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15ème enquête annuelle de L'AFT-IFTIM sur les besoins en emplois et en formations dans la logistique


AFT IFTIM

26/02/2009


Synthèse

Réalisée par le Département des Etudes et Recherches du Groupe AFT-IFTIM pour la 15ème année consécutive, l'enquête logistique 2008-2009 porte sur la conjoncture, l'évolution des stratégies et organisations logistiques, la gestion des emplois et des recrutements, les politiques de qualification, et enfin les besoins en formation.

Son échantillon, constitué à partir des statistiques de l'UNEDIC, comporte 566 établissements de 100 salariés et plus - ce qui représente un taux de sondage de 7,6% - appartenant à sept secteurs d'activité retenus en raison notamment de leur poids en effectifs logistiques :

  • Industries agricoles et alimentaires,
  • Pharmacie, parfumerie et entretien,
  • Industrie automobile,
  • Industrie des équipements mécaniques
  • Chimie, caoutchouc, plastiques,
  • Commerce,
  • Prestataires transport/logistique.

En complément, 135 établissements de taille plus réduite (entre 50 et 100 salariés), ont été interrogés cette année dans le secteur commercial et chez les prestataires logistiques, ce qui porte à 701 le nombre total d'établissements sondés.


I - Conjoncture


  • La contraction de l'activité s'est accélérée au quatrième trimestre 2008

En 2008, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) s'est établi à + 0,7%, après + 2,1% en 2007. Plus de la moitié des établissements interrogés déclarent avoir perçu en 2008 les effets du ralentissement économique. La crise s'est propagée dans l'hexagone par le jeu des sous-traitances (effet domino).
> Pour environ 60% des établissements interrogés, les effets de la crise ne se sont réellement fait sentir qu'au dernier trimestre 2008 (qui a été le témoin du recul de 1,2% en volume du PIB).
> Les marchés se sont pour partie relocalisés ces dernières années (seulement 15% des établissements interrogés de 100 salariés et plus ont principalement des clients à l'étranger, contre 32% quatre ans auparavant), autour de ce que l'on pourrait qualifier une économie de sous-traitance (les sous-traitants externalisant à leur tour la production auprès de fournisseurs de deuxième ou troisième rang sur le territoire national).

  • Des inquiétudes vives pour 2009

Un tiers des prestataires transport-logistique de 100 salariés et plus anticipent une baisse de la demande en prestations logistiques qui leur sera adressée en 2009.

  • Or, ils ne sont que 8% à prévoir une progression de cette demande.
  • De leur côté, environ un quart des personnes des secteurs industriels et commerciaux interviewées confirment que leur demande en services logistiques devrait se réduire en 2009.
  • L'industrie agro-alimentaire résisterait mieux, avec 23% des répondants prévoyant une augmentation, tandis que l'industrie automobile redoute un véritable effondrement de l'activité, plus de la moitié des répondants s'attendant à une baisse du volume des prestations logistiques à effectuer cette année.



II - Stratégies et organisation


  • Des entrepôts en voie de modernisation

Les systèmes d'identification et de reconnaissance ont le vent en poupe, ainsi que les solutions intégrées de type ERP et APS. Quant à l'automatisation des entrepôts, elle est très variable selon les secteurs.

  • Un quart des établissements du secteur transport-logistique de 100 salariés et plus se servent désormais des détecteurs RFID.
  • Les logiciels dédiés à la gestion des entrepôts (WMS) ou à la gestion du transport (TMS) perdent du terrain, à la faveur de solutions intégrées de type ERP et APS (respectivement + 5,3 points et + 10,7 points).
  • 14% des entrepôts des établissements de 100 salariés et plus seraient automatisés ou équipés de robots. Dans la répartition pharmaceutique et l'industrie agro-alimentaire, cette proportion monte toutefois jusqu'à 31% et 20%, du fait d'impératifs croissants sur les délais et la qualité. Dans l'industrie automobile ou la chimie en revanche, l'investissement dans des systèmes automatisés se heurte à la flexibilité requise par des réorganisations logistiques fréquentes.
  • De plus en plus de démarches de responsabilité environnementale appliquées à la logistique

La taille est un critère discriminant dans la prise en compte par les entreprises des évolutions environnementales.

