Publications > Logiguide CGL > La sécurité des produits à haute valeur ajoutée (Volume 8 / Numéro 2)



Article extrait des Logiguides de GROUPE GCL, cabinet de conseil en logistique.

CGL


Dans de nombreux commerces et secteurs d’activité, la sécurité des produits, aussi bien à l’interne qu'à l’externe, prend une part de plus en plus importante dans la réflexion de la chaîne logistique.

À l’heure où cette dernière est revenue au centre de la stratégie de l’entreprise en terme de coût de revient, les pertes causées par une mauvaise sécurisation des flux deviennent de moins en moins acceptables.


1) WMS, TMS et sécurité

La gestion des flux par un WMS (Warehouse Management System) permet de sécuriser les transferts internes dans le cas où la configuration est axée sur la traçabilité. En cas de rupture ou de variation non justifiée des stocks, l’alerte sera plus rapide et les mesures prises seront donc plus efficaces. La surveillance des préparateurs peut aussi démontrer si des incidents sont attribuables au hasard ou s’ils se produisent souvent.
Grâce aux fonctions de tracking, les TMS (Transport Management System) offrent les mêmes gains en terme d’efficacité par rapport aux mesures prises, mais, cette fois-ci, du côté des flux externes. Si un incident survient lors du transport, les zones à risque seront identifiées et, par la suite, évitées.

Bien quelle ne soit pas la seule dans ce cas, l’industrie du luxe nous a donné des exemples sur la gestion des produits susceptibles d’être dérobés. Nous obtenons donc logiquement des coûts plus élevés pour assurer la sécurité du site et des produits. Dans le cas des progiciels de gestion d’entrepôt, par exemple, il est possible d’observer des développements spécifiques uniquement destinés à suivre des modes plus sûrs de préparation ou de gestion des produits. Ceci nous amène à définir des processus « axés sur la sécurité ».


2) Mesurer les processus

Les processus peuvent être revus afin d’assurer un meilleur suivi des produits à risque. Cependant, les trois facteurs suivants sont en opposition :

  • Qualité (sécurité);
  • Coût (productivité);
  • Délais (réactivité).

Une marchandise très sécurisée et livrée rapidement sera bien plus coûteuse en traitement logistique. Bien que l’on cherche à faire cohabiter ces trois notions, il faut décider de la place de chacune en fonction de la stratégie de l’entreprise. Par exemple, la multiplication des points de contrôle aura un impact négatif sur les délais et les coûts de traitement des produits.




3) Sécurité interne

Les méthodes de traçabilité des flux internes et l’utilisation de la RF sont très efficaces en terme de prévention et de sécurité. Des méthodes spécifiques peuvent inclure :

  • des allées de cueillette sécurisées (portes d’accès réservées à des préparateurs de confiance);
  • la séparation des tâches dans l’entrepôt;
  • l’utilisation de contenants spécifiques (boîtes plombées);
  • la validation multiple des étapes du flux;
  • l’enveloppement avec une pellicule spécifique;
  • un colisage adapté.

4) Sécurité externe

La sécurité d’une plateforme de distribution (centre de convergence de richesses) amène des coûts importants à prendre en compte lors de tout projet d’implantation. La sécurité active (caméras, détecteurs, barrières amovibles, etc.) est à l’origine de nombreuse dépenses qui ne sont découvertes qu’à la réception de la facture. Heureusement, la sécurité passive peut compléter ce dispositif à moindre coût. Parmi les mesures qui peuvent être appliquées, on note :

  • Anonymat du site;
  • Choix d’une zone peu risquée;
  • Choix de routes de transit variables;
  • Respect du caractère confidentiel des informations sur le site;
  • Etc.

Au niveau externe, les données sont très différentes, car la plupart des sociétés possédant un pôle chaîne logistique (stockage et préparation) font appel a des fournisseurs indépendants pour le transport. Dans ce cas, il conviendra de définir clairement les actions et les responsabilités (au niveau administratif, par exemple, en ce qui concerne les assurances) de chacun des acteurs de la chaîne.


5) L’avenir : RFID et sécurité

Les évolutions technologiques continuent de simplifier la gestion de la sécurité au sein de la chaîne logistique. La dernière évolution, la RFID, fait encore progresser les outils à notre disposition. Nous connaissons déjà les systèmes d’étiquettes magnétiques destinées à protéger des articles tels que les CD; mais avec la RFID, tous les produits sont concernés, non seulement dans le magasin final, mais sur toute la chaîne logistique.

Au niveau interne, un système de portique peut protéger l’entrepôt. De plus, la possibilité de réinscrire des informations sur les puces augmente la quantité d’informations contenues sur chaque support ou, mieux encore, de chaque produit.

Au niveau externe, la présence des puces permet de compliquer la revente des produits volés et de retracer leur origine dans le cas où ils seraient saisis. Le coût des puces, un peu trop élevé pour des produits de grande consommation, est très acceptable pour les produits de haute valeur, tels que les bijoux et l’électronique. On peut donc penser que les plateformes de test RFID seront ainsi initiées par des industries capables de demander aux fournisseurs (souvent à l’interne, dans le cas de producteurs ou de distributeurs) de placer des puces sur des produits pour des raisons de traçabilité et de sécurité.


Conclusion

L’évolution du métier de logisticien au niveau de la qualité et de la sécurité peut permettre de limiter les coûts liés à la perte directe de produits. Le besoin en sécurité dépend aussi de la volonté de l’entreprise à rentabiliser ou non cet aspect de la chaîne logistique. Il faut, bien sûr, parvenir à un compromis entre sécurité et productivité. Cependant, les nouveaux outils et systèmes d’information sur le marché permettent de faire cohabiter ces deux éléments. Autrefois, les frais dus aux produits manquants étaient vus comme un impôt, un pourcentage fixe. Aujourd’hui, une globalisation des méthodes de sûreté commence à être établie pour que les coûts logistiques soient considérés comme de l’argent bien dépensé.


Julien FLUZIN, Ing.
Conseiller, Groupe GCL
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