Eurogroup Consulting dévoile les résultats de ses baromètres dédiés aux enjeux du transport maritime et ferroviaire
Courbevoie, le 30 mars 2023
Comme chaque année, Eurogroup Consulting a interrogé un panel de chargeurs afin de recueillir leurs perceptions et attentes en matière de transports ferroviaire et maritime.
Quels sont les critères de choix des chargeurs en matière de mode de transport ? Comment jugent-ils la qualité de service ? Comment évolue la demande ? Quel impact de la crise énergétique et des nouvelles attentes environnementales sur les choix des chargeurs et les offres proposées ? Eurogroup Consulting dévoile aujourd’hui les résultats de ces deux baromètres qui permettent d’offrir une cartographie détaillée de la perception des modes ferroviaire et maritime.
Présentant leurs conclusions à l’occasion de la semaine de l’Innovation et du transport logistique (SITL), ces deux baromètres constituent une grille d’analyse approfondie du secteur logistique et de la supply chain en France.
Baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire et combiné
Réalisée en partenariat avec plusieurs associations telles que l’AUTF, GNTC, TLF, OFP, CGF et SNCF Réseau, cette étude permet de dresser l’état des lieux du fret ferroviaire, grâce à l’analyse d’un certain nombre de critères tels que la répartition modale privilégiée par les chargeurs, la lisibilité de l’offre ferroviaire, ou encore le niveau satisfaction et la qualité de service.
- Les résultats détaillés par thématique
Le transport routier, mode de transport le plus plebiscité
L’analyse des modes de transport choisis par les chargeurs du panel montre que le transport routier reste le premier mode de transport utilisé, toutes filières confondues. Dans quasiment tous les secteurs interrogés, l’année 2022 est marquée par une nette baisse du recours au transport ferroviaire conventionnel par rapport à 2021, notamment dans les secteurs de la grande consommation ou des granulats et matériaux de construction . La part modale du transport combiné rail/route se maintient, voire augmente dans certains secteurs, confirmant les tendances des années précédentes.
En matière de compréhension et de lisibilité du système ferroviaire, les résultats sont plutôt encourageants. Les entreprises interrogées sont en effet 62% à noter une bonne compréhension et lisibilité du réseau ferroviaire, confirmant ainsi la tendance positive enregistrée ces dernières années, avec une augmentation de 4 points par rapport à 2021.
Une qualité de service plutôt stable en 2022
25% du panel estime que la qualité de service s’est améliorée pour le transport combiné et 56% qu’elle est restée stable.
Certains critères liés à la qualité de service progressent . La gestion des aléas, le coût, et l’accès facilité aux responsables de l’organisation des flux font partie des critères dont la progression a été la plus forte en 2022.
Quelles perspectives pour le fret ferroviaire ?
Une nouvelle fois, les résultats 2022 de ce Baromètre confirment une forte attente des chargeurs en matière d’innovation environnementale (ils sont 44% à avoir des attentes en la matière). Toutefois, et même si la dynamique est enclenchée, les attentes des chargeurs en la matière ne sont pas considérées comme correctement prises en compte, puisque seulement 22% du panel estime ainsi se voir proposer des solutions innovantes sur ces sujets (contre 7% l’année dernière).
En matière d’innovation, les chargeurs se disent sensibles à l’avenir à la traçabilité des marchandises et à la mise à disposition facilitée de données.
Concernant l’activité future du fret ferroviaire, les chargeurs sont 38% à afficher des perspectives d’augmentation pour le recours au transport ferroviaire conventionnel d’ici deux ou trois ans (- 5 points par rapport à 2021). L’incertitude demeure toutefois, car la majorité des répondants ont des difficultés à estimer l’évolution de leurs activités dans ce domaine. En lien avec l’inflation et la flambée des coûts énergétiques, le facteur « coût » redevient central dans les choix réalisés par les chargeurs (cité par 61.5% des chargeurs, contre 42% en 2021).
Le respect des délais est le 2ème enjeu le plus important pour les chargeurs, qui sont 38% à juger cet aspect central dans leurs activités. Contrairement à l’année passée, la qualité du suivi ne représente un critère essentiel que pour 15% des acteurs, contre 35% l'année précédente. Une inversion des priorités qui s’illustre par le fait que 55% des des entreprises interrogées estiment que la crise énergétique a eu un impact moyen ou élevé sur le transport ferroviaire de leurs marchandises.
Si la majorité des entreprises interrogées note avoir été impactée par la guerre en Ukraine, le pourcentage d’entreprises a avoir été fortement impacté n’est que de 7.69%.
Enfin, de tous les modes proposés, le transport combiné rail/route est le plus fréquemment classé dans le top 4 des modes de transport appelés à connaître un fort développement dans les années à venir, suivi par le transport routier et le transport ferroviaire conventionnel. C’est une nouveauté par rapport à 2021, où le transport routier occupait la première place du classement.
