Dossiers > Entrepôt > Comment optimiser sa performance ?> Entretien Generix Group



Performance entrepôt, comment l'optimiser ?

INTERVIEW

‘‘Le pilotage en mobilité pour optimiser la performance de l’entrepôt’’ I. BADOC, GENERIX Group


Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions Marketing Manager chez Generix GroupInterview d‘Isabelle BADOC, Supply Chain Solutions Marketing Manager chez Generix Group
Réalisée le 19/04/2017 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Performance entrepôt : comment l'optimiser ?».


En quoi l’activité des entrepôts a-t-elle évolué ces dernières années ?

L’activité des entrepôts a été fortement impactée par trois principaux facteurs :

  Autres contributions

Agnès VINCENDEAU, Directrice Commerciale de BK Systèmes
‘‘ La satisfaction client comme principale mesure de la performance de l’entrepôt ’’

Florent BOIZARD, directeur de la Business Unit Reflex chez Hardis Group
‘‘ Les entrepôts constituent désormais l’interface entre l’entreprise et ses clients finaux ’’

Sébastien SLISKI, General Manager Collaborative Supply Chain Solutions de Zetes
‘‘ Le coût n’est plus qu’un critère… ’’

Loïc DELAITRE, Directeur Expertise Logistique de Savoye
‘‘À l'entrepôt 4.0 doit correspondre l'intégrateur 4.0 ’’

  • La promesse faite aux clients de réduire les temps de mise à disposition des produits
  • La montée en puissance des flux e-commerce
  • La recherche de productivité à travers la mise en place de projets de mécanisation et d’automatisation

  1. La promesse faite aux clients de réduire les temps de mise à disposition des produits

C’est un élément clé qui contraint fortement la logistique. En effet, la plateforme bénéficie de moins en moins de temps pour mettre à disposition des transporteurs les commandes préparées.

L’entrepôt ne peut donc plus se contenter de gérer un portefeuille de commandes à la journée, mais doit désormais traiter celles des deux prochaines heures. La manière d'ordonnancer s’en trouve ainsi totalement révolutionnée d’autant plus qu’à une demi-journée près, les activités sont bien souvent très différentes.

Cependant, il faut garder à l’esprit que l’entrepôt n’est qu’un maillon de la chaine d’approvisionnement. Le respect de la promesse client nécessite en fait de mener une réflexion globale pour dynamiser l’ensemble de la supply chain.
Avec une tendance toujours marquée par la diminution des niveaux de stocks, leur localisation géographique devient particulièrement stratégique.

  1. La montée en puissance des flux e-commerce

Dans les entrepôts confrontés à l'arrivée du e-commerce, les typologies de commandes à traiter ont fortement évolué avec une part de commandes unitaires qui a considérablement augmenté. Pour atteindre un niveau de productivité satisfaisant, il convient d’adopter de nouveaux modes de fonctionnement qui impactent également logiquement les manières d’ordonnancer, de stocker, d'emballer et de piloter.

Auparavant les commandes étaient préparées magasin par magasin, il s'agit désormais de lancer des vagues regroupant plusieurs commandes puis de réaffecter les références aux bons colis en fin de préparation. Par exemple en utilisant des meubles de tri ou des outils mécanisés du type trieurs ou goods to man.

Le traitement des flux e-commerce en entrepôt impose également de suivre en temps réel l’activité et de pouvoir réagir à la moindre alerte pour pouvoir contenir l'impact d'un problème à un moment donné. Il devient nécessaire d’être hyper agile.

  1. Les projets de mécanisation et d’automatisation

Enfin, pour les enseignes traditionnelles ou les industriels qui livrent les clients de la grande distribution alimentaire, l'évolution a plus porté sur la recherche de productivité avec bien souvent l’investissement dans des outils mécanisés ou automatisés. De tels projets sont structurants pour l’organisation de l’entrepôt.




Comment répondez-vous au besoin de pilotage des logisticiens ?

Aujourd’hui le chef d’équipe n'a plus le temps de retourner dans son bureau pour consulter ses tableaux de bord sur son écran. Il doit pouvoir prendre connaissance de ses indicateurs et de ses alertes en permanence, où qu’il se trouve. Il s’agit alors de lui fournir des outils de pilotage en mobilité.

Nous proposons ainsi une solution permettant à partir d’une tablette ou d’un smartphone de suivre des indicateurs et de synchroniser l'ensemble des équipes.

Suite à la communication d'une alerte, le chef d’équipe peut alors instantanément :

  • Zoomer sur un problème en particulier
  • Suivre les opérations de chaque typologie de processus entrepôt (réception, mise en stock, préparation, etc.)
  • Prendre une décision et changer les priorités via la modification des paramètres

Nous proposons également la mise à disposition de tableaux de suivi pour diffusion sur les sites afin que chacun puisse prendre connaissance de l'évolution de l’activité et du respect des objectifs.

