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TMS / WMS : indicateurs, pilotage & reporting

  INTERVIEW

‘‘La matérialisation des gains à travers les indicateurs permet de ne pas laisser le potentiel du TMS péricliter dans la durée’’ J. BOUR, DDS Logistics

Jérôme BOUR, Directeur Général chez DDS Logistics

Interview de Jérôme BOUR, Directeur Général chez DDS Logistics


Réalisée le 16/12/2014 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « TMS / WMS : indicateurs, pilotage & reporting ».

Quels types d’indicateurs convient-il de suivre pour piloter efficacement ses opérations de transport ? À qui sont-ils destinés?

Nos clients sont généralement intéressés par 6 grands thèmes :

  Autres contributions

Fabien PETITJEAN, Acteos
‘‘ Un Dashboard partagé à l’extérieur de l’entreprise permet à chaque intervenant de la supply chain de discuter sur la base d’indicateurs communs ’’

Philippe MARQUES, a-SIS
‘‘ L’utilisation d’indicateurs logistiques n’a d’intérêt que s’ils sont liés au respect d’objectifs fixés ’’

Elena SOLOMONOVA, Descartes
‘‘ Une plateforme d’échange de données EDI permet de communiquer avec l’ensemble des intervenants de la supply chain sur un périmètre international ’’

Loïc LE CHARTIER, Hardis
‘‘ En fonction des entrepôts et de l’activité, les indicateurs dont les utilisateurs ont besoin ne sont jamais les mêmes ’’

Isabelle BADOC, Generix Group
‘‘ L’analyse des indicateurs permet un management participatif favorisant l’investissement de chacun dans l’atteinte des objectifs opérationnels ’’

  1. la volumétrie / répartition des flux
  2. la qualité de service
  3. la finance
  4. les émissions de CO2 et l’empreinte développement durable
  5. la productivité
  6. l’utilisation du TMS en lui-même
             

  1. Volumétrie / Répartition des flux

Il s’agit souvent d’un des premiers apports du TMS, en particulier lorsqu’un chargeur s’équipe pour la première fois. Il va mettre à disposition toute une série d’éléments qui fourniront une vision très fine de la répartition des flux sur des axes géographiques, type de transport, etc.

Avec ses indicateurs, l’entreprise bénéficie d’une image claire de l’ensemble des volumes et des quantités et de leur distribution dans le réseau de transport.

Au-delà de la direction logistique, ces données sont également intéressantes pour les acheteurs. Elles leur permettent de mener des analyses par transporteur ou sur la répartition des flux amont entre les fournisseurs.

Sur la partie aval, le commerce et le marketing peuvent constater la réalité des flux sur les différents canaux de distribution. Certains de nos clients livrent aussi bien la GMS que des chantiers, ou des magasins. La répartition par réseaux constitue alors une information très utile.



  1. La qualité de service

Il s’agit de mesurer le respect des engagements en terme de délais par les différents prestataires sur l’ensemble de la chaîne. L’idée est donc de vérifier si la promesse de livraison dans les temps et dans les bonnes quantités a bien été respectée. On parle d’OTIF : On Time In Full.

Cet élément est fourni directement par le TMS à partir de toutes les remontées de traçabilité.

Le TMS permet à la fois de constater les délais réels, mais aussi de prévoir ce qui devrait se passer en fonction des contrats de service préalablement négociés avec les transporteurs.

Sur chaque flux, l’outil va ainsi pouvoir positionner une référence, puis mesurer et remonter les écarts avec le réalisé.

Il est également possible de descendre vers des indicateurs utiles aux responsables logistiques et aux acheteurs pour mieux appréhender les typologies de problèmes. Les TMS constituent en effet une base formidable pour constater quelles sont les difficultés récurrentes. Ils permettent de répondre aux questions suivantes : y a-t-il systématiquement de l’attente à la livraison chez certains clients ? Les délais de livraison sont-ils maintenus par les transporteurs ? Existe-t-il des cas de véhicules sales avec certains transporteurs ? Etc.

Des analyses sont donc réalisables sur la typologie des évènements et des anomalies tout au long de la chaîne de transport.

La vision qu’ils apportent est aussi bien synthétique que détaillée (dans le cas où les incidents doivent être approfondis).

Ces indicateurs liés à la qualité de service favorisent l’amélioration continue dans la relation entre le chargeur et le transporteur. Ils peuvent également servir de support aux négociations tarifaires.

Nos solutions intègrent d’ailleurs la gestion des SLA (Service Level Agreement).

  1. Indicateurs financiers

Le TMS fournit une mine d’information sur la répartition des coûts. Il permet de mesurer des indicateurs agrégés de type coût par tonne.km. Ceux-ci peuvent également être déclinés sur des mailles géographiques, par réseau de distribution, etc.

Ce qu'on voit de plus en plus pour les utilisateurs qui commencent à avoir déjà du recul, ce sont des indicateurs plus précis de coût de transport par client ou par famille de produit.

Notre TMS intègre les visions client et produit à l’intérieur des expéditions. Nous proposons ainsi des mécaniques qui font redescendre la quote-part du coût sur ces entités. La demande sur ce type d’éclatement est de plus en plus forte.

Des analyses plus fines sont également disponibles. Nous proposons par exemple des ratios entre le coût du fret et le coût des autres charges. Certains de nos clients nous ont d'ailleurs remonté que malgré une négociation poussée sur le fret, ils constataient néanmoins une envolée sur les autres charges.

Il est également possible de suivre le budget transport, de consolider les coûts par mois, par entité, etc.

