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Automatisation d'entrepôt, un luxe nécessaire? - FAQ Logistique

  INTERVIEW

‘‘Il faut éviter qu’une mécanisation trop forte ne limite la flexibilité de l’entreprise.’’ F. BOIZARD, Hardis

Florent BOIZARD, Chef de Produit Solutions Logistiques chez Hardis

Interview de Mr Florent BOIZARD, Chef de Produit Solutions Logistiques chez Hardis
Réalisée le 22/04/2013 par Frédéric LEGRAS, Directeur du Portail FAQ Logistique dans le cadre du dossier thématique « Automatisation d’entrepôt, un luxe nécessaire ? ».



Quels sont les rôles respectifs du WMS et du WCS dans un entrepôt automatisé?

Sur un site automatisé, le WMS doit piloter l’ensemble de l’activité. Il assure donc les fonctions de chef d’orchestre de l’ensemble des opérations. C’est-à-dire des opérations automatisées mais également de celles qui restent manuelles.

Le WCS représente lui une deuxième couche logicielle qui exécute en temps réel des actions du type ouverture/fermeture de portes et qui intervient également au niveau des arbitrages sur les saturations.

  Autres contributions

Bertrand FAURE, Fives
‘‘ Le client doit prévoir une mobilisation de ses équipes adaptée aux enjeux du projet ’’

Alain BUSSOD, Savoye
‘‘ Dans des régions où les prix du mètre carré sont élevés, la mécanisation s’impose ’’

Hoyame SABER, Jungheinrich
‘‘ Les clients sont de plus en plus exigeants en terme de ROI ’’

Bertrand JAUFFRET, Cleversys
‘‘ Aujourd’hui, un entrepôt peut s’apparenter à une usine ’’

Julien MONGOIN, Barjane
‘‘ Pour la plateforme Eurocopter Global Logistics, il y a eu une interaction très importante entre la construction du bâtiment et celle du magasin automatisé ’’

A lire également

Dans ce contexte, le WMS doit disposer:

  • de processus adaptés pour « faire faire » à un autre système. Il s’agit de sous-traiter une opération. Cela peut par exemple concerner un transfert via un convoyeur. On va pouvoir enregistrer l’information : le colis a été déposé sur le convoyeur et est arrivé à destination
  • de connecteurs pour s’interfacer avec le WCS. Il s’agit de connecteurs fonctionnels : un pour la transitique, un pour les trieurs textiles, un pour les trieurs suspendus, etc.

Le WMS doit ensuite faire le lien avec les autres fonctionnalités « traditionnelles » que les opérations soient effectuées en manuel ou en automatique. Par exemple, la supervision est alimentée de la même façon que le tri soit automatique ou manuel. La mécanisation vient réaliser le travail d’un opérateur et se réintègre donc naturellement dans le WMS.


Votre société propose-t-elle un WCS ?

Hardis ne propose pas d’offre WCS. Nous considérons que les fabricants de mécanisation sont les mieux placés pour développer ce type de solutions. Elles sont d’ailleurs configurées pour chaque installation.

Dans la majorité des cas, lors d’une nouvelle installation, le fournisseur de mécanisation intégre dans son offre le WCS.

Il y a cependant sur le marché quelques cas de rétrofit. C'est-à-dire que les clients ne sont plus satisfaits de leurs WCS et souhaitent donc en changer. Il nous arrive alors de travailler avec les fabricants de mécanisation qui sont à même de fournir des briques de WCS rétrofitées.


Présentez-nous des cas de pilotage d’un entrepôt automatisé avec votre WMS Reflex.

Je vous citerai deux projets très différents qui illustrent bien le fait qu’il n’y a pas de réponse unique aux différentes problématiques rencontrées.

>Le premier concerne notre client Celio qui a mis en place sur un site parisien une installation mécanisée avec convoyage, un goods-to-man, un trieur à plat pour le textile et une mécanisation pour les articles suspendus.

Sur la partie à plat, le processus logistique qui a été mis en œuvre est très intéressant. Il consiste à ne se présenter devant les adresses du stock qu’une seule fois par jour.