  • 53% des établissements de 500 salariés et plus se sont ainsi vus attribuer la certification de management environnemental ISO 14001 pour leur entrepôt.
  • Côté transporteurs-prestataires logistiques, un sur cinq a déjà mesuré ses émissions de CO2 parmi les établissements de 100 salariés et plus, et 7% parmi les moins de 100 salariés. Or, le projet de loi « Grenelle II » prévoit que le bénéficiaire d'une prestation de transport soit à l'avenir informé de la quantité de CO2 émise lors de l'opération.
  • La recherche de gains de productivité sous-tend les réorganisations logistiques

Face à la pression sur les coûts, plus de 30% des établissements ont réorganisé leurs schémas logistiques en 2008

  • et même un sur deux dans l'industrie chimique. L'optimisation s'affirme comme le premier objectif des réorganisations.
    Les prévisions de re-engineering sont orientées à la hausse pour 2009, et un établissement sur cinq poursuivra une réorganisation entamée au moins en 2008.
  • L'accentuation de la sous-traitance des opérations de transport-logistique est freinée

Malgré une baisse de 5 points de la proportion d'établissements ayant fait appel aux prestataires transport-logistiques en 2008, le recours à la sous-traitance conserve un niveau très élevé.

  • 83,5% des établissements de 100 salariés et plus ont recours à la sous-traitance.
  • La sous-traitance du transport marque moins le pas que celle de l'entreposage, plus sensible aux fluctuations de l'activité (recul de respectivement 4 et 11 points).
  • En 2009, les établissements industriels prévoient de moins solliciter les prestataires, mais sans catastrophisme (baisse de 2% seulement du nombre d'établissements de 100 salariés et plus prévoyant de recourir à la sous-traitance des opérations de transport et de logistique en 2009 par rapport au réalisé en 2008).

III - Gestion des emplois et des recrutements

  • L'évolution de l'emploi logistique en 2008 est marquée par l'atonie

Ce sont surtout les opérateurs logistiques qui ont pâti d'un revirement conjoncturel qui était inenvisageable un an plus tôt.

  • Pour la très grande majorité des établissements, les effectifs au 31 décembre 2008 sont sensiblement les mêmes qu'au 1er janvier 2008, en particulier pour les professions d'encadrement : 84% des effectifs de cadres de la logistique dans les établissements de 100 salariés et plus sont restés stables.
  • La part des établissements ayant augmenté leurs effectifs d'opérateurs logistiques chute à 13,2% en 2008 (après 25,4% en 2007), tandis que la proportion d'établissements les ayant réduit fait un bond de 6,4 points par rapport à 2007. Un tel différentiel n'avait jamais été observé depuis que cette enquête est réalisée, et il est particulièrement défavorable dans l'industrie automobile et la chimie, les branches du panel les plus impactées par la crise.
    2009
  • Les responsables logistiques sont plus nombreux à tabler en 2009 sur une diminution des effectifs logistiques que sur leur augmentation (respectivement 10% et 7% des établissements de 100 salariés et plus en ce qui concerne les emplois d'opérateurs).
  • Des réductions d'effectifs logistiques sont attendues par plus d'un tiers des établissements de la chimie et de l'industrie automobile.
  • Les entreprises s'efforcent de préserver leurs forces productives et leurs compétences

L'ajustement à la baisse d'activité s'est plutôt opéré via des mises en congés ou en JRTT, et les opportunités de mobilité interne sont restées fortes.

