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Export, transport, logistique et pandémie : entre bouleversements et opportunités


Endurance Logistique


17/05/2021

L’impact des confinements sur les flux internationaux

La Chine fut le premier pays à opter pour un confinement strict afin de limiter l’expansion du Corona virus. Cette décision a eu un effet notoire avec l’effondrement de ses importations dès le mois de janvier 2020.

Les fermetures des frontières qui vont s’enchaîner au printemps suivant freineront brutalement le commerce international pendant de longues semaines.

Le fret maritime fut profondément impacté, en subissant une réaction en chaîne :

  1. la demande a accusé un baisse de 17% au deuxième trimestre ce qui a nécessité une limitation de l’offre par les armateurs afin d’éviter la chute des prix.
  2. en mai, les gestions des flux et la répartition inégale des conteneurs vides a doublé les coûts, faisant passer le Baltic Index de 1500$ à 3000$ à fin 2020.
  3. cette congestion a entrainé une augmentation des délais, retardant la ponctualité des porte-conteneurs jusqu’à 80%, et limitant les échanges internationaux.

    (Sources : Ministère délégué au Commerce Exterieur)

L’effet sur le transport aérien fut tout aussi important. Les exportations françaises extra-européennes sont assurées à 35% par avion. Or, 50% du fret aérien est pourvu sur des vols de passagers avec le placement de marchandise en soute. La suspension d’un grand nombre de ces liaisons a donc amputé de moitié l’activité de ce secteur. Il n’a été que partiellement compensé par une augmentation de capacité des avions cargos : en avril 2020, le fret aérien accusait une baisse de 40%, et malgré une reprise progressive, il restait en octobre de 23% par rapport au même mois de l’année précédente.
(Sources : Ministère délégué au Commerce Extérieur)

Les conséquences sur le transport terrestre ont été plus limitées, notamment en ce qui concerne l’acheminement routier intra-européen. En effet, l’instauration de dérogations aux limitations de déplacements a permis d’assurer une grande partie de ces livraisons. Ainsi, au plus fort du premier confinement, les retards n’ont subi qu’une hausse comprise entre 3 et 7%. Quant au ferroviaire, il a assuré 80% de son trafic habituel.
(Sources : Ministère délégué au Commerce Exterieur et SNCF)

Il est important de souligner que le ralentissement des transports était une conséquence de l’arrêt brutal d’une partie de la production mondiale liée au fonctionnement au ralentie des usines, voire de leurs fermetures.

Cependant, la logistique a joué un rôle crucial dans le maintien d’une activité vitale durant cette paralysie mondiale. Ainsi, le transport de marchandises n’ayant pas subit les mêmes restrictions de circulations que les personnes, les conséquences directes pour le commerce de bien ont été plus marginale à court terme grâce au déploiement inédit d’outils numériques.




Le digital au chevet des entreprises

La pandémie de Covid 19 a imposé aux entreprises une adaptabilité vitale. Elle a accéléré la digitalisation du commerce international en exploitant toutes les ressources du numérique au service de l’import/export.

Le e-commerce est le grand gagnant de cette crise sanitaire mondiale, avec 112 milliards d’euro de vente en 2020, soit une hausse de plus de 8% en un an.

Certes, la situation est contrastée entre les biens et les services. Ce dernier secteur a subi une baisse de 10% par rapport à 2019, quand ce n’est pas -47% pour les acteurs du voyage et du tourisme (source : la FEVAD).

En revanche, les ventes de produits sur Internet ont augmenté de 32% en 2020. Témoin de cette croissance du e-commerce, le nombre de création de e-shop cette même année : plus 17400 nouveaux sites ont vu le jour.

Dans le paysage du e-commerce, nous pouvons distinguer deux catégories :

  1. les Pure Players qui se caractérisent par une activité exclusivement en ligne. Les e-boutiques étaient déjà une forte tendance avant le confinement et ont confirmé leur potentiel d’exploitation au plus fort de la crise. Parmi les pure players, les marketplaces ont progressé de 60% durant la crise sanitaire, permettant à certaines TPE-PME de conserver une activité.
  2. les e-retailers qui possèdent des espaces de ventes sur Internet en plus de boutiques physiques. Ces enseignes, souvent déjà connues du public, restent des références et ont connu une croissance de 83% en 2020 (sources : la FEVAD).

