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Performance entrepôt, comment l'optimiser ?

INTERVIEW

‘‘Les entrepôts constituent désormais l’interface entre l’entreprise et ses clients finaux’’ F. BOIZARD, HARDIS Group


Florent BOIZARD, directeur de la Business Unit Reflex chez Hardis GroupInterview de Florent BOIZARD, directeur de la Business Unit Reflex chez Hardis Group.
Réalisée le 27/04/2017 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Performance entrepôt : comment l'optimiser ?».


En quoi l’activité des entrepôts a-t-elle évolué ces dernières années ?

La plupart des entrepôts sont désormais passés à la préparation de détail, ce qui a imposé une forte évolution de leurs processus opérationnels. Dans le même temps, il leur a été demandé d’offrir de plus en plus de valeur ajoutée dans les préparations. L’objectif est double : personnaliser les commandes (co-packing, personnalisation e-commerce, etc.) et accélérer le processus de vente (pose d’étiquettes prix et de RFID, etc.).

Les entrepôts constituent ainsi désormais l'interface entre l’entreprise et les clients finaux et sont dès lors confrontés à leurs exigences.

De leur performance dépend grandement la satisfaction des consommateurs.


Justement, quelles démarches entreprendre pour améliorer la performance de son entrepôt ?

  Autres contributions

Agnès VINCENDEAU, Directrice Commerciale de BK Systèmes
‘‘ La satisfaction client comme principale mesure de la performance de l’entrepôt ’’

Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions Marketing Manager chez Generix Group
‘‘ Le pilotage en mobilité pour optimiser la performance de l’entrepôt ’’

Sébastien SLISKI, General Manager Collaborative Supply Chain Solutions de Zetes
‘‘ Le coût n’est plus qu’un critère… ’’

Loïc DELAITRE, Directeur Expertise Logistique de Savoye
‘‘À l'entrepôt 4.0 doit correspondre l'intégrateur 4.0 ’’

Il est possible d’attaquer le sujet à travers deux types de démarches :

  • L'amélioration continue
  • La transformation
L’amélioration continue

Il s’agit de régulièrement chercher à optimiser le fonctionnement de l’entrepôt. Il est à ce titre opportun de travailler :

  • Sur les futurs volumes d’activité : en constituant un groupe de travail pour les anticiper au mieux et ainsi adapter au plus juste l’organisation et le dimensionnement des équipes. En effet, peu d'entrepôts disposent d’une connaissance fine des volumes alors même que cette information est clé pour leur bon fonctionnement opérationnel. Elle est d’ailleurs généralement disponible dans les flux et dans les entités transverses à la distribution. Il s’agit donc d’un travail collaboratif à mener avec le client interne ou externe sur une périodicité hebdomadaire par exemple. Une telle démarche permettra en particulier de dimensionner au mieux le recours à l’intérim dont la performance de l’entrepôt est généralement très dépendante.

  • Sur les axes de progrès : en constituant des groupes d'amélioration continue comprenant des opérateurs (préparateurs de commande, caristes, etc.). En effet, profiter de leur vision terrain est indispensable pour compléter le travail des cellules d'ingénierie.

La transformation

Il s’agit de repenser l’organisation de manière globale pour passer à des modèles structurellement plus performants. Nombre d’axes peuvent être considérés. On peut par exemple évoquer :

  • Le recours à la robotisation qui amène une belle flexibilité. Des solutions comme celles d’Exotec ou de Scallog sont intéressantes. De notre côté nous commercialiserons EYESEE le drone inventoriste dans les prochains mois.
  • Les opportunités de mutualisation de plusieurs entreprises sur une plateforme commune de manière à optimiser les opérations en entrepôt et à obtenir des conditions plus avantageuses sur le transport.
  • L’adoption du mode graphique pour les terminaux radio qui permet d’obtenir des gains de productivité conséquents grâce à la diminution des délais de formation et à l’amélioration de la qualité des opérations logistiques. Hardis a refondu son ergonomie en mode graphique il y a 4 ans et les retours clients sont très positifs.

