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‘‘Et si la flexibilité venait du convoyeur ?’’

Chantal LEDOUX, BOA Concept Interview de Mme Chantal LEDOUX, Directeur Général de Boa Concept

Réalisée le 20/11/2012 par Frédéric LEGRAS, Directeur de FAQ Logistique, au cours du Salon Manutention au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte.

Rencontrée à l’occasion du Salon Manutention qui se tenait fin Novembre à Paris, Mme Chantal LEDOUX, Directeur Général de Boa Concept, nous a fait découvrir l’offre de sa toute nouvelle société qui propose des solutions de préparation de commandes innovantes.


Pouvez-vous nous présenter votre société et les concepts que vous développez ?

Chantal LEDOUX :Notre société Boa Concept est récente puisque nous l’avons créée au mois de Juin. Nous sommes des anciens de la logistique et en particulier de la logistique de détail, des petits produits.

Nous sommes des spécialistes qui travaillons depuis 20 ans dans ce secteur. La société est axée sur les systèmes de préparation de commandes, qu’ils soient manuels ou mécanisés.

En mode manuel, nous nous sommes associés avec la société Signature, c’est la raison pour laquelle nous exposons ensemble sur le même stand. Signature travaille également pour nous en tant qu’électronicien pour faire nos cartes électroniques. J’y reviendrai sur la partie convoyeur. Cette société développe sa propre ligne de produits Pick-to-Light qu’elle installe sur des meubles d’éclatement, sur des chariots de préparation ou sur des meubles dynamiques, etc.

Nous faisons l’intégration de leur solution : ils font l’électronique et nous faisons l’informatique associée et l’intégration chez les clients.

En ce qui concerne les solutions mécanisées, nous proposons un nouveau système de convoyeurs. Notre société a vraiment été créée autour de cette innovation : c’est un système de convoyeurs modulaires et intelligents.

Convoyeur Boa ConceptModulaires parce que mécaniquement, nous pouvons complètement séparer les différents morceaux de convoyeurs avec leur intelligence embarquée. Nous avons une électronique de commande à l’intérieur de chaque élément de convoyeur. Sur un élément droit par exemple, nous avons une électronique de commande raccordée au rouleau moteur qui va faire la propulsion et à une cellule de détection qui va déterminer quand est-ce que le colis est arrivé à destination. On livre donc des éléments qui sont déjà équipés d’une électronique de commande locale.

Intelligents : grâce au protocole particulier que nous avons développé. Nous travaillons sur du composant standard Ethernet, et nous avons développé un protocole de communication particulier qui permet de reconnaître automatiquement la composition du circuit.

L’utilisateur peut donc prendre les morceaux, les connecter entre eux et automatiquement notre superviseur va reconnaître le nouveau schéma construit par l’utilisateur. Ce dernier n’aura donc pas besoin de paramétrer, de donner des adresses ou toute autre information. Il n’aura qu’un mapping à effectuer (gares de picking avec leurs points d’entrée).

Ce concept permet de rendre l’utilisateur très autonome puisqu’il fait lui-même ses connexions et qu’il n’a pas besoin de programmer. Dans cette informatique, nous avons également mis un calcul d’optimisation de parcours du même type que celui utilisé pour l’optimisation des tournées de livraison.
Ce calcul permet de déterminer où il convient de passer quand on veut transporter une charge d’un point à un autre du circuit. Lorsqu’on modifie le circuit, c’est le système qui va déterminer la nouvelle route à emprunter. L’avantage est que lorsqu’on rajoute une boucle ou un axe, il n’y a pas d’automatisme à reprogrammer informatiquement. Le système va directement intégrer ces nouveaux éléments pour déterminer les nouveaux chemins optimaux.

Nous avons donc : du convoyeur modulaire, une électronique embarquée, un réseau particulier breveté et un superviseur qui reconnaît le circuit également breveté et qui sait automatiquement s’adapter aux modifications du circuit.

Notre superviseur est un WCS qui se raccorde au WMS. Il n’a pas besoin d’être paramétré lorsque le circuit est modifié. Il est livré en standard avec le convoyeur.
Nous pouvons d’ailleurs collaborer avec l’ensemble des WMS du marché.




Vous évoquez la possibilité pour l’utilisateur de moduler le système, d’opérer des changements. Combien de temps faut-il compter pour celui-ci ?

 C.L. : Il y a une partie d’installation mécanique puisqu’il faut positionner des pieds. Nous avons une partie support qu’il faut installer sur laquelle il y a la puissance.
Sur ces supports sont positionnés les modules, raccordés entre eux avec un branchement identique à celui d’un réseau ethernet normal (il s’agit du même câble).

C’est donc très rapide. Une modification de circuit est réalisable en moins d’une heure.


Quelles sont vos perspectives d’évolution pour l’année 2013 ?

