Publications > Logiguide CGL > L'approvisionnement dans les marchés publics (Volume 3 / Numéro 6)



Article extrait des Logiguides de GROUPE GCL, cabinet de conseil en logistique.

CGL


Au cours de la première semaine d’octobre se tenait à St-Jean, Terre-Neuve le troisième congrès annuel du Conseil canadien des Marchés Publics.

Le thème de cette année était «ConneXion», afin de bien mettre en valeur l’importance pour ces responsables de l’approvisionnement d’échanger entre eux sur les meilleures pratiques, politiques et même de mettre en commun leurs pouvoirs d’achat.

Le conseil qui a été formé en 1999 regroupe déjà 118 organismes publics ayant tous comme point commun d’être impliqués dans l’approvisionnement. Les membres proviennent du domaine public (gouvernement fédéral, provincial et municipal) de même que para-public (institutionnel, hospitalier et sociétés de services). Le pouvoir d’achat de ces organismes est de 32 milliards de dollars. Les thèmes à l’honneur cette année étaient ceux liés aux meilleures pratiques, le commerce électronique et les aspects environnementaux. De retour de cette conférence à laquelle nous avons eu le privilège d’être conférencier : la gestion de la performance des fournisseurs, nous vous faisons part des préoccupations et tendances dans le secteur public.


Meilleures pratiques

Un des sujets qui fut abordé à maintes reprises est les P3 (Partenariat Public-Privé) qui prend de plus en plus d’ampleur dans le contexte de financement de projets d’envergure. Bien que le principe existe depuis près de 15 ans, le nombre de projets est encore limité au Canada. Depuis peu Industrie Canada a pris à sa charge de faire la promotion des P3 et la diffusion de l’information auprès des organismes et des entreprises intéressées devrait en être améliorée d’autant.

Au même titre que l’industrie privée, les relations avec les fournisseurs évoluent et de nouveaux modes de gestion doivent être mis en place. Alors qu’auparavant leurs fonctions se limitaient essentiellement à la recherche et la sélection du meilleur fournisseur, les agents d’approvisionnement doivent maintenant gérer des contrats d’impartition et d’ententes d’achat à long-terme. Dans un tel contexte, les outils de mesure se doivent d’évoluer et nombreux sont ceux à vouloir mettre en place des indicateurs de performance pour mesurer dans un premier temps leur efficacité et dans un deuxième temps leurs fournisseurs. Comme dans l’industrie privée, l’intention est présente mais les actions concrètes peu nombreuses. Diverses présentations ont également abordé le sujet des modes de sélection des fournisseurs de services ou de biens informatiques en utilisant la méthode «qualité-prix» qui ne considère pas uniquement le plus bas soumissionnaire mais également la qualité du service offert.




Le Commerce électronique

Alors que la première vague du commerce électronique s’est rapidement estompée, nombreux sont ceux à croire que la deuxième sera une vague de fond qui apportera d’importants changements car effectués de manière rationnelle. Au niveau des marchés publics, un tel mode d’approvisionnement amène une remise en question de certains principes fondamentaux tels le dépôt des soumissions scellé et la confidentialité. À cet effet, des sites sont en train de se mettre en place pour agir à titre de dépositaire des soumissions et garant de la confidentialité. Le commerce électronique aura également pour effet de décentraliser la fonction d’approvisionnement alors que les gestionnaires auront la capacité de procéder à certains achats en direct. Cette perte de pouvoir pourrait éventuellement amener une certaine problématique alors que le respect du plus bas soumissionnaire pourrait être mis de côté de même que le souci de l’achat vert. Les participants ont également exprimé des craintes quant aux sites de type enchères inversées alors que les soumissionnaires ont accès aux prix de leur compétiteur et peuvent réviser leurs prix en temps réel durant la période d’enchère (de tels sites existent actuellement aux États-Unis.)


L’approvisionnement VERT

Cet aspect a occupé une place de choix au cours de la conférence et est réellement une préoccupation à tous les niveaux gouvernementaux. Par souci social, les différents paliers ont tous adoptés au cours des dernières années des politiques liées à l’approvisionnement VERT afin de palier à l’effet de serre et faire leur contribution dans la réutilisation des produits. Nombreux sont donc ceux qui ont intégré cet aspect dans leurs critères d’approvisionnement et qui évaluent donc la teneur “verte” des propositions des fournisseurs. La tâche n’est cependant pas aisée et de nombreuses discussions ont eu lieu sur le poids à accorder à un fournisseur offrant des produits “vert” par rapport à un produit standard. Alors que certains attribuent jusqu’à 10% d’écart, la majorité s’accordait pour dire que le prix ne devrait pas être plus élevé. Ces commentaires sont basés sur une analyse du prix total d’un produit (acquisition, opération, entretien et destruction) et non du seul prix d’acquisition. À cet effet, Lou Pagano, directeur approvisionnement à la ville de Toronto a présenté la méthodologie d’évaluation utilisée de même que la politique mise en place. L’année dernière, 30% des acquisitions (7% en valeur monétaire) de la ville de Toronto ont été vertes.


L’approvisionnement : est-ce une profession?

Madame Rennie (présidente ACGA) et monsieur Grimm (président NIGP) représentant tous les deux des associations d’approvisionneurs (ou acheteurs) ont présenté leur point de vue sur la profession d’approvisionneur. En effet, à ce jour, il n’existe aucune formation collégiale ni universitaire à ce sujet et la profession souffre d’un manque de reconnaissance. Les deux associations ont présenté les pré-requis à la création d’une profession et l’état de leur démarche à ce sujet au Canada et aux États-Unis. Le congrès se tiendra à Winnipeg l’année prochaine.


 

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