Baromètre de perception des chargeurs sur le transport maritime
Réalisée pour le compte de l’AUTF (Association professionnelle des chargeurs), cette étude dédiée à la perception des chargeurs sur le transport maritime permet de dresser un état des lieux quant à :
• la répartition modale privilégiée par les chargeurs afin de transporter leurs marchandises,
• la lisibilité de l’offre maritime,
• et la satisfaction associée.
- Les résultats détaillés par thématique
Un niveau de satisfaction à l’égard des places portuaires françaises qui continue de progresser
Au sein du panel interrogé, les ports HAROPA, Marseille-Fos et Anvers sont listés comme étant les trois principales portes d’entrée et de sortie du territoire français. Selon les résultats de l’étude, ces trois ports sont tous les 3 utilisés davantage cette année (avec respectivement +4, +9 et +13 points par rapport au baromètre précédent). À noter également, la montée en puissance du GPM de Dunkerque : +34 points par rapport au baromètre précédent.
Quand il s’agit du choix des ports, les critères qui influencent le plus les chargeurs sont, par ordre d’importance : le coût du fret maritime, le coût pré et post acheminement et enfin la fluidité des opérations qui fait écho aux problématiques de congestion qu’on pu connaitre certaines places portuaires.
Globalement, cette étude montre une satisfaction croissante des chargeurs vis-à-vis des places portuaires françaises. 63% du panel se dit en effet satisfait ou très satisfait, soit 6 points de plus par rapport à la précédente édition. Si ces résultats sont globalement positifs, l’analyse détaillée montre toutefois des disparités fortes. Ainsi, si la place portuaire de Dunkerque enregistre le meilleur résultat avec 94% du panel se disant satisfait ou très satisfait (+6 points par rapport à 2021), la place portuaire de HAROPA recule avec seulement 43% de chargeurs satisfaits ou très satisfaits (-15 points vs. 2021) tandis que le GPM Marseille-Fos progresse de 18 points.
En matière de qualité de service, 23% des entreprises interrogées déclarent que la qualité de service des places portuaires françaises s’est améliorée voire fortement améliorée, et les principaux axes de progrès reflètent ceux des années précédentes (offre d’escales, fluidité du passage de la marchandise, transparence des coûts, transparence sur le déroulement des opérations, et traitement des marchandises).
Des engagements de report modal qui s’affirment
Les chargeurs interrogés sont 41 % à avoir des engagements de report modal vers le transport ferroviaire , idem vers le transport fluvial, soit une augmentation respective de +11 et +17 points par rapport au baromètre précèdent.
Cette année encore, le transport routier reste le mode privilégié pour le pré et post acheminement. Un choix motivé en priorité par le coût et le lead time. A noter que les enjeux environnementaux deviennent le troisième critère le plus important.
CMA-CGM, la compagnie qui reste la plus sollicitée par les chargeurs
Les critères qui influencent le plus le choix des chargeurs, sont, par ordre d’importance : la disponibilité de l'espace de chargement, le prix du service (3ème critère lors de la précédente édition), la disponibilité des équipements (conteneurs), la fiabilité de la réservation (booking), et enfin le transit time.
Dans ces conditions, la CMA-CGM reste la compagnie la plus sollicitée par le panel, suivi de HapagLloyd et Maersk (qui prend la 3ème place, passant ainsi devant Maersk).
Cette année, le panel note une augmentation notable de la performance de ces compagnies sur un certain nombre de critères. La disponibilité des équipements (+27 points), le prix et la qualité globale du service (+19 points), et le respect des escales (+11 points) constituent les critères ayant le plus progressé depuis la dernière édition de l’étude.
Si la performance s’accroît, le niveau de service reste toutefois un point noir dans la relation aux compagnies maritimes. 74% des entreprises interrogées jugent en effet que le niveau de service apporté par les compagnies maritimes est en deçà voire très en deçà des attentes. Ce chiffre s’améliore toutefois par rapport à la précédente édition de l’étude, où 97% des entreprises interrogées se déclaraient insatisfaites du niveaude service apporté.
Malgré des volumes globalement stables (37% du panel a vu ses volumes maritimes augmenter, tandis que 38% notent une baisse), les entreprises interrogées sont 81% à noter une augmentation de leur budget de transport maritime.
Quels enjeux pour le transport maritime ?
La hausse des taux de fret est la première problématique à laquelle a été confronté le panel en 2022, ceux-ci ayant aujourd’hui retrouvé des niveaux équivalent à la période avant Covid. Vient ensuite la congestion des ports en France, qui était la problématique la moins importante lors de l’édition précédente. Les autres enjeux restent cohérents avec les résultats 2021.
Les enjeux RSE sont de plus en plus prises en compte par les chargeurs interrogées, qui sont 30% à déclarer que ces enjeux pourraient influencer leurs choix du mode maritime en 2023 et au-delà.
La crise énergétique a également eu un impact sur les préférences du panel interrogé en matière de compagnie maritime et de port. En complément, 44% des entreprises interrogées déclarent que cette crise les a amenés à modifier leurs choix en matière de pré et post-acheminement.
À propos d'Eurogroup Consulting
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