C.L. : Nous sommes en phase de présentation du concept, d’où notre présence au Salon Manutention. Les premiers éléments seront disponibles à la fin de l’année 2012. Nous devrions pouvoir les livrer au début du 2ème trimestre 2013. Le premier trimestre nous permettra de mener des tests afin que les premières installations se déroulent dans les meilleures conditions.

Nous travaillons également sur deux évolutions majeures :

Plug And Carry by Boa ConceptUne partie pilotage électronique pour laquelle nous parlons des agents intelligents. Pour illustrer, on peut utiliser l’image des bancs de poissons dans l’océan qui se déplacent en nombre avec une coordination exceptionnelle du fait de comportement entre eux d’agents intelligents. Chaque poisson se comporte en fonction du comportement des voisins avec en plus de l’information générale. Nous allons beaucoup travailler sur cet aspect, c’est à dire sur la régulation de flux sur les convoyeurs. Au-delà de la régulation qui consiste à s’arrêter ou à ralentir parce que la charge qui est devant est en train de s’arrêter, il s’agit de ralentir globalement.

On peut là encore prendre l’image de ce qui peut être fait sur les autoroutes lorsque des panneaux informent en amont les automobilistes de la nécessité de ralentir pour prévenir des embouteillages à venir. On peut très bien remonter des informations très en amont dans le circuit. Nous devrions sortir cette évolution sur le 3ème trimestre 2013.

Une ligne de convoyeur en matière plastique. L’avantage de la matière plastique va être le poids pour l’utilisateur. Lorsqu’on parle d’échange standard, on parle d’éléments pesant une vingtaine de kilos. Nous voudrions en alléger le poids avec de la matière plastique. Dans la mécanique, on n’aime pas trop cette matière ! Nous avons déjà des confrères qui l’avaient utilisée avec succès mais il y avait eu une levée de boucliers à l’époque, alors que ça fonctionne bien, en particulier en terme de solidité. Nous prévoyons de sortir cette évolution au 4ème trimestre 2013.

Au niveau du Chiffre d’Affaires, nous avons prévu de réaliser 800 000 euros en 2013. Puis d’atteindre 1,5 millions d’euros l’année suivante, 2,5 millions en 2015 et enfin 4 millions en 2016.

En terme de cible, nous nous intéressons plus particulièrement aux métiers du e-commerce puisque nous apportons de la flexibilité. Pour une première installation, nous pouvons accompagner le Client pour l’aider, pour raccorder l’informatique avec son WMS. Mais ensuite le Client est rapidement autonome et n’a pas plus besoin de nous. Quand il souhaite modifier son circuit, il débranche et rebranche des modules. S’il a besoin d’agrandir le système, il achète des modules mais il peut le faire sans l’aide du constructeur.

Il est également autonome sur la partie maintenance. L’avantage est que l’on sait exactement où se trouve un module en panne grâce à l’informatique. Pour nous la maintenance, c’est donc : l’utilisateur prend le module, le remplace par un module conforme, nous renvoie le module défaillant et nous le lui réparons. Cela nécessite juste de disposer de quelques pièces d’avance, sachant qu’au total nous avons moins de 25 éléments.

Notre concept apporte une flexibilité énorme. Lorsque le Client construit une ligne, il peut se permettre de la construire pour répondre au besoin actuel et de la faire évoluer au fur et à mesure. Cette flexibilité intéresse les acteurs du e-commerce, en particulier ceux qui hésitent à s’équiper du fait de la rigidité des solutions actuelles. Ne disposant pas d’une visibilité précise sur l’évolution de la croissance de leur activité et ayant des projets de déménagement leur permettant d’adapter leur capacité de production à leurs nouvelles volumétries, certains hésitent en effet à s’équiper.

Nous avons construit un système en nous posant la question : « est-ce que la flexibilité ne pourrait pas venir du convoyeur ? ». Question plutôt provocatrice car le convoyeur est vu à l’heure actuelle comme un élément de rigidité.

Nous visons également les prestataires logistiques qui sont dans les même cas de figure. Ils ont des contrats courts et une installation traditionnelle s’amortit en 2 ans et demi / 3 ans. Avec des contrats de 3 ans, ils n’ont donc aucun intérêt à mécaniser…

Enfin, nous nous apercevons que notre concept intéresse beaucoup d’acteurs qui souhaitent monter une ligne annexe ou une ligne provisoire pour surmonter une surcharge d’activité liée à une offre promotionnelle par exemple.


Bio Express

Chantal LEDOUX a été Directeur des Ventes chez SAVOYE et Président A-SIS du même Groupe. Depuis Avril 2012, Mme LEDOUX est Directeur Général de Boa Concept dont elle est co-fondatrice.

Site Internet de Boa Concept : www.boa-concept.com

 

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