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Transport : concilier productivité et service

INTERVIEW

‘‘Le service transport est devenu un centre de profit pour l'entreprise’’ O. SCHULMAN, A-SIS


Grégoire GARCIA, Responsable développement commercial chez KLS TRANSPORTInterview d’Olivier SCHULMAN, Responsable du Développement TMS d’SAVOYE ADVANCED SOFTWARE.
Réalisée le 30/06/2017 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Transport : comment concilier productivité et service ? ».


En quoi les exigences vis-à-vis de la réalisation des opérations de  transport ont-elles évolué ces dernières années ?

Avec le développement des stratégies omnicanales, les industriels et les distributeurs doivent désormais opérer des flux B to C en plus de leurs flux B to B traditionnels.

  Autres contributions

Jérôme BOUR, Directeur de DDS Logistics
‘‘Permettre la visibilité de la réalisation des opérations de transport à travers une solution de type réseau social ’’

Alexia NARVOR, Marketing Manager Transporeon
‘‘La qualité des opérations de transport par leur digitalisation’’

Grégoire GARCIA, Responsable développement commercial chez KLS TRANSPORT
‘‘Une solution informatisée pour tenir les objectifs de coûts et de service  ’’

Jérôme GABALDE, Directeur Commercial d’Acteos
‘‘Le prédictif et le temps réel pour des opérations transport performantes ’’

Nathalie TAILLEFER, Directrice Générale de Clovis Location
‘‘La location du moyen de transport pour assurer la continuité de service ’’

C’est en particulier le cas lorsqu’il s’agit d’honorer des commandes click & collect. Celles-ci sont en effet de plus en plus souvent regroupées avec les flux d’approvisionnement des magasins. L’objectif d’une telle mutualisation est double : s’affranchir du recours aux expéditions en express d’une part et optimiser le remplissage du camion d'affrètement d’autre part. La marchandise est alors en quelque sorte transportée à un coût marginal.

En B to C, les promesses clients sont très fortes. Pour s’assurer qu’elles sont bien respectées, un pilotage opérationnel fin est nécessaire.

Ce niveau d’exigence élevé a tendance à se répercuter sur les flux B to B qui vont à leur tour bénéficier des organisations mises en place pour opérer les flux B to C.

Les chargeurs poussent ainsi aujourd'hui leurs transporteurs à fournir une performance de même niveau en B to B et en B to C.

Il s’agit de s’assurer que la qualité de service réalisée par le transporteur permette de respecter la promesse client.

Tout cela nécessite d’être capable de mesurer et de piloter la performance transporteur.


Ce suivi plus fin a-t-il des effets à la hausse sur le coût de production du transport ?

Le transport est le dernier chainon entre la société et son client, le dernier qui peut créer des problèmes d'image ou de non-respect de l’engagement.

Le fait de regarder plus attentivement ce que fait son transporteur est avant tout bénéfique pour le business des entreprises.

Auparavant quand une entreprise expédiait des flux et que ceux-ci subissaient une journée de retard l’impact ressenti par le chargeur était limité.

Désormais, les sociétés ont pris conscience de l’importance de respecter la promesse client aussi bien pour leurs clients finaux que pour leurs clients professionnels.

Elles se rendent compte que si elles ne respectent pas les indicateurs de performance, ne pilotent pas leur flux finement, elles peuvent perdre des clients.

Prenons l’exemple d’un client qui évolue dans le secteur du bâtiment. Si vous le livrez avec un jour de retard, son chantier peut se retrouver bloqué pendant une journée. Il est alors probable que dès sa prochaine commande, le client fera appel à un de vos concurrents.

Le service transport ne doit en fait plus être considéré comme un simple centre de coût pour l'entreprise, mais plutôt comme un centre de profit en support business des services commerciaux et clients.




Comment refacturer à ses clients ce que coûte à l’entreprise la prestation transport ?

Avec cette question on touche du doigt l'obligation de mettre en place un TMS.

Sans une solution de ce type, l’entreprise ne considère le transport que comme une ligne de charge dans un compte général ou analytique d'une comptabilité. 

Il lui est très compliqué d’affecter à un produit sa contribution exacte au coût de transport général en particulier quand le transport concerne des produits hétérogènes.

