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L'innovation au coeur de la supply chain (2016)

  INTERVIEW

‘‘L’innovation technique doit arriver sur le marché au moment où celui-ci est prêt à l'utiliser’’ J. BOUR, DDS Logistics


Jérôme BOUR, Directeur de DDS LogisticsInterview de Mr Jérôme BOUR, Directeur de DDS Logistics
Réalisée le 11/03/2016 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « L’innovation au cœur de la supply chain ».

En quoi les solutions de DDS Logistics sont-elles innovantes par rapport à la gestion des opérations de transport ?

De manière générale, il faut déjà avoir conscience que le taux d’équipement des chargeurs demeure faible et que la simple idée d'automatiser, de mettre sous contrôle les opérations de transport par un TMS reste un concept innovant pour nombre d'entreprises.

  Autres contributions

Henri BERINGER, Quintiq France
‘‘ À partir d’une plate-forme unique, Quintiq résout l’ensemble des défis de planification auxquels les clients sont confrontés ’’

Sébastien SLISKI, ZETES
‘‘Dans la supply chain, c’est la combinaison de différentes technologies qui permet d’aller chercher le maximum de productivité ’’

Évelyne RAYNAUD, a-SIS
‘‘ L’intérêt de l’innovation réside dans son application au métier ’’

Michel WATERSCHOOT, Descartes
‘‘ Descartes a apporté une vision novatrice dans l’approche du monde de la logistique ’’

Thomas AMSTOUTZ, Packsize
‘‘ Packsize propose un système Packaging as a Service ’’

Si on considère les fonctions classiques, les fondements mêmes du TMS (contrôle des factures, traçabilité, etc.), les potentiels de gains sont très forts.

Un important travail de sensibilisation du marché sur l’intérêt de l’adoption de tels systèmes est donc encore nécessaire.

Au-delà de ces fondamentaux du TMS qui font vraiment partie de notre ADN, nous menons une démarche permanente d’innovation dans le but de faciliter le travail de nos clients et d’améliorer la qualité et la productivité globale de leurs opérations.

Il ne s’agit pas de rechercher à tout prix de l'innovation technique, mais plutôt de combiner visions technologiques et métiers. Le mot d’ordre est de s'assurer que ce qui est développé a bien du sens par rapport aux attentes du marché.

Concrètement, nous consacrons l'équivalent de 15% de notre CA sur la R&D et le développement de nouvelles technologies. Nous avons en particulier une équipe dédiée à ces sujets.


Sur quels domaines les innovations du TMS peuvent-elles aujourd’hui porter ?

Les innovations dans le TMS concernent 4 principales tendances :

  • Le Cloud et la mise à disposition des solutions sous des formes de consommation à la demande
  • La collaboration
  • La mobilité
  • Le Big Data avec la capacité d’analyser, de tirer des tendances de volumes de données importantes.



Vous venez d’évoquer le fait que les taux d’équipement en TMS sont encore faibles chez les chargeurs, à quoi cela est-il dû ?

Chez les industriels il y a clairement un phénomène culturel. Historiquement, les métiers "nobles" ont toujours été la R&D, la production et le marketing. Jusqu’à ces dernières années, le transport avait gardé une connotation de commodité à bas prix. C'était un mal nécessaire, représentant finalement une faible part dans le coût de revient global du produit.

Pour caricaturer, les entreprises considéraient que si leurs opérations de transport ne fonctionnaient pas bien, la situation n’était pas meilleure chez leurs concurrents.

Les choses ont désormais changé pour plusieurs raisons majeures.


   > Effet de génération.

Alors qu’auparavant, peu de responsables transport disposaient d’une culture de systèmes d'informations, nombre d’entre eux sont dorénavant issus de formations Bac+4/5 et cette composante systèmes d'information leur est désormais naturelle. Il y a donc une montée en compétences technologiques des décideurs.

