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Optimisation des achats de transport

  INTERVIEW

‘‘On arrive à la limite d’une négociation qui ne porterait que sur des taux de fret’’ J BOUR, DDS Logistics


Jérôme BOUR, Directeur Général de DDS Logistics

Interview de Jérôme BOUR, Directeur Général de DDS Logistics.
Réalisée le 09/10/2015 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Optimisation des achats de transport ».



Sur quels leviers les chargeurs peuvent-ils jouer pour optimiser leurs achats de transport ?

Après des années de crise et de disette pour les transporteurs, les marges de manœuvre sont aujourd’hui clairement réduites. On arrive donc à la limite d’une négociation qui ne porterait que sur des taux de fret, en particulier sur le routier. On peut même constater des situations de pénurie sur certains axes et certaines périodes non propices à une révision à la baisse des tarifs.

  Autres contributions

Jérôme GABALDE, Directeur France du Groupe Transporeonl
‘‘Il convient d’actionner d’autres leviers que la simple négociation avec ses transporteurs actuels ’’

Nicolas LUCAS, Solution Manager chez Hardis Group
‘‘ Le chargeur a tout intérêt à favoriser des conditions d’exploitation optimisées pour son transporteur’’

Philippe MARQUES, Responsable Activité TMS/OMS chez a-SIS
‘‘ Le TMS permet d'optimiser les achats de transport au jour le jour ’’

Il est cependant possible de jouer sur d’autres leviers.

Nous en identifions 5 principaux :

  • L’instauration de relations sur la durée avec un nombre limité de transporteurs
  • La réalisation de simulations tarifaires
  • L’optimisation des capacités de transport
  • Le contrôle des factures
  • Le bon calibrage des niveaux de service et le suivi de la qualité des prestataires

1)   L’instauration de relations sur la durée avec un nombre limité de transporteurs

Il est fréquent que les chargeurs travaillent avec une multiplicité de transporteurs. Cependant, nous considérons qu’il est préférable de donner aux transporteurs une certaine assurance sur les volumes qui leur seront confiés sur la durée. Cela nécessite donc de réduire son nombre de prestataires. Il y a clairement aujourd’hui une prime à la visibilité que les donneurs d’ordre peuvent fournir à leurs transporteurs.

A partir du moment où un transporteur ou un transitaire a une certaine visibilité sur les volumes, il bénéficie d’une marge de manœuvre financière plus confortable. Celle-ci lui permet d’assurer une mise à disposition de ses capacités de transport tout au long de l’année.




Quel type de durée, pouvez-vous en général constater dans les contrats de transport ?

En routier national, la durée standard est d’une année.

Sur l’international en routier, aérien et maritime, malgré les accords tarifaires, il existe des situations de très forte volatilité. Beaucoup de chargeurs travaillent même sans contrat. Ils mettent en concurrence en permanence les transitaires.

   

2)   La réalisation de simulations tarifaires

Une démarche achats raisonnée suppose de passer par des processus d’appels d’offres réguliers. Cependant, la comparaison des tarifs de transport demeure un exercice difficile.

C’est pourquoi il est intéressant d’utiliser un outil qui va faciliter ce travail non seulement d'analyse des grilles tarifaires, mais également de simulation de leur impact sur l’historique de ses propres flux. C’est d’ailleurs un des éléments de notre offre DDS Shipper.

Il y est possible de rejouer les propositions tarifaires sur la vraie répartition des livraisons basée sur le réalisé et d’ainsi permettre au chargeur d’identifier les transporteurs qui sont réellement les mieux placés par rapport à leur activité. Cela permet de s’affranchir d’une comparaison brute des grilles tarifaires sans lien avec la réalité des flux et des typologies d’expéditions.

   

3)   L’optimisation des capacités de transport

Une fois les conditions négociées, il convient d’utiliser au mieux les capacités de transport disponibles.

C’est un atout fort du TMS. Il s’agit de saturer au maximum les capacités afin d’optimiser le remplissage des moyens de transport les plus compétitifs. Le logiciel permet à ce titre une optimisation des groupages des transports.

Prenons l’exemple du recours à l’aérien pour des expéditions à l’international. Dans nombre de cas, l’utilisation de ce mode vient en dépannage, suite à des défaillances dans l’anticipation des volumes à traiter.