Il est important de souligner que dans les deux cas, c’est le BtoC qui a su tirer profit de la situation de confinement. En effet, avec les fermetures d’entreprises, le BtoB accuse un recul de 2,7 % au premier semestre 2020 (sources : la FEVAD).

Les bouleversements de ce début de décennie ont révélé la fragilité et les risques des marchés essentiellement domestiques. En ayant recours au e-commerce, les enseignes ont pu palier aux restrictions de déplacements et s’émanciper d’une zone de chalandise.

Ce dernier paramètre doit aujourd’hui s’accompagner d’un second virage : le développement à l’international. Il est un levier de résilience majeur car si le contexte direct n’est pas favorable au développement, d’autres économies au même moment dans le Monde fonctionnent normalement.

Ces derniers mois nous avons appris à suivre les ralentissements sur un continent et les reprises sur un autre. Adapter son offre à ces situations permet d’ajuster sa production et de lisser sa gestion des approvisionnements, évitant le stockage et les ruptures.

Penser global permet de diminuer les risques. L’export devient donc l’assurance de ne plus être soumis à la seule conjoncture du marché domestique en diversifiant ses débouchés.

Il est notoire de constater que les difficultés rencontrée au premier abord par les entreprises, surprises dans leurs habitudes et leurs limitations, sont devenues des opportunités pour s’ouvrir à de nouveaux marchés. Comme le remarque Pedro Novo, directeur de l’international à BPI France : « La crise n’a pas arrêté les exportations. Des contrats ont continué à se négocier et à être signés ».

En effet, le numérique à permis de prendre le relais des rencontres physiques rendues impossibles ou fortement limitées. Les voyages d’affaires et les salons ont été remplacés par des visioconférences, webinaires et autres visites virtuelles. Ils sont devenus de nouveaux outils permettant, à moindre coût, de rencontrer de nouveaux clients.

Moins d’argent dépensés dans des voyages internationaux mais aussi moins de temps perdus à l’hôtel ou dans les avions : l’efficacité s’invite avec la digitalisation des négociations. Même si rien ne remplacera jamais les échanges directs, avec le numérique, les PME peuvent plus rapidement évaluer la pertinence de leur produit sur un marché.


Quelles perspectives pour l’export ?

Aujourd’hui, force est de constater que le commerce international a maintenu l’économie mondiale dans une dynamique globalement positive, grâce à la réactivité et aux efforts soutenus des acteurs de la e-logistique.

Après le choc et les perturbations causées par la pandémie, les indicateurs sont plutôt au beau fixe. Si la reprise devrait être forte, elle n’en reste pas moins inégale.

Selon l’OMC, le commerce mondial des marchandises en volume augmentera de 8% en 2021 après avoir baissé de 5,3% l’année précédente, malgré des prévisions plus pessimistes.

Mais cette reprise se ralentira à 4% en 2022. Tant que les effets de la pandémie se feront ressentir, ce rythme d’expansion ne sera pas suffisant pour retrouver la situation antérieure à la crise du Covid 19.

En effet, les incertitudes restent importantes et, bien que la reprise semble rapide, elle est tout aussi fragile. Les disparités régionales, le commerce des services toujours faible et les livraisons de vaccins qui trainent risquent d’assombrir toute espérance d’un avenir radieux.

Le virus reste la menace principale sur le redressement économique. L’annonce de nouveaux vaccins avaient contribué à améliorer la confiance des entreprises et des consommateurs dès novembre 2020. Mais l’apparition de variants plus contagieux, plus létaux et parfois résistants aux vaccins émoussent les espoirs de sortir rapidement de cette crise.