De même, la démocratisation du smartphone a eu un effet bénéfique sur le niveau moyen de l’usage de la technologie.  Il y a eu une montée en compétence globale, à la fois chez les chargeurs et chez les transporteurs. Il devient dès lors plus simple de diffuser des technologies innovantes. Un nombre beaucoup plus grand de personnes est désormais en mesure de les utiliser.


   > Évolution du marché du transport.

Il y a encore quelques années, il suffisait de « presser son transporteur » pour réduire son budget transport. Cette démarche est arrivée à une limite. Les niveaux de marge sont désormais tellement faibles que les transporteurs ne peuvent pas aller plus loin. Il y a au contraire eu de la destruction de capacité, ce qui a plutôt un effet de hausse sur les tarifs.

Dans le même ordre d’idée, le marché ayant enregistré des mouvements de concentration, les leviers de négociation des chargeurs sont aujourd’hui plus faibles.

L’enjeu est désormais de travailler avec les transporteurs sur la durée et de négocier sur d'autres éléments que les seuls tarifs. Le TMS s’inscrit totalement dans cette démarche. Il faut d’ailleurs avoir conscience qu'un TMS chargeur est utilisé autant voire plus par ses transporteurs que par le chargeur lui-même. Cet aspect de collaboration est très important.


   > Globalisation de l’économie mondiale.

Si elle a fait fondre les coûts de production, elle a au contraire fait exploser les coûts de transport, ce que les entreprises n’avaient pas réellement considéré dans un premier temps. L’enjeu de ces coûts et la complexité de gestion d’opérations multimodales internationales renforcent la nécessité pour les chargeurs de se doter de l’outil de pilotage des flux qu’est le TMS.


   > « Effet Amazon ».

Avec le développement du e-commerce, la promesse faite au client a été clairement renforcée. Quand vous commandez à titre personnel et que vous avez l'habitude de vous faire livrer le lundi matin votre commande passée le samedi soir avec une traçabilité permanente, vous comprenez de moins en moins qu’il ne soit pas possible d’avoir la même qualité de service en B to B.


   > Aspects réglementaires.

Ils se renforcent d'année en année. Dernier exemple en date : l'obligation pour les chargeurs de fournir aux compagnies maritimes le poids total des conteneurs. Cette obligation entre en application au mois de juin de cette année. Cette information n’est aujourd'hui pas suivie. Les chargeurs savent ce qui est dans le conteneur, mais le poids total n'est pas vraiment connu. L’environnement est donc de plus en plus contraint et le TMS permet, dans ce contexte, de « simplifier la vie » des entreprises.


Vous évoquiez la mobilité comme une des tendances d’innovation du TMS. Que propose DDS Logistics dans ce domaine ?

Nous proposons DDS Mobile Tracking qui s’appuie sur deux éléments : la collaboration et la technologie mobile.

Nous sommes partis du constat que si un donneur d'ordre reçoit bien de l’information de la part de ses gros transporteurs, ce n’est plus le cas lorsqu’il travaille avec des petits transporteurs.

En effet, les premiers sont équipés et ont investi sur l'informatique à la fois mobile dans des véhicules et sur la capacité à remonter ces informations par EDI. Avec les seconds, surtout avec les phénomènes de sous-traitance en cascade, la remontée d’informations, quand elle existe, prend beaucoup plus de temps.

Il faut attendre que le sous-traitant ait récupéré les bordereaux pour venir les saisir sur la plateforme web, le soir dans les meilleurs des cas. 

Une fois ce constat réalisé, nous avons considéré qu’une majorité de chauffeurs en Europe et en Asie étant équipés de smartphone, les transporteurs disposent d’une capacité à se connecter en permanence.

DDS Mobile Tracking est diffusable sur ces devices et permet donc d’utiliser cette capacité pour aller recueillir les éléments de tracing et de bonne réalisation de l’opération de transport.

Ainsi, un petit transporteur avec cinq camions et dont le patron est lui-même sur la route peut confirmer à son client dans les temps qu'il va bien pouvoir venir enlever sa marchandise. Ceci en utilisant son téléphone mobile.