En disposant d’une visibilité sur l’activité le plus en amont possible, on peut planifier correctement ses opérations et ainsi éviter ce recours à l'aérien. Toutes les expéditions que l’on pourra faire passer sur des modes maritime ou ferroviaire réduiront alors directement le budget achat sans avoir à mener la moindre négociation.

   

4)   Le contrôle des factures

Le TMS permet également un meilleur contrôle des factures, c’est-à-dire de s’assurer que celles-ci correspondent bien à l’application des tarifs négociés, que les bonnes unités d’œuvre ont bien été utilisées, etc.

Avec le TMS, le contrôle est facilité par le calcul et l’édition de préfactures. De plus en plus, le transporteur est amené à lui-même valider au fur et à mesure sur le portail web du TMS des éléments de préfactures. Ainsi quand la facture papier est émise, le transporteur en aura déjà validé toutes les composantes en amont. Les cas de litiges seront donc fortement réduits.

   

5)   Le bon calibrage des niveaux de service et le suivi de la qualité des prestataires

Également en lien avec les simulations évoquées auparavant, une manière de réduire son budget est aussi d’identifier si le niveau de service exigé n’est pas surévalué. Si tel est le cas, les coûts de transport risquent d’exploser inutilement. Si l’attente des clients est satisfaite par des livraisons en J+2, il est pénalisant économiquement de mettre en place des livraisons systématiques en J+1.

Une fois le niveau de service cible bien défini, c'est-à-dire en adéquation avec les attentes des clients, il convient de suivre son respect par les prestataires.
Pour établir une relation long terme avec un nombre réduit de transporteurs, il faut s'assurer que ceux-ci ne sont pas uniquement jugés sur leurs tarifs, mais également sur le respect des niveaux de qualité sur lesquels ils se sont engagés. Cela suppose d’utiliser les outils permettant d’évaluer et de mesurer correctement les performances de chacun des prestataires utilisés.

Les chargeurs ont une discussion beaucoup plus équilibrée avec les transporteurs si celle-ci ne porte pas uniquement sur le prix, mais aussi sur la qualité et sur les niveaux de service.


Revenons sur la mise en place d’objectifs de service cohérents vis-à-vis des attentes des clients. Les débats entre commerciaux et logisticiens doivent être épiques…

Nous offrons les moyens techniques de prendre une décision raisonnée.

Nous proposons en particulier un module qui permet de comparer les effets d’application des différents niveaux de qualité de service. Si la société le souhaite, ses commerciaux peuvent avoir accès à la base tarifaire. Ainsi au moment de la cotation à leurs propres clients, ils peuvent comparer ce que coûte le transport en fonction des différents prestataires référencés par la direction logistique et des objectifs de délais qui leur sont donnés.

Cela leur permet par exemple de comparer les coûts d’une solution J+1 avec ceux d’une solution J+2 et de prendre des décisions commerciales sur la base d’éléments chiffrables et objectifs.


Hormis le prix du transport, quels aspects convient-il de considérer pour mesurer la performance d’un transporteur et in fine son coût pour le chargeur ?

Si le respect des délais constitue bien sûr un point clé, la performance du prestataire s'évalue également à travers d’autres critères. Notre solution est d’ailleurs souvent mise en œuvre pour animer la relation chargeur/transporteur sur la base de ceux-ci.

Nous pouvons en particulier vous citer :

  • les retours d’informations : si le transporteur livre dans les délais, mais n’informe pas le donneur d’ordre que la livraison est finalisée, celui-ci reste aveugle.
    - des critères plus qualitatifs liés à la satisfaction du client final comme la propreté du camion ou l'attitude du chauffeur.
  • le taux d’acceptation des ordres de transport : nombre de chargeurs m’ont déjà fait remarquer que la négociation de bons tarifs a finalement un intérêt limité si le transporteur en question n’accepte que la moitié des ordres. Il peut alors être préférable d'en retenir un peu plus cher, mais avec lequel, l'entreprise a l’assurance que son fret sera bien pris en charge. Il évitera ainsi de se mettre systématiquement dans une situation risquée.

Pour aller plus loin


Bio Express

Jérôme BOUR a pris la Direction de DDS Logistics en 2000, leader du TMS. Il a auparavant occupé les postes de Directeur Informatique du Groupe DAHER, de Responsable de l’organisation et des systèmes opérationnels chez DHL et de Consultant chez Ernst & Young.

Site internet de DDS Logistics : www.ddslogistics.com


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