Aujourd’hui, l’avenir est conditionné au succès des campagnes de vaccination :

  1. si la production et la diffusions des vaccins s’accélèrent, permettant d’alléger les mesures restrictives, cela ferait basculer d’1% le PIB mondial et de 2,5% le commerce mondial dans le positif.
  2. en revanche, si les vaccins ne sont pas distribués rapidement pour obtenir l’immunité collective, ou bien encore, s’ils ne se montrent pas assez efficaces contre des variants, le PIB mondial perdrait 1% et le commerce mondial plus de 2%.

Or, les difficultés d’accès des pays pauvres aux vaccins, même malgré Covax, ne laisse rien présager de bon. Finalement, il est vital que les organisations mondiales agissent dans le sens de la solidarité, comme le souligne Mme Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC : « Il sera essentiel de maintenir ouverts les marché internationaux pour permettre aux économies de se redresser après la crise, et la mise en oeuvre rapide, mondiale et équitable d’un vaccin est un préalable à la relance forte et soutenue dont nous avons tous besoin. »

Ainsi, de nombreux pays comme la France ont rapidement mis en place des politiques budgétaires permettant de soutenir les entreprises et les ménages. PGE, fonds de solidarité, chômage partiel, télétravail ont permis de dopé les revenus et de maintenir des niveaux de consommation assez élevés. Ces mesures ont soutenu les exportations plus que cela n’aurait été sinon possible.

D’autre part, les confinements et fermetures de frontières ont amené les consommateurs à reporter leurs dépenses de loisirs sur les marchandises. L’innovation et l’adaptabilité dont ont fait preuve les entreprises en misant sur le e-commerce ont permis d’empêcher un recul grave de l’activité économique. Ainsi les chaînes d’approvisionnement ont rapidement retrouvé un dynamisme qu’elles n’avaient jusqu’alors pas encore connu.

Fortes de ces expériences, certaines économies assistent le commerce international pour préserver sa vitalité. Ainsi, la France a pris en compte l’enjeu de l’export et la préservation de l’appareil exportateur dans sa réponse à la crise. Son plan France Relance de 247 millions d’€ s'adresse aux entreprises tournées vers l’international ainsi qu’à celles souhaitant se lancer dans l’aventure. Le lancement de la Team France Export, composée de Business France, les CCI, BPI France et les régions, s’engage à informer et accompagner les acteurs du commerce international dans la digitalisation des prospections ainsi qu’à sécuriser et développer leurs courants d’affaires. L’objectif est d’éviter que les entreprises ne désertent leurs positions. Concrètement, le chèque « relance export » permet de prendre en charge 50% du coût des prestations d’accompagnement des ETI et PME à l’étranger. Une aide de 5000 € encourage le recrutement de jeunes en volontariat international en entreprise (V.I.E.). Le gouvernement a, par ailleurs, renfoncé les dispositifs de financement, en augmentant l’assurance prospection qui permet de réduire le risque d’échec commercial.

Outre ces aides, les acteurs eux même ont pris conscience des failles dans leur système et la nécessité de réviser leurs pratiques. Ainsi, la tendance est à la régionalisation des entreprises. Au plus fort du confinement du printemps 2020, les entreprises disposant de bases auprès de leurs clients à l’étranger ont réalisé la nécessité de travailler dans ce sens. Courant 2020, de nombreuses entreprises ont ouverts des bureaux à l’étranger. Et pour les TPE, cela peut passer par la mutualisation de filiales.

Avec les difficultés d’approvisionnement, il est apparu indispensable de constituer des stocks déportés à l’étranger pour préserver la fluidité des échanges.

Dans tous les cas, la logistique reste l’axe central du développement à l’étranger. Sans supply chain efficace, sans accompagnement par des experts de la e-logistique, l’opération peut s’avérer périlleuse.


Pour rappel

Endurance-logistique logisticien spécialiste du e-commerce permet à ses partenaires d’adopter dès aujourd’hui les bonnes stratégies pour leur développement à l’international.

Action Réaction, cabinet de conseil en transport et techniques du commerce international guide et informe les entreprises françaises, sur les nouvelles opportunités qui se dessinent avec le renouveau de l’export.

Le monde du commerce international change et il est vital de changer avec lui.


 



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