Les Interviews de FAQ Logistique > Interview de Mr Laurent GOURDON, PDG de GRN Logistic

‘‘Les clients sont à la recherche d’expertise et de gain de productivité’’

Mr Laurent GOURDON, Président Directeur Général de GRN LogisticInterview de Mr Laurent GOURDON, Président Directeur Général de GRN Logistic
Réalisée le 20/11/2012 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique, au cours du Salon Manutention au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte.

Lors du Salon Manutention qui se tenait fin Novembre à Paris, nous avons rencontré Mr Laurent GOURDON, Président Directeur Général de GRN Logistic. Occasion d'évoquer avec lui l'actualité de l'éditeur et l'ensemble de son offre.


Pouvez-vous nous présenter GRN Logistic ?

Laurent GOURDON : GRN a été créé en 2005. L’objectif était de créer un WMS pour répondre à une problématique de préparation de commandes optimisées. Nous avons donc conçu notre logiciel avec les nouvelles technologies.

Au départ, les PME constituaient notre cible. Cependant, au fil du temps, nous avons également équipé des gros sites de transporteurs, d’acteurs du retail et du e-commerce. Nous travaillons donc avec différentes tailles d’entreprises.

Notre expertise du pilotage de la préparation automatique, de la mécanisation et des lignes de produits automatiques sur la partie emballage nous a également permis de développer notre WCS.

Notre WCS permet la remontée d’informations en temps réel de l’état du convoyeur. Des indicateurs permettent de motiver les préparateurs. Chez certains clients, le fait d’utiliser l’indicateur a un impact positif sur la productivité de l’ordre de 15%.

Enfin, nous proposons également un module TMS dont le périmètre fonctionnel comprend la sortie de l’entrepôt. Notre TMS ne traite pas les tournées de transporteurs dans la mesure où nous considérons qu’il s’agit d’un autre métier.

Notre TMS comprend en particulier les fonctions suivantes :

  • optimisation des coûts de transport,
  • détermination du transporteur en fonction de la taille de la commande,
  • optimisation au département, en fonction des typologies des clients, des contraintes de type nombre de départs par jour,
  • pré-tri des colis pour optimiser les tournées transporteur
  • etc.

Nous qualifions les commandes en temps réel (nombre de colis à traiter, origines, créneau horaire de livraison, contraintes ERP, etc.). En fonction de ces critères, notre TMS sélectionne en temps réel le meilleur transporteur en termes de service et de prix).


Avec qui travaillez-vous aujourd’hui ?

Je vous l’ai dit nous travaillons en fait avec différents secteurs et différentes tailles d’acteurs.

Pour les PME, je peux vous citer l’exemple de Sterenn (NDLR : groupe rennais, fournisseur de pièces et d’équipements à destination des distributeurs et réseaux de vente) avec qui nous atteignons des productivités de 20 000 lignes de commandes / jour (5 000 colis et 300 palettes). En picking, cela représente 500 prises / heure / opérateur.

Pour vous donner un ordre d’idée, dans une gare avec de l’automatique, 3 personnes sortent 4 500 lignes de commandes / jour. Sur une station avec une préparatrice et 3 mini-loads, les cadences sont de 1 700 lignes de commandes / jour. Ce sont des cadences qui équivalent à 15 préparateurs classiques.

Pour la Distribution, je peux vous citer Leclerc que nous avons initié en automatisation sur les drives (18 000 lignes de commandes à 12 personnes).

On atteint donc une très haute productivité (400 à 500 prises par heure et par préparateur). La prestation comprend photo, contrôle code-barres complet et une préparation de commandes découpée à l’heure sur les livraisons (cadencement automatique en fonction des heures et de la charge).

C’est donc un système assez complexe à mettre en œuvre dans l’ordonnancement. Notre WMS est entièrement interfacé en temps réel avec le site web du client (liaison de serveur à serveur avec le back office Leclerc). Au niveau pratique, quand un client final passe une commande et valide l’achat avec sa carte bancaire, moins de 10 millisecondes après, la commande est dans notre système.

De même, à chaque fois qu’on décrémente un stock, lors de la préparation de commandes ou de l’avancement de commandes, on informe en temps réel le site web Leclerc. Le lien entre les 2 systèmes est effectué en 30 millisecondes. Le client final peut donc être informé en temps réel de la disponibilité des références.