La plateforme est donc accessible depuis n'importe quel smartphone. Elle permet une collaboration avec les transporteurs, de leur pousser des éléments de question simple sur l'acceptation ou le refus des ordres de transport, les éléments de tracing qui les concernent, etc.

Ouverte, elle est facilement accessible aux sous-traitants à partir du moment où ils disposent d’un identifiant.

Le principal bénéfice pour le chargeur tient à la possibilité qu’il a désormais à récupérer de l’information en quasi temps réel auprès de petits acteurs qui, du coup, se retrouvent pratiquement à égalité avec les gros transporteurs intégrés.

Il s’agit d’une solution innovante dans la lignée de notre vision que j’évoquais en début d’entretien : l’innovation technique doit arriver sur le marché au moment où celui-ci est prêt à l'utiliser.


Concrètement sous quelle forme DDS Mobile Tracking est-il utilisable ?

La première version prend la forme d’une plateforme web conçue pour des mobiles. Elle est donc dès le début optimisée pour ce type d’écrans. Il suffit au transporteur de disposer de l’URL pour pouvoir l’utiliser.

Nous allons prochainement proposer une seconde version sous forme d’application téléchargeable sous Google Play ou sur l’Appstore. Elle permettra une utilisation en mode déconnecté. C’est une fois que le téléphone du chargeur sera connecté à Internet que les informations seront envoyées.


Présentez-nous DDS Dashboard.

Comme son nom l’indique, DDS Dashboard met à disposition de nos clients des tableaux de bord et des KPI.

L’application permet en particulier de profiter d’un bénéfice souvent ignoré ou méconnu du TMS. Celui-ci recueille en effet au fil du temps une énorme quantité d'informations sur le détail du flux. Celles-ci "dorment" bien souvent dans le moteur de bases de données sans être exploitées.

Avec DDS Dashboard, on va utiliser la masse d'information générée et agrégée par le TMS pour en tirer une vision très fine des échanges réels avec les clients ou les fournisseurs.

La base est exploitée et les informations synthétisées de manière à en extraire les tendances.

L'idée est donc de permettre au client de manipuler la donnée, et de pouvoir, si nécessaire, descendre à un niveau de détail très fin. L’objectif est de comprendre les flux réels. Avec DDS Dashboard, certaines entreprises découvrent ainsi la réelle répartition de leurs commandes, identifient les clients qui consomment le plus ou le plus fréquemment, etc.

Cela leur permet en particulier de travailler sur la profitabilité des opérations et de vérifier la pertinence des prix de vente pour chaque typologie de clients.
Ils disposent d’éléments tangibles sur les enjeux au moment de négocier avec leurs transporteurs. La compréhension fine de la composition de leur prix de revient logistique leur permet d’identifier les bons leviers de négociation.

Enfin, au niveau de l’exploitation du transport, il est possible de travailler sur les incidents (avaries, propreté de véhicule, etc.). Nous proposons par exemple des tableaux de bord sur les typologies les plus fréquentes par transporteur ou par client qui permettront la mise en place d’actions dans le cadre de programmes d’amélioration continue.

Avec DDS Dashboard, le chargeur sait quelle promesse il va être capable de tenir vis-à-vis de ses clients.


Ces tableaux de bord sont-ils accessibles à l’extérieur de l’entreprise ?

La plateforme est ouverte. Les synthèses peuvent donc être partagées avec les clients et les transporteurs.

Cela permet en particulier aux prestataires de se benchmarker dans la mesure où ils voient comment ils se positionnent par rapport à leurs confrères, par exemple en termes de qualité de service et de mise à disposition des moyens. Il y a donc un effet d'émulation.


Pour aller plus loin


Bio Expresss :

Jérôme BOUR a pris la Direction de DDS Logistics en 2000, leader du TMS. Il a auparavant occupé les postes de Directeur Informatique du Groupe DAHER, de Responsable de l’organisation et des systèmes opérationnels chez DHL et de Consultant chez Ernst & Young.

Site Internet de DDS Logistics : www.ddslogistics.com


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