Par exemple, si elle expédie dans le même camion des boîtes de boulon, une échelle, un escabeau, etc., comment connaître le coût de transport imputable à une boîte de boulon ?

Sans TMS, elle procède à une estimation comptable qui est fausse dans 100% des cas.

Par contre, le TMS est lui en mesure de répartir l’ensemble des coûts liés au transport entre les marchandises ou les commandes selon une clé de répartition prédéfinie par le client. Pour y parvenir, il récupère l'historique de toutes les expéditions et des coûts associés.

Il devient ainsi possible de vraiment affiner le prix de revient du transport associé à la typologie de produits. L’entreprise est alors en mesure d’estimer le ratio transport à affecter à cette boîte de boulon au moment où la commande est passée par le client.

Le pricing peut ainsi être exactement aligné sur le coût de transport réel.

Pour certains de nos clients, les projets TMS sont essentiellement motivés par la résolution de ce type de problématiques.


Qu’en est-il de la distribution des clients finaux depuis les magasins ?

Le concept de ship from store est émergeant.

Il s’agit de livrer le client final qui passe commande sur le site de l'enseigne depuis un magasin proche de son domicile plutôt que depuis les entrepôts de l’entreprise ou de ses prestataires. L’objectif est de pouvoir offrir des délais plus rapides au consommateur à des coûts de transport moindre.

Les solutions de type OMS vont permettre de gérer cette configuration. En fonction du lieu de livraison et de la disponibilité des articles, elles sélectionneront le magasin qui devra prendre en charge l’expédition à l’aide d’un service de livraison de proximité alors que dans une configuration traditionnelle, l’entreprise aurait eu recours à un expressiste depuis l'entrepôt central. 

Le TMS prend ensuite le relais pour piloter l'expédition.


Tous les transporteurs sont-ils enclins à fonctionner avec les systèmes de SLA ?

Cela dépend avant tout du budget transport de l'entreprise cliente.

Si le chargeur a un budget transport de 5 M€ ou plus, tous les transporteurs se soumettront aux SLA. Un refus est généralement éliminatoire. 

En effet, pour mettre sous contrôle tous les engagements transporteurs l'application de SLA est obligatoire. Intégrées aux contrats de transport, elles permettent de piloter la performance du transporteur.

C’est la raison pour laquelle nous avons développé un nouveau module dans notre TMS qui permet de gérer les contrats transport avec l'ensemble des SLA et de leur associer des pénalités en cas de non-respect pour un calcul automatique d’avoirs transporteur.

Cette gestion informatique des SLA nous différencie de la plupart de nos confrères.


Comment mesurer dans les faits la qualité du transport ?

Le mot clé de la mesure du transport est la traçabilité. La façon de l’obtenir va différer selon que le chargeur a recours à la messagerie ou à l’affrètement.

Avec la messagerie et l'express, l'EDI permet de remonter les informations de la part des prestataires. Dans nos outils, ce type d’échanges est bien évidemment intégré en standard. Nous sommes connectés à une centaine de transporteurs de messagerie et d'express et nous remontons toutes les informations de prise en charge du colis et de livraison ou de mauvaise livraison du colis. En exploitant ces données à travers des KPIs, il devient possible de piloter la performance de la prestation.

Avec l’affrètement ou l’utilisation d’une flotte propre, l’utilisation de portails Internet mis à disposition des transporteurs permet de remonter les informations et potentiellement les documents de livraison. 
Ces portails sont accessibles depuis un Smartphone via un navigateur traditionnel. Le chauffeur va alors pouvoir venir indiquer s'il a bien livré, déclarer un incident, prendre une photo de la palette qui s'est cassée, etc.


Justement comment intégrez-vous la gestion des litiges à votre TMS ?

La gestion des litiges est un point différenciant important vis-à-vis de la plupart de nos confrères.

Si vous avez une casse de palette, il faut pouvoir gérer un dossier de litige. Vous allez vous adresser aux assurances, aux transporteurs, etc.

Il faut pouvoir ouvrir un dossier de litige, suivre tous les événements du dossier jusqu'à sa clôture. Ce sont des choses assez nouvelles qui sont actuellement fortement demandées.  Dans notre prestation, nous incluons également des relances afin de nous assurer que l’entreprise respecte bien les dates limites pour que la procédure de remboursement par les assurances soit appliquée.