L’ensemble des besoins de chaque référence est ainsi consolidé quotidiennement. Par exemple pour une référence donnée pour laquelle le besoin total de la journée serait de 123 pièces :

  • on prend 6 colis de 20 UVC une seule fois à l’adresse de stockage
  • les 3 pièces manquantes sont prises en goods-to-man, c'est-à-dire qu’elles sont dans un bac qui s’achemine vers l’opérateur qui lui ne bouge pas.

Ces 123 pièces seront déposées sur le trieur qui va constituer automatiquement les colis à destination des magasins.

Le site ne sera ainsi parcouru qu’une seule fois par jour, c’est un axe de performance important vis-à-vis de la solution qui était en œuvre précédemment (préparation multi-magasins).

Le projet comporte enfin une dimension humaine importante. De nombreux chantiers autour de l’ergonomie des postes de travail ont été travaillés par des groupes d’opérateurs. Ainsi les conditions de travail y sont particulièrement remarquables avec des postes à un bon niveau, un entrepôt lumineux, des put to light qui indiquent très clairement les opérations à réaliser, etc.

Le deuxième projet concerne Pilot. Notre client a mis en place en même temps une mécanisation Savoye et le WMS Reflex. Il s’agit d’une mécanisation plus simple avec une préparation par gare.



A quelle étape d’un projet d’automatisation intervenez-vous ?

Cela dépend si le projet est mené par un client ou par un prospect.

Dans le cas où il s’agit de nos clients, ceux-ci ont tendance à nous faire intervenir très tôt. Nous pouvons participer aux phases préliminaires du projet (cadrage, étude de flux) et lors de la phase d’appel d’offre pour évaluer les impacts logistiques et informatiques des installations proposées.

Dans le cas où il s’agit de prospects, deux cas se présentent :

  • soit les projets de mise en place de WMS et de mécanisation ont lieu en même temps. Nous intervenons alors généralement dans la phase d’analyse fonctionnelle pendant laquelle nous rencontrons l’intégrateur. Cela nous permet alors d’initier des modifications.
  • soit il s’agit d’un site déjà mécanisé qui souhaite changer de WMS. Les marges de manœuvre sont dans ce cas plus étroites. Il convient alors de coller à l’existant.

Pour conclure, quels conseils pourriez-vous donner à un professionnel qui s’interroge sur l’opportunité d’automatiser son entrepôt ?

Le principal conseil que je peux donner consiste à analyser précisément les productivités actuelles et à étudier les axes d’améliorations de ces productivités manuelles.
Des processus peuvent être optimisés ou évoluer pour améliorer la productivité sans forcément mécaniser fortement. Il convient d’ailleurs de chercher les solutions de mécanisation les plus simples possibles. On voit par exemple en ce moment beaucoup d’installations de convoyage pour le e-commerce en fin de ligne (convoyage, étiquetage, etc.). Cela représente des gains élevés qui permettent de limiter les impacts sur la flexibilité.

Il convient également de se projeter sur les niveaux d’activité à 10 ans pour éviter qu’une mécanisation trop forte ne limite la flexibilité et n’impacte ainsi le développement commercial de l’entreprise. C’est quelque chose que les clients font d’ailleurs généralement.

Enfin, il est bien sûr indispensable d’adapter les mécanisations aux configurations des portefeuilles de commandes. Par exemple, pour la mise en place d’un trieur à plat dans le textile, l’important est que chaque article soit prélevé plusieurs fois par jour par des magasins différents. La configuration du portefeuille de commandes (nombre de ligne de commandes) aura dans ce cas plus d’impact que les volumes d’articles à prélever.


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Bio Express

Florent Boizard bénéficie de 10 ans d'expérience dans le domaine des systèmes d'information logistiques. Diplômé de l’école Arts et Métiers ParisTech (ENSAM), il débute sa carrière aux Galeries Lafayette où il passe 2 ans comme chef de projet logistique. En 2005, il rejoint le groupe Hardis, comme consultant SI logistique. Puis, il devient responsable de l'innovation en 2008 et responsable du consulting en 2009.

Nommé chef de produit depuis 2012, il a pour principale mission de définir les nouvelles orientations stratégiques, fonctionnelles et technologiques de la gamme Reflex. A ce poste, il encadre les équipes R&D, consulting avant-vente et consulting projet, soit 60 personnes sur les 150 que compte le département Solutions Logistiques.

Site Internet d'Hardis : www.hardis-group.com


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