Dans certains cas, le TMS est utilisé par plusieurs services ou entités juridiques au sein d’une même structure. Il va opérer cette consolidation et cette répartition des coûts sur différents axes.

Le contrôle de gestion a tout intérêt à utiliser ces données, soit directement dans le TMS soit dans des outils financiers. Dans ce dernier cas, nous redescendons des informations dans les systèmes spécialisés et alimentons sa comptabilité analytique.

  1. Émissions de CO2 et empreinte développement durable

Le TMS permet de connecter les données sur la part CO2 liée aux opérations de fret

"Le TMS permet de connecter les données sur la part CO2 liée aux opérations de fret"

La demande pour ce type d’indicateurs monte timidement. Si on les retrouve systématiquement dans les cahiers des charges, leur mise en œuvre effective reste néanmoins limitée.

Dans tous les modèles actuels, la valeur elle-même comporte une marge encore assez élevée. C’est pourquoi nous conseillons plutôt à nos clients d’utiliser des indicateurs de suivi de tendance en termes d’émissions de CO2 en fonction des modes transport et des reports modaux effectués.

  1. Productivité

Le TMS permet d’automatiser les processus et améliorer ainsi la productivité des équipes. Des indicateurs peuvent mesurer la performance des opérateurs. Par exemple en suivant le nombre de dossiers traités par exploitant.

  1. Gestion des données

Nous préconisons à nos clients de mettre en place des indicateurs liés à la bonne utilisation du TMS en lui-même. L’objectif est de s’assurer de profiter pleinement du potentiel de l’outil.

Il s’agit par exemple de mesurer :

  • le taux d’expéditions automatiquement groupées
  • le taux de réponse dans les temps des transporteurs sur les informations de tracing,
  • le taux d’interfaces intégrées automatiquement sans erreur,
  • etc.

C’est quelque chose qui est un peu naturel au moment où le projet est lancé. Tout le monde est alors focalisé sur la mise en place et les ressources sont là. Cependant, la situation a tendance à évoluer dans le temps. Une partie du parc transporteur évolue, les utilisateurs tournent sans être forcément reformés, etc. Finalement le système perd de son efficacité parce que la conscience de l’importance de ces éléments diminue.

Nous recommandons par exemple à nos clients de mesurer les taux d’acceptation de l’affrètement par les transporteurs, ce qui suppose qu’ils répondent de manière positive dans les temps. Ce sont des éléments également liés à la qualité de service. 

En effet, rien ne sert de négocier des tarifs performants avec un prestataire, si celui-ci n’opère sur le flux qu’une fois sur deux. C’est aussi un indicateur permettant de vérifier que le transporteur joue le jeu.


En quoi le suivi des indicateurs permet-il d’optimiser le fonctionnement de son TMS ?

Il y a en fait un double effet.

Avec les indicateurs de gestion des données, il devient possible de suivre directement la bonne utilisation et la bonne alimentation du TMS par les différents acteurs.

"Si nos outils fournissent des indicateurs depuis toujours, nous avons introduit en 2013 le module DDS Dashboard qui procure une représentation graphique et interactive beaucoup plus riche."D’autre part, la finalité du TMS étant de dégager des gains directs sur les budgets transport, mais également de productivité, cela suppose une attention du management. Les indicateurs vont permettre de matérialiser les économies, de mesurer la baisse du budget transport, du taux d’erreur dans les factures, l’augmentation du nombre de dossiers traités, etc.

Tout cela contribuera à confirmer l’intérêt de la Direction. Le système pourra alors « rester sous tension ». Les gains étant présents, on ne laisse pas le système dériver.

La matérialisation des gains à travers les indicateurs permet ainsi de ne pas laisser le potentiel du TMS péricliter dans la durée.


Qu'en est-il de vos solutions?

Si nos outils fournissent des indicateurs depuis toujours, nous avons introduit en 2013 le module DDS Dashboard qui procure une représentation graphique et interactive beaucoup plus riche.
La spécificité du TMS par rapport au WMS est qu’il y a souvent plus d’utilisateurs à l’extérieur (chez les transporteurs) qu’à l’intérieur de l’entreprise (chez le chargeur). 

DDS Dashboard inclut également la diffusion de l’information aux acteurs externes.

Comme tous les accès au TMS, on définit des profils qui vont concerner aussi bien les acteurs internes qu'externes. On détermine en particulier les indicateurs consultables par les transporteurs.

Nous conseillons d’ailleurs à nos clients chargeurs de partager cette vision sur la qualité de service plutôt que sur les volumes. En effet, ces éléments permettent une forme d’auto-évaluation voir d’émulation chez les transporteurs alors que les données volumétriques leur sont déjà connues.

Un de nos clients réfléchit ainsi à établir un classement de ses transporteurs en terme de qualité de service qui serait partagé avec ceux-ci. L'objectif est que chacun puisse connaître sa position et l’évolution de celle-ci (sans forcément que le transporteur dispose l’information sur celle de ses confrères).

Enfin, nous notons un nombre croissant de demandes d’accès de ces informations sur les tablettes. C’est aussi quelque chose que DDS Dashboard permet.


Pour aller plus loin


Bio Express

Jérôme BOUR a pris la Direction de DDS Logistics en 2000, leader du TMS. Il a auparavant occupé les postes de Directeur Informatique du Groupe DAHER, de Responsable de l’organisation et des systèmes opérationnels chez DHL et de Consultant chez Ernst & Young.

Site internet de DDS Logistics : www.ddslogistics.com


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