, Johnson & Johnson, Kellog Europe, Kraft Foods, L'Oréal, Nestlé, P&G, Philips, Reckitt Benckiser, Sara Lee International, Unilever… et leurs fournisseurs tels que Crown, ainsi que des organisations partenaires. « Au travers de cette étude du GCI, c'est une industrie tout entière (avec un poids considérable sue le PIB mondial) qui s'exprime», indique Roland Dachs.


Les maîtres mots de l'étude : économie, développement durable, collaboration, compétences

« Il ne s'agit pas de rentrer dans un processus inflationniste, mais au contraire de trouver des solutions qui permettent de réduire les coûts, et aussi de contribuer au maintien du pouvoir d'achat », poursuit Roland Dachs, pour qui, « il est possible d'assurer le développement durable en jouant sur les infrastructures en mode collaboratif : il faut partager les magasins, partager les transports, partager des systèmes informatiques, bref, partager tout ce qui permet de réaliser des économies ». Dès lors, la hausse des coûts devrait être en partie compensée par la productivité tirée des futurs systèmes logistiques collaboratifs.

Des idées fortes sont applicables dans toutes les Supply Chains considérées au travers d'une collaboration renforcée visant à maximiser les gains de chacune d'elles, et ce, selon un calendrier propre à chaque Supply Chain. Pour le prouver, GCI a considéré dans le détail cinq cas concrets : les céréales, produits blancs, les boissons, les légumes, le café… qui ont servi de base à sa réflexion.

Le rapport cite sept domaines d'innovation que sont la logistique dans le magasin, la collaboration sur les flux physiques, la reverse logistics, la gestion de la fluctuation de la demande, l'identification et l'étiquetage des produits, l'efficacité des actifs, le contrôle et le pilotage de l'activité.

Au-delà des tendances, il faut convenir que chacune de ces Supply Chains possède ses spécificités et celles-ci doivent être prises en compte lors de leur conception. Selon Roland Dachs, « ces différentes Supply Chains ont été modélisées, en intégrant divers aspects novateurs possibles et déjà expérimentés. Les simulations permettant de les optimiser font ressortir une bonne nouvelle. L'intégration du changement et de l'innovation permet d'obtenir des économies de l'ordre de 20 % ».

Plus précisément, la re-conception d'une Supply Chain devrait permettre de réduire le coût du transport de chaque palette de plus de 30 % et le coût de manutention de cette palette d'environ 20 %, d'abaisser les délais de 40 %, et de diminuer les émissions de CO2 de l'ordre de 25 %, tout en améliorant la disponibilité des marchandises. Et ce, sans tenir compte des économies d'énergie supplémentaires apportées par les actifs bénéficiant d'une plus grande efficacité énergétique, tels que les bâtiments "verts", et les camions gros porteurs satisfaisant à des règlements plus sévères, et dont l'aérodynamique aura été améliorée.

Dans les annexes figurent les détails des calculs et de chaque modèle, pour les cinq Supply Chains considérées. Il est bien entendu possible de s'inspirer de ces éléments pour évaluer et reconcevoir toute autre Supply Chain particulière s'étendant du producteur au consommateur. On y découvre également différents cas concrets décrivant des pratiques logistiques courantes, et leur modélisation afin de constater les avantages réels obtenus. : c'est ainsi que le détaillant néerlandais Schuitema a étendu le déploiement de la technologie RFID pour le suivi de bacs récupérables en plastique renfermant des légumes prêts à cuire , contribuant aussi a l'accroissement des ventes . De son côté, American Textile Company a amélioré l'exploitation des données issues de ses points de vente, lui donnant l'occasion d'améliorer ses ventes de 116 %. Le rapport cite également une opération de gestion mutualisée des approvisionnements en France, entre Benedicta, Nutrimaine et Lustucru, associant un prestataire logistique (FM Logistics), six transporteurs régionaux et un grand de la distribution (Carrefour) : selon le rapport, elle a permis d'améliorer la fréquence moyenne de livraison de 34 %, d'accroître la charge moyenne par livraison de 115 %, de réduire de 16 % la couverture moyenne de stock dans les centres régionaux de distribution, tout en maintenant le taux de service à 99,6 %.

D'autres exemples concernent la reverse logistics de HP, la gestion des fluctuations de la demande par Philips, et par Scotts qui a pour principaux clients Wal-Mart, Home Depot et Lowe's…


Les freins à la mise en oeuvre de la Supply Chain future

Pour Roland Dachs, « le frein principal à la mise en oeuvre de ces modèles, ce sont les processus de collaboration, dont on parle beaucoup, mais dont il convient d'accélérer la mise en place». Les Supply Chains du passé ne sont plus efficaces aujourd'hui. Les consommateurs eux-mêmes vont devoir payer de plus en plus cher pour aller faire leurs courses. Il est essentiel de parvenir à mutualiser les magasins, les hubs, les transports, les infrastructures… ce qui n'est pas encore suffisamment réalisé aujourd'hui. Bref, la collaboration s'impose comme l'impératif de demain.


De nouveaux métiers pour la Supply Chain de demain

Cette analyse accentue l'importance des métiers de la Supply Chain, qui outre les compétences du « métier d'architecte de Supply Chains intégrées », requièrent a tous les postes des compétences « collaboratives » pour travailler en réseau, sans oublier les compétences étendues en optimisation, en économie, en développement durable, et en management du changement pour réussir a mettre en place rapidement les innovations possibles.


Le passé ne va pas refléter le futur

Aujourd'hui, les Supply Chain sont mondiales. Elles démarrent sur les lieux de production, en Europe en Chine, Inde ….et s'étendent jusqu'aux centres de distribution de tous les continents. Les tendances tirées de l'étude GCI vont peut-être nous amener à revoir de fond en comble les organisations actuelles, a collaborer et partager davantage, à relocaliser certains sites de production, à déployer des Supply Chain locales plus proches des villes et des consommateurs, voire à basculer les Supply Chains mondiales vers des régions encore mal moins développées comme l'Afrique... Pourquoi pas ?

Propos recueillis par Jean-Claude Festinger


 


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