Cette volonté d’optimisation des plateformes est actuellement très forte dans les Directions Générales des industriels et des distributeurs. Néanmoins il existe un point de vigilance à surveiller. Il convient de s’assurer que les actions menées pour obtenir des gains de performance dans l’entrepôt n’aient pas d’effets collatéraux sur les autres maillons de la supply chain. Au contraire, dans un processus d’optimisation de son dépôt, il est opportun d’analyser les opérations logistique et transport conjointement.




Pouvez-vous illustrer ce point avec un exemple ?

L’an dernier, nous avons mené un projet supply chain avec un client 3 PL. La mission consistait à adapter la façon de préparer les commandes de l’entrepôt dans l’objectif d’optimiser les opérations de transport.

Nous avons en particulier travaillé notre processus de pré-palettisation et sommes désormais en mesure de déterminer avec une précision le métrage camion avant de commencer la préparation au détail des produits de grande consommation.

Nous avons depuis implémenté cette configuration chez des distributeurs et les gains sont conséquents à la fois :

  • Sur le transport : par l’amélioration des taux de chargement et la massification des flux
  • Sur l’entrepôt : par l’industrialisation du processus de préparation de commandes.

Sur quels types d’indicateurs est-il pertinent de mesurer la performance d’un entrepôt ?

Les indicateurs à suivre doivent permettre de piloter :

  • La capacité à traiter les commandes dans le respect des engagements clients
  • La vitesse de réintégration des produits en retour
  • La performance économique

La capacité à traiter les commandes dans le respect des engagements clients

Il convient de s'assurer du respect des SLA (accords sur les taux de service). Les indicateurs qui peuvent être suivis sont par exemple :

  1. Le pourcentage de commandes livrées en temps et en heure. Si ce taux est performant, cela atteste que l’entrepôt est en mesure de satisfaire son client.
    Les résultats de cette mesure dépendent à la fois de la bonne exécution des opérations d’entrepôt et de transport. Pour évaluer la performance de sa plateforme, il convient d’isoler la contribution de la logistique à la réalisation de l’objectif. Il s’agit par exemple de déterminer le créneau au plus tard auquel la marchandise doit être chargée pour respecter la promesse client une fois les délais de transport comptabilisés.
    Il sera alors possible de mesurer le pourcentage de commandes remises au transporteur en temps et en heure.
    Nous avons d’ailleurs mis en place ces dernières années des solutions de suivi des livraisons affrétées qui nous permettent de disposer de la donnée sur les temps de transport et donc d’affiner l’objectif de chargement pour l'entrepôt

  2. Le pourcentage de commandes servies complètes. Sa valeur n’est pas seulement liée à la performance logistique de l’entrepôt (préparation de commandes et réapprovisionnements picking), mais dépend également de la qualité des approvisionnements dans une approche supply chain.

  3. Le délai moyen pour stocker. Il est particulièrement important dans les activités e-commerce dans la mesure où il impacte le délai de mise à disposition de la marchandise.

Ces différentes données de respect des SLA ont tout intérêt à être mises à disposition du service client dans ses applicatifs CRM. C’est d’ailleurs pour répondre à ce type d'enjeux que nous sommes désormais intégrateurs Salesforce.

La vitesse de réintégration des produits en retour

La mesure du délai de traitement des retours est devenue primordiale. La réduction du temps nécessaire à leur réintégration dans le processus de vente constitue un facteur de succès commercial pour l’entreprise. L’entrepôt porte une grande part de cette responsabilité.

La performance économique

Un entrepôt se pilote bien entendu par les coûts. Les taux de rendement doivent en particulier être suivis. À ce sujet, nous préconisons de ne pas limiter l’analyse à un taux brut (ex :120 pièces préparées / heure), mais plutôt à un taux d’efficience comparé à des temps standards (ex : 95% vs performance nominale). La pratique vient de l’industrie et semble parfaitement s’appliquer au monde de la logistique de distribution. Ce qui est finalement important, c’est de rapporter la performance à un objectif, à ce qui a été vendu.