  • Peu d'entreprises ont été amenées à procéder à des licenciements (3% des établissements de 100 salariés et plus) et les licenciements seront autant que possibles évités en 2009.
  • Comme en 2007, environ 40% des établissements de 100 salariés et plus ont fait jouer la mobilité interne en 2008, même si l'accession des salariés à des emplois de catégories socioprofessionnelles plus élevées marque légèrement le pas (des opérateurs logistiques ont évolué vers des postes de techniciens/agents de maîtrise dans 27% des établissements, après 31% en 2007).
  • Si les recrutements en logistique se sont repliés, ils restent toutefois à un niveau élevé en 2008

Les opérateurs logistiques sont au cœur de l'ajustement.

  • Ils sont 44% des établissements de 100 salariés et plus à avoir réalisé des recrutements en 2008, soit 6 points de moins qu'en 2007. A titre de comparaison, en 1995, seulement 15% des établissements déclaraient avoir recruté du personnel logistique…
  • Un recul de 10 points du nombre d'établissements recruteurs est enregistré chez les prestataires transport-logistique.
  • La part des établissements ayant recruté des opérateurs logistiques en 2008 diminue de plus de 9 points, tous secteurs confondus.
    2009
  • 16% des établissements de 100 salariés et plus anticipent une diminution des embauches d'opérateurs logistiques en 2009, et 7% seulement leur augmentation. Les recrutements devraient mieux se comporter dans les établissements de moins de 50 salariés (12% prévoient une progression, 6% une baisse).
  • Les tensions sur les projets de recrutement demeurent fortes

Les établissements de moins de 100 salariés sont particulièrement sensibles aux difficultés de recrutement

  • 31% des établissements de 100 salariés et plus se plaignent de difficultés de recrutement, après 37% l'an dernier. Cependant, 91% des établissements de 50 à 99 salariés déclarent que leurs recrutements d'opérateurs logistiques sont assortis de difficultés !
  • L'évolution de la conjoncture peut participer à résorber le problème du manque de candidatures (décrié par 32% des établissements de 100 salariés et plus pour le recrutement de techniciens/agents de maîtrise ou de cadres). Néanmoins, pourraient subsister des difficultés structurelles, en lien notamment avec des besoins croissants en qualifications (cité comme un obstacle aux embauches du personnel d'encadrement par plus de la moitié des répondants de moins de 100 salariés).
  • La croissance de l'intérim s'essouffle en 2008

Mais la proportion d'établissements ayant fait appel à des intérimaires de la logistique en 2008 est restée très importante.

  • 73,4% des établissements ont eu recours à l'intérim en 2008, après 76,3% en 2007.
  • Le recul de l'intérim a été extrêmement marqué dans l'industrie des équipements mécaniques (- 21,6 points de la part des établissements qui y recourent), secteur qui a d'ailleurs réduit le plus drastiquement ses recrutements. En contrepoint, dans l'industrie pharmaceutique, le recours accru aux agences d'intérim (87% des établissements du secteur les ont sollicités) a accompagné une dynamique positive de recrutement.

2009

  • Près d'un tiers des établissements s'attendent à une diminution du nombre d'intérimaires en 2009.

IV - Politiques de qualification

  • Les tendances de l'an dernier en matière de qualifications privilégiées lors du recrutement sont confortées

    • En effet, le Bac Professionnel Logistique séduit davantage les recruteurs de techniciens/agents de maîtrise (progression de 7,6 points des citations en ce sens).
    • Au niveau du recrutement des opérateurs logistiques, les suffrages portés au Bac Professionnel Logistique et au BEP Logistique et Commercialisation baissent respectivement de 6,7 points et de 5,5 points.
    • La multiplication des projets de réorganisation favorise le recrutement de cadres issus de grandes écoles ou d'écoles d'ingénieur avec une spécialisation logistique (16,7% des citations).
  • Les contrats d'apprentissage pour cadres ou techniciens/agents de maîtrise de la logistique souvent cités par les recruteurs

Mais une incertitude pèse sur leur évolution en 2009.