Comment protège-t-on sa productivité si l’objectif de niveau de service client est plus élevé ?

Cela est essentiellement possible en travaillant sur les axes d’optimisation et d’anticipation.

On peut en fait faire l'analogie avec l'organisation des vacances des particuliers. Si vous vous y prenez au dernier moment, tout vous coûtera plus cher (billets d'avion ou de train, logement, location de voiture, etc.). C'est la même chose dans le transport. 

Si vous n'avez pas optimisé en amont votre transport, vous serez dans l'urgence et vous serez contraint de toujours retenir le service le plus cher. Par exemple commander de l'express au coup par coup. 

Cette optimisation des plans de transport vise en particulier à répondre aux questions suivantes :

  • Est-ce que je passe par des plateformes de stockage intermédiaires ?
  • Est-ce que j’opte pour de la livraison directe ?
  • Est-ce que je mixe de l'affrètement avec des petits colis ?
  • Comment regrouper des chargements à destination de clients d’une même zone dans mes camions d’affrètement ?
  • Etc.

Une fois le plan de transport optimisé bien défini, encore faut-il disposer de l’outil qui permettra d’automatiser vos opérations de manière à appliquer dans la réalité les optimisations prédéfinies. C’est ainsi que la promesse client peut être respectée tout en maintenant vos coûts.

Tout cela est facilité par le TMS. Sans l’utilisation d’une telle solution, plus la promesse client est forte, moins vous avez de chance de maîtriser votre productivité.

En résumé, si vous avez bien prévu votre plan transport en amont et vu toutes les solutions possibles, vous serez en termes de promesse client efficace et moins cher. Si vous attendez le dernier moment, soit vous n'arriverez pas à trouver la solution vous permettant de satisfaire le client, soit vous paierez beaucoup plus cher.


Quels types de clients adressez-vous avec votre solution TMS ?

Notre TMS est destiné aux chargeurs de tous types (industriels, retail, grande distribution), qu’ils utilisent de la messagerie, de l'express ou de l'affrètement

Nous adressons donc toutes les fonctions autour de la messagerie et de l'express: les EDI transporteurs, les étiquettes transporteurs, le tracking des colis, la préfacturation, le contrôle de facturation, le regroupement automatique de commandes, la sélection du meilleur transporteur, les portails collaboratifs, la gestion des litiges en cas de problèmes sur le tracking, etc.

Notre TMS permet également de simuler les impacts financiers de l’introduction d’un nouveau flux ou d’un nouveau transporteur et de gérer les contrats transports pour simuler, organiser et piloter les engagements transporteurs.


À quel type de ROI, un chargeur peut-il s’attendre en utilisant un TMS ?

Tout dépend de son budget achats de transport. Je considère à ce titre que le seuil minimum pour justifier un tel investissement est de l’ordre de 3 millions d’euros.
Le ROI sera alors d’environ 2,5 ans.

Avec un client dont le budget transport est supérieur à 20 millions d'euros, le ROI sera inférieur à un an.


Comment s’articule l’offre TMS par rapport aux autres solutions développées par a-SIS ?

Pour a-SIS le TMS est devenu un axe de développement stratégique de l’entreprise. D'importants moyens ont été mis en œuvre.

a-SIS a donc désormais développé une suite complète de gestion de la supply chain (WMS / OMS / TMS) avec un TMS au niveau du WMS en termes de fonctionnalités.


Pour aller plus loin


Bio Express :

Olivier SCHULMAN a commencé son parcours dans l'informatique au milieu des années 1990. Il a ainsi démarré sa carrière chez CCMX, éditeur de logiciel de gestion ensuite racheté par le groupe CEGID.

En 1995, il rejoint le GARTNER Group, cabinet de conseil en stratégie (vente d'études de conseil en stratégie système d'information).

Directeur d'agence chez ALTEN, il réalise de la délégation de personnel informatique. En 2000, il devient Directeur Commercial chez DDS Logistics, éditeur de logiciel de TMS. Il a rejoint a-SIS en 2016 pour prendre en charge le développement de l'offre TMS.

Site Internet d’a-SIS : http://www.a-sis.com/

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