Enfin, à travers notre offre de visibilité supply chain nous sommes en mesure de fournir le tracking du transport. Il est alors tout à fait pertinent de lier ces informations à celles gérées dans le cadre des outils de Yard Management afin de pouvoir mettre en évidence des points qui vont devenir bloquants par rapport aux retards présupposés d'un transport.

Ces solutions de pilotage permettent de prendre en considération des éléments externes à l'entrepôt. Le premier qui tombe sous le sens, c'est bien évidemment l'heure estimée d'arrivée du chauffeur sur le site. La mise à jour de cette information dans l'outil de tracking au fur et à mesure des points de passage du transporteur permet de prioriser le travail des équipes en dynamique, tout au long de la journée.
Il devient alors possible d'exploiter au maximum les moyens des plateformes, d’occuper au mieux les opérateurs par rapport aux événements externes.


Comment caractériser et mesurer la performance de l’entrepôt ?

La notion de performance est très dépendante de l’activité de l’entreprise. Dans le domaine des ventes privées sur Internet par exemple, le délai pour sortir les commandes sera primordial. Pour d’autres activités, la capacité à intégrer un nouveau service de préparation unitaire ou à effectuer un packaging particulier sera surveillée.

Néanmoins, quel que soit le secteur, la performance de l'entrepôt reste essentiellement liée à sa productivité. La difficulté tient alors au fait que les missions des sites peuvent différer. Certains doivent en particulier assurer des opérations spéciales (co-packing, kitting, etc.).

Il est alors compliqué de comparer les productivités les unes avec les autres. Il s’agit de s'assurer que sont concernés des périmètres équivalents.

Autre élément qui peut caractériser la performance d’un entrepôt : le niveau de stock. Il est en effet très impactant sur le coût, d’autant plus que le nombre de références au catalogue a tendance à augmenter avec les activités Internet. L’objectif est alors d’exploiter au mieux l'espace disponible pour ne pas avoir à ouvrir un autre site et ainsi éviter de subir des frais fixes supplémentaires.

C’est en fait le travail des approvisionnements de maintenir les niveaux de stock en entrepôt les plus bas possible.


Comment optimiser l’espace dans l’entrepôt ?

Nombre de pistes existent. Il peut s’agir :

  • De monter des grandes hauteurs en termes de stockage pour exploiter au mieux la hauteur du bâtiment,
  • De banaliser les emplacements, c'est-à-dire de ne plus affecter une référence à un emplacement fixe. Le stockage des produits peut alors être optimisé en dynamique tout en tenant compte d’un certain nombre de spécificités (zones spéciales, références qui ne peuvent être mixées, grande hauteur),
  • D’une optimisation du slotting produits
  • Etc.

Vous venez d’évoquer la difficulté à comparer les performances de deux entrepôts. Comment les logisticiens peuvent-ils dès lors se benchmarquer ?

Nos clients sont clairement intéressés par ces notions de benchmark. Néanmoins, dans la réalité très peu de sites se ressemblent et il est donc très compliqué de pouvoir proposer une comparaison pertinente.

Des institutions comme l'ASLOG travaillent sur ces sujets, mais plutôt sur une approche de type mesure de maturité.

Finalement, les clients sont intéressés par l’évolution de leur propre performance dans le temps.

En menant une étude globale de l’évolution des coûts de l’entrepôt et du transport et de leur impact sur la marge, il est possible de piloter la performance de sa logistique.

Ensuite, les enjeux liés à un investissement particulier ou à la mise en place d’un nouveau process peuvent également être mesurés. En comparant les performances avant / après on peut établir l’intérêt de généraliser de nouveaux outils / process sur les autres sites.

Enfin, il faut être conscient qu’il n’est pas toujours évident de mesurer la performance de son entrepôt si celui-ci n’est pas informatisé. C’est bien souvent également l’une d’une motivation de la mise en place d’un WMS.

Le WMS permet en effet de ressortir les données liées à l’exploitation de l’entrepôt pour mener ensuite des analyses pertinentes. Nos clients nous demandent d’ailleurs de plus en plus de mettre à disposition ces données dans des outils tiers afin de les combiner à d’autres informations non liées aux opérations d’entrepôt.


Pour aller plus loin


Bio Express :

Isabelle BADOC est titulaire d’un Master « Intelligence Marketing » HEC. Elle rejoint la société Influe il y a une quinzaine d’années pour développer les solutions GPA qui évolueront ensuite vers des solutions d’approvisionnement global des flux. Avec le rachat d’Influe par Generix, le périmètre fonctionnel de Mme BADOC a évolué vers la partie exécution entrepôts et transport.
Elle s’occupe désormais de la stratégie marketing produit de la gamme supply chain de l’éditeur.

Site Internet de Generix : www.generixgroup.com

Contactez notre équipe