Nous avons également travaillé sur le site Darty.com (10 000 colis / jour), pour lequel nous traitons tout le process de la partie e-commerce. Les produits arrivent sur la plateforme e-commerce puis sont éclatés en différentes zones. Nous optimisons toute la préparation et nous sortons le bon de livraison, l’étiquette transporteur, etc. Tout cela relié en temps réel avec Darty.com

Pour des plateformes qui ont une activité mixte B to B et B to C, notre WMS comprend des modules spécifiques à l’optimisation du e-commerce. Le système ordonnance et prépare dynamiquement l’ensemble des commandes dans des processus complètement différents, en parallèle ou synchronisé.


Pourriez-vous déjà nous dresser un premier bilan de cette année 2012 ?

Pour nous, il s’agit d’une bonne année. Depuis 2005, nous enregistrons une croissance régulière. Les clients sont à la recherche d’expertise et de gain de productivité, ce que nous leurs proposons.




En terme de retour sur investissement, combien de temps faut-il compter pour qu’une de vos solutions soit rentabilisée ?

Pour notre WMS, il faut en général compter 12 mois. Lorsqu’on parle d’investissement en automatisation (préparation de commandes ou mécanisation), le ROI est de l’ordre de 24 mois.


Contrairement à nombre de vos confrères, vous ne proposez pas de version SaaS de vos solutions. Pourriez-vous nous expliquer la raison ?

La raison est simple. Pour nous, le déploiement d’un WMS ne répond pas une problématique de gestion mais à une problématique d’optimisation des activités de l’entrepôt.
Nous considérons que le SaaS est un goulot d’étranglement et un risque technologique en terme de sécurité.

De plus avec la très haute productivité (300 à 400 lignes / heure / préparateur), le temps réel s’impose.

Il convient de garantir la continuité. Nous mettons en place des serveurs avec de la redondance physique sur l’entrepôt. Si un serveur tombe en panne, un autre prend immédiatement le relais pour limiter l’arrêt à quelques minutes. De même si la liaison avec un back-office ou un ERP est coupée, avec un système local, le WMS peut continuer à fonctionner localement.

D’autre part, nous avons beaucoup d’applications en terminaux radios qui permettent de minimiser les flux Wi-Fi.

Sur des sites qui comptent 70/80 terminaux, la consommation du flux Wi-Fi peut devenir problématique (multiplication des antennes, redondance, problèmes de perturbation, etc.). Le fait que notre applicatif fonctionne localement et consomme peu de ressources représente donc un atout.

Enfin, nous utilisons des technologies tactiles qui consomment beaucoup de ressources dans le cas d’un fonctionnement en ASP. En local, la saisie tactile est instantanée (pas de rafraîchissement d’écran lié à un accès distant).

En e-commerce, nous avons par exemple remplacé certains logiciels qui géraient des meubles de tri. Les gains d’impression et de saisie ont permis d’enregistrer jusqu’à 20% de productivité.

Les temps de réponse informatique cumulés multipliés par le nombre de transactions peuvent amener des écarts très importants en fin de journée et en fin de mois !


Quelles sont vos perspectives de développement pour l’année 2013 ?

Début 2013 notre nouveau module WCS sera finalisé. Il sera entièrement paramétrable dans la mesure où il sera possible de dessiner graphiquement les convoyeurs et de faire des liens avec les automates avec des temps de réponse de l’ordre de 30 millisecondes.

Le WCS fera le routage en temps réel de chaque lecteur. Les 30 lecteurs répartis sur un convoyeur y seront directement et individuellement pilotés. L’objectif est de réduire les coûts et d’améliorer la souplesse d’évolution.

Des zones du convoyeur pourront être recréées graphiquement.

Nous travaillons également sur le développement des tablettes associées à des lecteurs code-barre positionnés sur le doigt (reliés en Bluetooth aux tablettes). L’idée est que l’opérateur ait les mains libres et que les temps de réponse soient donc beaucoup plus rapides.

Cette technologie se substituera aux terminaux radios et au vocal.


Bio Express

Anciennement Directeur Commercial et Directeur Logistique Europe chez Kardex (fabricant de stockeurs automatiques), Mr GOURDON crée en 2005 la société GRN Logistic

Site de GRN Logistic : www.grnlogistic.fr


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