  • En 2008, 18% des établissements de 100 salariés et plus emploient du personnel logistique en apprentissage, et jusqu'à 38% dans l'industrie automobile.
  • 40% des établissements de moins de 100 salariés ont proposé des contrats d'apprentissage à des cadres de la logistique, et 44% des établissements d'au moins 100 salariés à des techniciens/agents de maîtrise. Il est vrai qu'au niveau de l'enseignement supérieur en transport-logistique, la tendance est au développement de formations diplômantes et qualifiantes en alternance.
  • Un établissement sur quatre ne se prononce pas quant à l'évolution en 2009 de l'apprentissage pour chacune de ces catégories d'emploi, et ils sont plus nombreux à projeter une baisse de son utilisation sur des profils de techniciens/agents de maîtrise que l'inverse.

V - Besoins en formation continue

  • L'effort sur les formations continues ne faiblit pas

Les formations continues profitent plus amplement à l'ensemble des catégories socioprofessionnelles.

  • En 2008, le pourcentage d'établissements ayant réalisé des formations continues pour les salariés de la logistique s'est maintenu à un niveau très élevé (67% des établissements de 100 salariés et plus, et 55% des établissements de 50 à 100 salariés).
  • Plus de 80% des établissements de 100 salariés et plus ont fait bénéficier les cadres de la logistique de formations (après 60% en 2007). Pour les techniciens/agents de maîtrise, ce ratio s'établit à 63% (après 46% en 2007).
    2009
  • Plus d'un établissement sur dix devraient envoyer davantage de personnel logistique en formation : dans un contexte de conjoncture générale peu favorable, les entreprises ont l'intention d'utiliser le temps libéré par la baisse d'activité pour faire suivre à leurs salariés des programmes de formation.
  • Cadres et techniciens/agents de maîtrise : les besoins en formation reflètent l'internationalisation des activités

La multi-culturalité des partenaires commerciaux incite à la maîtrise des langues étrangères, et créé un besoin pour des formations tournées vers la logistique internationale.

  • La maîtrise de l'anglais est l'objectif prioritaire des formations à destination des cadres de la logistique (cité par 46,3% des répondants) ; les formations à la logistique internationale à destination des techniciens et agents de maîtrise sont pertinentes pour 44,4% des sondés.
  • Ces deux catégories d'emploi partageraient également les mêmes besoins en formation centrés sur les techniques de management et le travail en équipe (45,1% des avis exprimés pour les cadres), la sécurité et la prévention des risques (cités par 44,2% des établissements pour les techniciens et agents de maîtrise), ou encore l'actualisation des connaissances réglementaires (41,6% des répondants pour les formations cadres).
  • En outre, dans une période où paraissent les premiers projets législatifs nés du Grenelle de l'environnement, le besoin de formations orientées vers le développement durable et la gestion des déchets devient sensible : plus de 30% des établissements estiment qu'elles seraient nécessaires pour le personnel d'encadrement.
  • Opérateurs : les demandes exprimées découlent largement des obligations réglementaires

Les formations gestes et postures, en tête des thèmes de formation jugés nécessaires par les employeurs pour les opérateurs de la logistique, sont talonnées de près par les formations de sauveteur secourisme du travail (SST).

  • 67,9% des répondants souscrivent en 2009 aux formations gestes et postures. Les suffrages pour des formations de sauveteur secourisme du travail (SST) progressent de 23,4 points par rapport à 2008, plébiscitées par 61% des personnes interrogées. Les formations à la conduite d'engins de manutention sont citées par 57,9% des sondés.
  • Il semblerait également nécessaire à de plus en plus de répondants que les opérateurs acquièrent des aptitudes supplémentaires en matière de relations client-fournisseur (+16,6 points) et de dynamique de travail en équipe (+ 22,4 points).

 


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