Que propose Hardis pour suivre les indicateurs de performance de l’entrepôt ?

Nous proposons Reflex Dashboard, solution de pilotage en temps réel intégrant un historique d’activité de plusieurs mois.

Nous fournissons nombre d'indicateurs en standard, pré-paramétrables avec une approche très simple : il suffit de choisir l'indicateur, la période puis d’appliquer les filtres pour analyser le périmètre souhaité.

Si les utilisateurs ont bien entendu la possibilité de concevoir eux-mêmes leurs propres indicateurs, le fait d'aller vers des mesures génériques permet d'envisager la comparaison des performances entre leurs entrepôts et les standards du marché (benchmark).


Présentez-nous l’offre logistique du Groupe Hardis.

Notre offre s’articule autour de la suite Reflex. Celle-ci vise à améliorer la façon de gérer et de maîtriser le stock et de préparer les commandes. Elle est donc applicable à trois grands univers :

  • Les usines
  • L’entrepôt
  • Le magasin

La solution Reflex se base sur le socle technologique Reflex Web et la solution de pilotage Reflex Dashboard, l'outil de pilotage que je viens d’évoquer.

Depuis 3 ans, nous avons mené d'importants investissements en Recherche & Développement. Aujourd'hui, 45 personnes travaillent sur notre centre grenoblois sur ces problématiques logistiques.

Reflex est aujourd'hui installé dans tous les pays d'Europe, Russie incluse. Nous disposons également d’une présence aux États-Unis et en Afrique sur une demi-douzaine de pays (Maghreb, Gabon et Afrique du Sud).

Nos produits sont d’ailleurs livrés en 12 langues et le support est disponible en anglais et en français.

Au-delà de notre capacité d’intervention à l’international en direct ou via des partenaires locaux, notre partenariat avec IBM nous permet d’assurer à nos clients un savoir-faire pour l’implémentation de projets sur des périmètres multi pays.


Que propose Hardis à destination de l’univers magasin ?

Nous avons lancé Reflex In-Store Logistics il y a quelques mois à destination des distributeurs qui vendent leurs produits en ligne et souhaitent pouvoir utiliser tous les points de stock (magasin compris) pour répondre aux besoins des clients.

Pour y parvenir, le prérequis est de maîtriser le stock en temps réel. Alors qu’auparavant nos clients le considéraient de manière très synthétique, l’utilisation de notre solution leur permet désormais de gérer le stock magasin que les articles soient en réserve, en linéaire ou en vitrine.

Avec Reflex In-Store Logistics il est ainsi possible de :

  • Réserver une partie du stock pour un client qui a passé une commande
  • Bloquer une marchandise qui aurait un défaut
  • Gérer la réserve
  • Effectuer les réassorts vers la surface de vente
  • Préparer les commandes clients
  • Etc.

Les magasins concernés, des surfaces importantes en général, présentent un volume de gestes logistiques conséquents.. Reflex In-Store Logistics permet d’industrialiser ces gestes, au moyen d’une interface graphique très simple : les opérateurs sont informés par notifications des actions à mener en mobilité.


Pour aller plus loin


Bio Express :

Florent Boizard est le directeur de la Business Unit Reflex chez Hardis.

Il bénéficie d’une quinzaine d’années d'expériences dans le domaine des systèmes d'information logistiques.

Diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers(ENSAM), il débute sa carrière aux Galeries Lafayette où il passe 2 ans comme chef de projet logistique. En 2005, il rejoint le groupe Hardis, comme consultant SI logistique. Il devient responsable de l'innovation en 2008 et responsable du consulting en 2009.

Nommé chef de produit en 2012, il a alors pour principale mission de définir les nouvelles orientations stratégiques, fonctionnelles et technologiques de la gamme Reflex. À ce poste, il encadre les équipes R&D, consulting avant-vente et consulting projet.

En 2015, il prend la Direction de la BU Reflex qui regroupe l'ensemble des composants qui font d’Hardis un éditeur intégrateur.

Site Internet d'Hardis : www.hardis-group.com

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